S’il y a un phénomène social qui préoccupe bon nombre d’individus, c’est bien celui de la prostitution. Liée au développement économique, la prostitution prend de l’ampleur en Côte d’Ivoire, et singulièrement à Abidjan où ce métier semble avoir gagné du terrain. Aujourd’hui le constat est amer. La pauvreté, le chômage sont entre autres les raisons évoquées pour expliquer cette situation. L’IA a essayé de savoir ce qu’il en est et vous donne une idée de ce fléau qui touche toutes les catégories sociales.
Le sexe en plein air et à ciel ouvert
A l’image de toutes les autres communes de la capitale économique ivoirienne, Yopougon ne fait pas exception à la règle. Cette commune semble fortement enracinée dans la dépravation des mœurs. Elle est passée maître dans l’art de la débauche sexuelle. Ce plus vieux métier du monde ne cesse de se développer sous tous les cieux. La prostitution est devenue l’une des pratiques les plus récurrentes dans les villes. A Yopougon, elle s’y exerce à satiété à des endroits où l’on peut voir errer les habitués ou les curieux qui cherchent à satisfaire leur libido. Pour une piécette, on n’hésite pas à faire sauter la braguette. De jour comme de nuit, c’est un secret de polichinelle. Les filles dont l’âge oscille entre 9 et 30 ans vous abordent sans vergogne et avec une certaine habilité séductrice à vous faire perdre le contrôle sensuel pour vous diriger vers ces muses vénales. En ces lieux, il n’y a qu’une seule expression: « Mon vieux, viens ‘’t’enjailler’’, y a du goût ici avec des nichons frais », lancent-elles. Les attitudes de sainteté ne sont pas monnaies courantes. Le sexe est la seule raison de la présence de ces filles. Il est 10 h le mercredi 30 juin 2010 lorsque nous rallions le deuxième pont-piéton reliant la gare (Gabriel –gare) au quartier Yopougon-Andokoi .Un couloir presque anodin à notre droite, juste à la descente du pont en direction de Gabriel-gare, nous conduit directement dans un décor de professionnelles du sexe. Des filles de nationalité différentes (ivoiriennes, burkinabé, nigériennes, nigérianes, camerounaises, maliennes) à moitié nues, assises ou couchées sur un canapé vous appellent pour vous proposer une passe. Notre curiosité nous amène à accoster quelques unes afin de sonder les règles du jeu. Là, elles n’hésitent pas à nous fixer les tarifs. La passe est de 500 FCFA à 2000 FCFA selon la posture répondant au goût du client. La posture simple « tues – moi en même temps » comme elles aiment à le dire est à 1000 FCFA et la posture « chat courbé » est estimée selon elles à 2000 FCFA. Qui plus est, les attouchements suggèrent-elles sont avant les hostilités, à hauteur de 200 à 300 FCFA. Une démarche qui permet non seulement d’arrondir la mise mais, aussi et surtout, à susciter la sensibilité du client. Dans ce secteur, elles n’ont pas le temps de se prêter au jeu de questions des visiteurs. C’est du droit au but. C’est -à-dire : aller à l’essentiel. La réalité est que souvent elles font l’objet de répression de la part de la police mondaine ou des bandits qui abusent d’elles et les dépouillent de leur recette. Les dessous de table proposés à Rafia K, une ressortissante ghanéenne qui a requis l’anonymat, nous ont permis de savoir finalement que ce lieu sert à la fois de dortoir et de chambre de passe. « Chaque fille ici à sa chambre qu’elle utilise pour faire son travail », avoue-t-elle. Et d’ajouter, «nous commençons le travail le matin à 7 h pour finir à 22 h, contrairement à d’autres endroits où l’activité continue jusqu’au petit matin ». A en croire notre interlocutrice, elles sont la plus part du temps victimes d’agression des hommes en armes. « Pourtant, c’est ce qui nous permet de survivre », a-t-elle noté. Poursuivant, notre orateur nous confie qu’il y a des doyennes dont l’âge oscille entre 35 et 40 ans qui initient leurs filles ou sœurs qui ont à peine 10 ou 15 ans parce qu’elles estiment qu’elles sont matures pour coucher avec un homme. Aussi nous confie-t- elle, « ce lieu est uniquement habité par celles qui s’adonnent au métier du sexe ». Allant plus loin, Rafia K. nous indique qu’à la vérité ce recoin appartient à un proxénète. Toujours dans notre investigation à découvrir le mystère des jeunes filles qui se prostituent, nous nous rendons sur un autre site dans la même commune. Connu sous le pseudonyme de l’antenne Sideci, ce secteur abrite l’un des plus importants sites de prostitution dans la cité de la joie. Cette fois, nous atterrissons aux environs de 20 h. Nous empruntons la piste qui sépare la mosquée de la pharmacie de l’antenne. C’est à peine dans l’obscurité que nous pouvions repérer des silhouettes de femmes vêtues en lingerie pour certaines et d’autres soigneusement habillées. Visiblement, la distinction à ce niveau est nette. D’un côté, tout au long du mur de la mosquée, des filles plus jeunes dont l’âge varie entre 12 et 18 ans s’apprêtent à sauter sur un candidat et de l’autre côté à l’arrière-plan de la pharmacie sont postées celles qui se considèrent comme étant doyennes dans le métier. La guerre de prestige ne se fait pas attendre dès qu’on y arrive. On entend ici et là : « Viens ici, il y a les ‘’ freshinis’’ ici, laisses les vieilles mères là-bas, regardes ! Nos seins ne sont pas tombés, touches-les, tu vas voir. Laisses les petites filles, elles sont salles, les petites filles ne savent pas ‘’baiser’’, viens on va te montrer comment on fait ». De quoi à rassurer tout éventuel client à offrir une passe. A la question de savoir ce qui les opposent aux ‘’ freshinis’’, Nadège Affoué révèle que les hommes de nature, ont un penchant frénétique pour les petites filles. Les conditions de passe sont identiques à celles du premier site qui nous a été donné de visiter. La seule différence est que sur ce site la chambre de passage est payante. Elle varie entre 300FCFA et 500 FCFA dans des maisons de Sogefia aménagées en hôtel pour la circonstance.
Les attouchements
à vils prix
Au delà des tarifs pour la passe, d’autres prestations sont offertes par les prostituées. Il s’agit en l’occurrence des attouchements sur les parties érogènes des éventuels clients. Ces tarifs se situent entre 50 FCFA, 100 FCFA 200FCFA à 500 FCFA selon la durée du temps de la partie attouchée. Du coup, notre curiosité s’oriente vers celles qu’on nomme les « vieilles mères ». Moins excitées par rapport aux plus jeunes, elles vous invitent même à débattre le prix de la passe à la baisse. Car selon elles, « il y a longtemps nous sommes dedans, nous connaissons l’importance du client ». C’est pour elles, une technique d’approche pour faire revenir ce dernier une prochaine fois. Devenant trop gênant par nos interrogations, Mireille V, une doyenne nous propose de faire une passe si nous voulons en savoir davantage. « Nous sommes habituées à ce genre d’investigations. Des gens viennent nous voir pour avoir des informations sur notre vie privée ici. Si vous voulez avoir aussi, encouragez nous par une passe et des ‘’clops ‘’ (cigarettes) et vous aurez ce que vous cherchez », a-t- elle proposé.la proposition est intéressante et indécente puisque trois candidates se présentent à nous dans le même moment. Mais le coup n’en valait pas la peine. C’est ainsi que Mireille âgées de 35 ans avec ses deux collègues ont souligné que exercer ce métier à des contraintes. « En plus de n’avoir pas eu quelqu’un pour s’occuper de nous, nous sortons pour la plupart de déception amoureuse. Rien donc ne nous effraie à venir donner notre corps pour de l’argent », nous fait-t-elle entendre. Avant de relever que dans leur milieu, les gens paient avant de passer à l’acte. « Il nous arrive souvent de tomber amoureuse de certains clients (rires).Néanmoins, nous nous plaisons dans notre boulot parce que nous nourrissons nos enfants et nos parents », mentionne-t-elle.
Le panier de la fille de joie
Elle s’appelle Macha T, elle a 28 ans. Cela fait plus de cinq ans qu’elle tapine à yopougon essentiellement à partir de cet endroit ou elle exerce son métier qui lui permet de se nourrir et arrondir la fin du mois. A côté d’elle renchérit une autre qui suivait notre conversation. « Avec l’âge on perd aussi de ses attraits et les clients sont de plus en plus exigeant. A mon apogée il y a quatre ans je faisais 20 passes par mois pour avec un minimum de 30. 000 FCFA », a noté Barbara une doyenne de 45 ans. Toutes fois, elles reconnaissent qu’elles exercent cette activité juste pour assouvir leurs besoins immédiats
Armand Kouamé
Le sexe en plein air et à ciel ouvert
A l’image de toutes les autres communes de la capitale économique ivoirienne, Yopougon ne fait pas exception à la règle. Cette commune semble fortement enracinée dans la dépravation des mœurs. Elle est passée maître dans l’art de la débauche sexuelle. Ce plus vieux métier du monde ne cesse de se développer sous tous les cieux. La prostitution est devenue l’une des pratiques les plus récurrentes dans les villes. A Yopougon, elle s’y exerce à satiété à des endroits où l’on peut voir errer les habitués ou les curieux qui cherchent à satisfaire leur libido. Pour une piécette, on n’hésite pas à faire sauter la braguette. De jour comme de nuit, c’est un secret de polichinelle. Les filles dont l’âge oscille entre 9 et 30 ans vous abordent sans vergogne et avec une certaine habilité séductrice à vous faire perdre le contrôle sensuel pour vous diriger vers ces muses vénales. En ces lieux, il n’y a qu’une seule expression: « Mon vieux, viens ‘’t’enjailler’’, y a du goût ici avec des nichons frais », lancent-elles. Les attitudes de sainteté ne sont pas monnaies courantes. Le sexe est la seule raison de la présence de ces filles. Il est 10 h le mercredi 30 juin 2010 lorsque nous rallions le deuxième pont-piéton reliant la gare (Gabriel –gare) au quartier Yopougon-Andokoi .Un couloir presque anodin à notre droite, juste à la descente du pont en direction de Gabriel-gare, nous conduit directement dans un décor de professionnelles du sexe. Des filles de nationalité différentes (ivoiriennes, burkinabé, nigériennes, nigérianes, camerounaises, maliennes) à moitié nues, assises ou couchées sur un canapé vous appellent pour vous proposer une passe. Notre curiosité nous amène à accoster quelques unes afin de sonder les règles du jeu. Là, elles n’hésitent pas à nous fixer les tarifs. La passe est de 500 FCFA à 2000 FCFA selon la posture répondant au goût du client. La posture simple « tues – moi en même temps » comme elles aiment à le dire est à 1000 FCFA et la posture « chat courbé » est estimée selon elles à 2000 FCFA. Qui plus est, les attouchements suggèrent-elles sont avant les hostilités, à hauteur de 200 à 300 FCFA. Une démarche qui permet non seulement d’arrondir la mise mais, aussi et surtout, à susciter la sensibilité du client. Dans ce secteur, elles n’ont pas le temps de se prêter au jeu de questions des visiteurs. C’est du droit au but. C’est -à-dire : aller à l’essentiel. La réalité est que souvent elles font l’objet de répression de la part de la police mondaine ou des bandits qui abusent d’elles et les dépouillent de leur recette. Les dessous de table proposés à Rafia K, une ressortissante ghanéenne qui a requis l’anonymat, nous ont permis de savoir finalement que ce lieu sert à la fois de dortoir et de chambre de passe. « Chaque fille ici à sa chambre qu’elle utilise pour faire son travail », avoue-t-elle. Et d’ajouter, «nous commençons le travail le matin à 7 h pour finir à 22 h, contrairement à d’autres endroits où l’activité continue jusqu’au petit matin ». A en croire notre interlocutrice, elles sont la plus part du temps victimes d’agression des hommes en armes. « Pourtant, c’est ce qui nous permet de survivre », a-t-elle noté. Poursuivant, notre orateur nous confie qu’il y a des doyennes dont l’âge oscille entre 35 et 40 ans qui initient leurs filles ou sœurs qui ont à peine 10 ou 15 ans parce qu’elles estiment qu’elles sont matures pour coucher avec un homme. Aussi nous confie-t- elle, « ce lieu est uniquement habité par celles qui s’adonnent au métier du sexe ». Allant plus loin, Rafia K. nous indique qu’à la vérité ce recoin appartient à un proxénète. Toujours dans notre investigation à découvrir le mystère des jeunes filles qui se prostituent, nous nous rendons sur un autre site dans la même commune. Connu sous le pseudonyme de l’antenne Sideci, ce secteur abrite l’un des plus importants sites de prostitution dans la cité de la joie. Cette fois, nous atterrissons aux environs de 20 h. Nous empruntons la piste qui sépare la mosquée de la pharmacie de l’antenne. C’est à peine dans l’obscurité que nous pouvions repérer des silhouettes de femmes vêtues en lingerie pour certaines et d’autres soigneusement habillées. Visiblement, la distinction à ce niveau est nette. D’un côté, tout au long du mur de la mosquée, des filles plus jeunes dont l’âge varie entre 12 et 18 ans s’apprêtent à sauter sur un candidat et de l’autre côté à l’arrière-plan de la pharmacie sont postées celles qui se considèrent comme étant doyennes dans le métier. La guerre de prestige ne se fait pas attendre dès qu’on y arrive. On entend ici et là : « Viens ici, il y a les ‘’ freshinis’’ ici, laisses les vieilles mères là-bas, regardes ! Nos seins ne sont pas tombés, touches-les, tu vas voir. Laisses les petites filles, elles sont salles, les petites filles ne savent pas ‘’baiser’’, viens on va te montrer comment on fait ». De quoi à rassurer tout éventuel client à offrir une passe. A la question de savoir ce qui les opposent aux ‘’ freshinis’’, Nadège Affoué révèle que les hommes de nature, ont un penchant frénétique pour les petites filles. Les conditions de passe sont identiques à celles du premier site qui nous a été donné de visiter. La seule différence est que sur ce site la chambre de passage est payante. Elle varie entre 300FCFA et 500 FCFA dans des maisons de Sogefia aménagées en hôtel pour la circonstance.
Les attouchements
à vils prix
Au delà des tarifs pour la passe, d’autres prestations sont offertes par les prostituées. Il s’agit en l’occurrence des attouchements sur les parties érogènes des éventuels clients. Ces tarifs se situent entre 50 FCFA, 100 FCFA 200FCFA à 500 FCFA selon la durée du temps de la partie attouchée. Du coup, notre curiosité s’oriente vers celles qu’on nomme les « vieilles mères ». Moins excitées par rapport aux plus jeunes, elles vous invitent même à débattre le prix de la passe à la baisse. Car selon elles, « il y a longtemps nous sommes dedans, nous connaissons l’importance du client ». C’est pour elles, une technique d’approche pour faire revenir ce dernier une prochaine fois. Devenant trop gênant par nos interrogations, Mireille V, une doyenne nous propose de faire une passe si nous voulons en savoir davantage. « Nous sommes habituées à ce genre d’investigations. Des gens viennent nous voir pour avoir des informations sur notre vie privée ici. Si vous voulez avoir aussi, encouragez nous par une passe et des ‘’clops ‘’ (cigarettes) et vous aurez ce que vous cherchez », a-t- elle proposé.la proposition est intéressante et indécente puisque trois candidates se présentent à nous dans le même moment. Mais le coup n’en valait pas la peine. C’est ainsi que Mireille âgées de 35 ans avec ses deux collègues ont souligné que exercer ce métier à des contraintes. « En plus de n’avoir pas eu quelqu’un pour s’occuper de nous, nous sortons pour la plupart de déception amoureuse. Rien donc ne nous effraie à venir donner notre corps pour de l’argent », nous fait-t-elle entendre. Avant de relever que dans leur milieu, les gens paient avant de passer à l’acte. « Il nous arrive souvent de tomber amoureuse de certains clients (rires).Néanmoins, nous nous plaisons dans notre boulot parce que nous nourrissons nos enfants et nos parents », mentionne-t-elle.
Le panier de la fille de joie
Elle s’appelle Macha T, elle a 28 ans. Cela fait plus de cinq ans qu’elle tapine à yopougon essentiellement à partir de cet endroit ou elle exerce son métier qui lui permet de se nourrir et arrondir la fin du mois. A côté d’elle renchérit une autre qui suivait notre conversation. « Avec l’âge on perd aussi de ses attraits et les clients sont de plus en plus exigeant. A mon apogée il y a quatre ans je faisais 20 passes par mois pour avec un minimum de 30. 000 FCFA », a noté Barbara une doyenne de 45 ans. Toutes fois, elles reconnaissent qu’elles exercent cette activité juste pour assouvir leurs besoins immédiats
Armand Kouamé