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Politique Publié le mercredi 7 juillet 2010 | Notre Heure

Siméon Konan Kouadio (candidat indépendant à la présidentielle) ne s’étonne pas de l’affaire Tagro

L’affaire Tagro dont on fait cas ces temps-ci, semble ne guère surprendre le candidat à la présidentielle, Siméon Konan Kouadio. Selon celui qui se fait appeler « le Neutre réconciliateur », le ver est dans le fruit depuis belle lurette au point que la Côte d’Ivoire soit devenue « un pays à scandales où les crimes économiques, la corruption et la dépravation sont des traits de bonne gouvernance. » Cependant, cette affaire, pour le candidat à la présidentielle, n’est rien d’autre qu’une « diversion » pour ne pas évoquer les élections. Mais ce qui chagrine le plus Siméon Konan Kouadio dans cette situation, c’est « l’immobilisme et la complicité » de l’opposition qui, selon lui, « se délecte » des reports. Nous vous proposons ci-dessous l’intégralité de la déclaration du candidat indépendant.

Depuis quelques semaines, un certain nombre d’affaires toutes aussi rocambolesques que scandaleuses secouent la République et les milieux politiques, tels des opportunistes à la recherche du sensationnel, s’en donnent à cœur joie, reléguant au second plan, les questions essentielles de sortie de crise. Certes, sous d’autres cieux, le dévoilement d’une forfaiture savamment orchestrée par de hautes autorités et formellement érigée en principe de gouvernance et de gestion des affaires de l’Etat aurait été un sujet d’émoi profond pour la nation, mais, à quoi s’émouvoir dans un pays où le nombre des scandales le dispute à celui des jours et où l’anormalité est devenue la norme ? Dans l’affaire qui défraie la chronique et qui n’est en réalité que la confirmation de ce que toute la nation sait depuis des années, seules la précision sur l’ampleur (2/3) et la déclinaison des noms des animateurs de ce système sont des éléments nouveaux. Comment s’émouvoir donc pour si « peu » dans un pays où les plus hautes autorités, elles mêmes, n’hésitent pas à donner publiquement des instructions de bienveillance en faveur de leurs protégés, candidats à des concours et examens nationaux, où de hauts dignitaires respectables se font payer pour regarder perdurer la souffrance du peuple, où la cupidité est telle qu’on ose importer des déchets hautement toxiques pour tuer et compromettre gravement la santé des ivoiriens d’aujourd’hui et de demain et cela, dans la plus grande impunité ? Y a-t-il plus scandaleux que le complot de la partition du pays et du pillage honteux de ses ressources ? Et que dire des nombreuses violations des Droits de l’Homme avec les massacres, assassinats, enlèvements et autres atrocités qui ont régulièrement eu cours toutes ces années de pleurs et de larmes ?
« Les autorités donnent publiquement des instructions de bienveillance pour leurs protégés »
En réalité, la Côte d’Ivoire est devenue depuis bien longtemps, un pays à scandales et constamment à la risée du monde entier. Les crimes économiques, la corruption outrancière, les turpitudes politiques et la dépravation des valeurs morales et éthiques sont les traits caractéristiques de la gouvernance de ces deux dernières décennies. Avouons-le donc, le problème est plutôt consubstantiel au système qu’il faut tout simplement changer, d’où la nécessité et l’urgence vitale d’ouvrir les consultations générales pour sortir de cette déchéance morale. Aussi, la préoccupation première du moment ne peut être autre que l’organisation de l’élection présidentielle que les ivoiriens attendent depuis 5 longues années pour voir leur souffrance abrégée.
« La Côte d’Ivoire est devenue depuis bien longtemps un pays à scandales »
Toute autre priorité n’apparaîtrait que comme une opération de diversion et de fuite en avant, destinée à détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale sur l’essentiel, c’est-à-dire, l’organisation des élections ici et maintenant. Le regret dans cette situation, c’est quand les opposants semblent curieusement se délecter de cette situation pour se prêter, comme s’ils y trouvaient aussi leur compte, au jeu de la diversion, de la fuite en avant et de l’immobilisme. En notre qualité de candidat à l’élection présidentielle injustement exclu, comme les dix autres, du dialogue sur le processus électoral, nous sommes en droit de nous interroger sur les débats de fond qui ont cours à l’occasion de ces fameuses rencontres entre ceux qui se sont arrogé le droit exclusif de décider du sort des autres et de toute la nation.
«L’opposition semble se délecter des reports»
Que se disent-ils ? Sur quoi s’entendent-ils ? Quelles sont les arguments pertinents et la raison sacrée d’Etat qui, par 6 fois, ont eu raison de l’inflexibilité apparente des opposants pour les ramollir et les attendrir au point d’accepter si facilement et, toujours avec une joie difficilement dissimulable, les nombreux reports après avoir juré à chaque fois devant la nation de ne plus jamais se laisser conter ? Que se passe-t-il au juste ? Les « mauvaises langues » racontent que d’importantes sommes d’argent sont versées en guise de dédommagement ou de remboursement de frais de pré campagne aux opposants pour obtenir leur complicité dans les reports. Qu’en est-il réellement ? Cette question précise a-t-elle été déjà posée lors des différents échanges ? Si oui, quelle réponse lui a-t-elle été réservée ? Si non, pourquoi ? Voilà des questions auxquelles des réponses claires pourraient éclairer la lanterne des ivoiriens et les aider à mieux comprendre la situation pour lui apporter, si besoin en est encore, leur soutien. L’absence de réponses au contraire pourrait les fonder à donner crédit à ces « rumeurs » persistantes et à conclure à un deal scandaleux et à un complot inhumain entre les principaux acteurs de la crise pour maintenir le peuple dans la souffrance. La tentation de le croire est en effet assez grande quand on observe avec quelle légèreté les questions cruciales des élections sont abordées et surtout comment les opposants font des efforts énormes pour consolider le statut quo. Le récent épisode de la marche avortée de la jeunesse du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) est à ce propos assez édifiant. En effet, devant l’immobilisme préjudiciable dans lequel le processus est plongé depuis plusieurs mois, la jeunesse du RHDP décide, avec l’accord et la bénédiction de leurs mentors, d’organiser une marche pour réclamer une date des élections. Des préparatifs s’organisent dans tout le pays et l’affaire devient assez sérieuse, plus sérieuse que ne l’avaient certainement imaginée les honorables « collègues » du CPC, qui n’ont pas le droit de violer la clause de non agression réciproque. Ici, le respect de la parole jurée est sacré. Le « collègue » au pouvoir se charge d’ailleurs de le rappeler au doyen lors d’une de ces visites mystérieuses bien prisées dans le milieu. La décision est immédiate, la marche est reportée sine die avec un désaveu cinglant et humiliant de cette jeunesse trop « zélée » et trop « jeune » pour comprendre les réalités du « bois sacré ». Devant les pleurnichements des enfants et la grogne générale, ils montent tour à tour au créneau et promettent, comme toujours en pareilles circonstances, une date dans les 8 jours et le tour fut joué. Naturellement, sept semaines sont passées et il n’y a rien eu sauf que les ivoiriens continuent de végéter dans la misère ambiante, de mourir dans le silence des maladies les plus bénignes, de dormir, en ces temps d’intempéries, la peur au ventre de se voir emportés par les eaux ou simplement engloutis sous les décombres des logements de fortunes, les seuls accessibles en ces temps de précarité générale. Aujourd’hui encore, le pays reste sous le choc de la disparition de plusieurs de nos concitoyens et des dégâts importants suite à la forte pluie qui s’est abattue sur Abidjan. Occasion rêvée pour ces politiciens en campagne de se précipiter, l’air théâtralement ému de compassion, sur les lieux du drame, pour verser des larmes de crocodile et distribuer de façon insultante quelques billets de banque. Revenu de quelques semaines de congé qu’il s’est, entre temps, autorisé, le Président de la République, trop occupé à régler les problèmes qui se sont amoncelés à son absence, n’a pu accueillir la rencontre tant attendue pour annoncer la fameuse date de l’élection que le mercredi dernier. Et pour ceux qui se faisaient encore des illusions, la désillusion fut totale. Las des louvoiements, les «honorables collègues» qui, semble-t-il, commencent à ne plus bien s’entendre sur certains détails du plan, ont décidé de dire les choses de façon crue aux Ivoiriens. Ainsi, le peuple apprendra de la façon la plus lapidaire, que les «honorables collègues» ont convenu d’un commun accord de se revoir dans quelques semaines pour décider de la date si possible. Déjà, quand on promet des jours il faut compter des mois, imaginez ce que cela peut être avec des semaines. Quelle indifférence pour la souffrance du peuple ! Dans un pays où la démocratie a un sens, les partis d’opposition assurent pour le compte du peuple un certain contre-pouvoir au régime en place en veillant au respect des principes fondamentaux ainsi que de la préservation de l’intérêt supérieur du peuple dans son ensemble. Pour assurer avec probité cette mission importante pour une démocratie profitable à tous, les législateurs ivoiriens ont prévu une subvention conséquente à verser aux partis politiques. Depuis l’entrée en vigueur de cette loi il y a 4 ans, ce sont plus de dix milliards de francs CFA du contribuable ivoirien qui ont été versés au Parti
‘‘Les montants allouées aux partis politiques se justifient-ils?’’
démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), au Front populaire ivoirien (FPI), au Rassemblement des républicains (RDR) et à leurs alliés. Dans la situation de détresse actuelle, l’on en est à se demander de quelle utilité et de quel secours sont ces partis politiques ? Dans cette situation de trahison et de démission établies, ces partis politiques sont-ils encore dignes de tels sacrifices ? Dans ce contexte d’arnaque avérée, ces montants colossaux à eux alloués se justifient-ils encore ? Voilà encore des commentaires et d’autres questionnements dont nous nous faisons régulièrement l’écho et qui sont assez symptomatiques de la déception et du sentiment d’abandon du peuple. C’est le lieu de prendre à témoin la communauté internationale sur cette prise d’otage flagrante du processus et d’attirer encore une fois son attention sur les risques périlleux que cette situation fait peser sur l’ensemble des populations ivoiriennes. Au moment où nous nous apprêtons à conclure cette adresse, qu’il nous soit permis de nous incliner avec consternation devant les dépouilles des victimes de la tragédie des 23 et 24 juin 2010, de présenter nos condoléances émues aux familles éplorées et nos vœux de prompt rétablissement, de compassion et de courage aux blessés, aux sinistrés et à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont été affectés par ce drame. Et comme toujours, parce que nous y croyons fortement, rendons un hommage mérité au peuple martyr de Côte d’Ivoire pour son courage, sa patience et sa sagesse et félicitons le d’ores et déjà pour l’avenir lumineux qui s’ouvre à lui avec l’avènement très prochain du « Neutre réconciliateur ».
Puisse le DIEU d’Amour et de paix nous y conduire tous.

Fait à Abidjan, le 05 juillet 2010
Avec amour et dévouement, votre humble serviteur,
Siméon Konan Kouadio
Le Neutre réconciliateur
Candidat à l’élection présidentielle
Le surtitre, le titre et le
chapeau sont de la rédaction
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