Est-il encore nécessaire de dire que, depuis l’éclatement de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire en 2002, le peuple est emprisonné dans une spirale infernale et que le bout du tunnel est toujours imperceptible ? Cette crise qui a scindé le pays en deux blocs dont les zones Centre, Nord et Ouest (CNO) placées sous l’autorité des Forces Nouvelle, et la zone gouvernementale contrôlée par l’Etat de Côte d’Ivoire, est un cauchemar. Le pays est, depuis 11 ans, dans l’anormalité : son économie est dans un effondrement vertigineux et le peuple croule sous le poids de la misère. Dans la recherche des solutions, tous les accords supposés ramener la paix au pays d’Houphouët Boigny, sont restés de grosses déceptions. Au plan national, de tergiversation en tergiversation, les Ivoiriens ont fini par être dégoûtés des hommes politiques dont l’intérêt semble se trouver ailleurs. Les prix des denrées de première nécessité ont pris l’ascenseur, les tarifs de transports aussi. L’école, la santé, la sécurité, les infrastructures de tous ordres, l’économie, etc., sombrent littéralement sous la refondation. Dans la grisaille, tous ont unanimement reconnu que seules des élections équitables, peuvent en constituer la solution. Là aussi, la déception est grande en ce sens que le parti au pouvoir n’a aucune solution. L’opposition ne peut non plus, constituer une réelle source d’espoir, malmenée qu’elle est par le pouvoir et sérieusement en mal de stratégies. Pourtant, le peuple veut ses élections pour doter son pays de nouvelles autorités pour conduire son destin. Ces élections devenues un mirage, les Ivoiriens se sentent trahis et abandonnés. Ils se sentent en danger. Or, la psychologie enseigne qu’une personne en danger se comporte parfaitement comme un animal. C’est-à-dire, qu’elle est prête à tout pour assurer sa survie. C’est en cela qu’il faut craindre la colère du peuple qui, n’ayant plus confiance en personne, peut prendre son destin en main. Parce que ce peuple grogne et murmure, fatigué d’endurer toutes ces souffrances sans fin. Pour conclure, méditons ces couplets de la chanson « vérités » de Kimon De Ramsès : « on peut tromper le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple, tout le temps. Car, quand ce peuple se soulèvera, rien ne l’arrêtera. Parce que la volonté du peuple est la volonté de Dieu. »
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha