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Faits Divers Publié le mardi 6 juillet 2010 | Nord-Sud

Tiébissou/Infanticide : Il tue son fils et jette son corps

Tiébissou a vécu l'horreur, le 1er juillet. Le cadavre d'un enfant tué par son père a été retrouvé dans la broussaille.

Découverte macabre ce 1er juillet 2010 par le commissariat de police de Tiébissou. Sur indication du mis en cause, le commissaire Doumbia, le lieutenant Kessé Ehouman, l'adjudant-chef Nahi Anatole et l'adjudant N'Gouan Koni du commissariat de police de Tiébissou se rendent sur la route de Didiévi, au quartier résidentiel-Est de Tiébissou. Ils découvrent dans la broussaille, à 150 m de la voie (400 m de la cour familiale des Zaroumeye), les restes d'un squelette humain âgé de 2 à 3 ans. On y relève une fracture de l'os pariétal gauche. Des fragments osseux manquent au niveau des jambes. Plusieurs éléments du squelette sont disséminés sur une surface d'environ 2m2. Les restes des 2 membres supérieurs encore en décomposition. Il s'agit du cadavre de Zaroumeye Touré Fadel, victime de son géniteur Zaroumeye Moussa Touré.

Zaroumeye Moussa Touré, né en 1972 à Ferkessédougou, de Nabaran Zaroumeye et Della Kandé, est de l'ethnie Haoussa. Il réside à Tiébissou, dans la cour familiale des Zaroumeye avec ses deux frères Nouhou et Aboubacar. Célibataire et père de 4 enfants, le jeune homme vend au marché de Tiébissou des peaux d'animaux et des bagues. A présent, il est dans les mailles de la police pour avoir porté des coups mortels à son fils. Les faits.

Il y a un mois, un lundi matin, Moussa surprend son fils Fadel en train d'introduire des brindilles de balais dans la prise du courant électrique. « Il était déjà malade, avec une entorse au genou que je soignais avec mes maigres moyens », explique le père. « L'ayant vu s'amuser dangereusement, j'ai voulu qu'il le sache ; alors, je l'ai soulevé et projeté derrière moi sur sa natte», poursuit-il. L'enfant, ajoute-t-il, n'a ni crié ni pleuré. « Je l'ai seulement vu caresser sa tête qui venait de cogner le mur.» Le père prépare le petit déjeuner et mange avec son fils avant de se rendre au marché pour son commerce. A 18 heures, au lieu de venir directement à la maison, il se rend au parc de bétail pour, dit-il, payer les frais d'un endroit qu'il compte acquérir pour élever des moutons. Il ne reviendra qu'aux alentours de 20h 45 minutes. « Fadel était couché sur sa natte. J'ai chauffé le repas et, au moment de le réveiller pour le dîner, je me suis rendu compte que le corps était sans vie et que mon fils était mort en mon absence», explique Zaroumeye Moussa Touré. Le jeune homme raconte l'histoire sans sourciller et même souvent avec un petit sourire. Aucun remord ne transparait ni dans sa voix, ni dans ses gestes. Si bien que je lui demande s'il ne se drogue pas. «C'est vrai que je bois de l'alcool, mais, je ne fume pas ce que tu crois », me répond-il. Aux policiers, il avait déclaré qu'il ne fumait point avant de reconnaitre qu'il fumait quelques cigarettes.

«Je suis allé jeter le corps sous la ligne de haute tension…»

Après avoir constaté le décès de l'enfant, le père indigne mange et attend que la maisonnée se couche. «A 23 heures, après une forte pluie, j'ai mis le corps nu de Fadel sur l'épaule et suis allé dans la brousse, à près de 400 de chez moi, sous la ligne de haute tension et ai jeté le corps», explique Moussa. Il retourne à la maison sans aucun remord et sans rien dire à ses 2 frères ni à leurs épouses.

C'est que les deux frères de Zaroumeye Moussa Touré et leurs compagnes étaient excédés par la violence qu'il exerçait sur l'enfant. Un fils qu'il a eu avec une libérienne à Abidjan où il exerçait le métier de vigile. Selon le père, sa compagne a disparu et lui a laissé le gosse qu'il a entretenu seul à Abidjan avant de revenir à Tiébissou vivre avec ses frères. Son aîné Aboubacar charge: « Il maltraite cet enfant malgré nos interventions au point où il ne parle plus à personne dans la cour ». Ainsi, explique le grand frère, en fait de foulure, Moussa avait si frappé son fils qu'il lui avait cassé une jambe. C'est d'ailleurs malgré cette fracture que le père soignait à l'indigénat qu'il a battu l'enfant jusqu'au drame. Et lorsque la femme d'Aboubacar l'informe que son frère est sorti avec l'enfant et est revenu sans, lui, le grand frère inquiet demande des explications à Moussa. «Il m'a fait savoir qu'il l'avait donné à une de ses amie et que l'enfant était désormais à Bouaké», indique Aboubacar. Qui insiste tant et si bien que son frère lui jette à la figure : «C'est mon fils et personne n'a le droit de me demander où je l'ai envoyé ». Et depuis, il cesse d'adresser la parole à qui que ce soit dans la cour. C'est au moment où Aboubacar cherchait un moyen pour aller prendre l'enfant à Bouaké que les policiers sont venus le quérir pour l'entendre sur le meurtre.

Sur les motifs du meurtre, Zaroumeye Moussa Touré coupe court à la rumeur: « Jamais je ne peux vouloir vendre une partie du corps de mon sang », clame-t-il. Pour lui, c'est un geste malheureux et s'il faut « faire 40 ans de prison pour payer ma faute, je le ferrai ». Et Moussa de se rappeler : « Il a attrapé sa tête en me fixant du regard sans dire mot. Ce regard, je ne l'oublierai jamais », dit-il lorsque nous relevons son manque de sentiment après son acte. Malgré cet ''œil de Caïn'', il continue de sourire et même s'informe de la date de son déferrement.

Ousmane Diallo, envoyé spécial
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