Le gouvernement à dégagé la semaine dernière, une enveloppe de 1,800 milliard F pour indemniser les victimes des pluies diluviennes du jeudi dernier ayant causé la mort d’au moins 11 personnes et fait de nombreux et importants dégâts matériels dans le District d’Abidjan. Cette somme mise à la disposition du Plan Orsec (Organisation sécurité), vise à apporter assistance aux victimes de cette catastrophe naturelles en leur permettant de se trouver un autre toit plus décent. Le Coordonnateur du Plan Orsec, le préfet Sam Ettiassé, avait à cet effet invité les victimes à se rendre dans les services du Plan, logés dans ceux de la préfecture d’Abidjan pour monter un dossier en vue de leur prise en compte. Cependant, la grosse question qui demeure est de savoir avec précision quelles sont les victimes concernées, quel est le montant des indemnisations ainsi que les conditions dans lesquelles, cette opération se déroulera. Dans une interview accordée il y a quelques jours à un quotidien de la place, le directeur de l’Office de la protection civile, le Contrôleur général, Kili Fiacre Fagnidi, a été on ne peut plus clair : « Seules, les victimes détentrices d’un permis de construire seront indemnisées ». Cette déclaration, comme il fallait s’y attendre, a jeté le trouble dans les rangs des milliers de victimes des pluies mortelles et dévastatrices du jeudi dernier. Et les autres alors, quel sort leur réserve-t-on ? Vraisemblablement, elles ne sont pas concernées par cette opération. Or, il est de notoriété publique que les victimes des quartiers précaires représentant près de 70% de lot total, ne détiennent pas et ne détiendront jamais ce fameux parchemin, étant entendu que leurs habitations détruites étaient construites sur des espaces relevant du domaine public. Que reste-t-il en fin de compte ? Evidemment les victimes des quartiers résidentiels de Cocody, notamment. Combien sont-elles ? Le plan Orsec a choisi de verser une indemnisation de 100.000 F à chacune des victimes pour se constituer la caution pour louer une nouvelle maison. La réalité du terrain démontre qu’il est quasiment impossible de s’offrir un 2 ou 3 pièces à Abidjan avec une telle somme. Autre préoccupation : Les propriétaires des habitations résidentielles détruites, accepteraient-elles cette modique somme quand on sait que le préjudice subi peut porter sur des dizaines de millions ? Les risques, pour le Coordonnateur du plan Orsec d’être confronté à la horde de la grande masse des victimes sont à prévoir les prochains jours.
Thouethey G.
Thouethey G.