Le Front populaire ivoirien continue de promener les Ivoiriens dans un véritable labyrinthe. C`est à y perdre son latin. Les stratégies de blocage du processus électoral par ce parti dont il a seul le secret viennent de prendre un autre virage d`un paradoxe ahurissant. Les refondateurs viennent de rejeter en bloc tout le travail de vérification de la liste grise entamé le 21 juin dernier dont la phase informatique a pris fin le 05 juillet dernier. Mais qu`a pu encore effrayer Laurent Gbagbo et son clan dont les caprices n`en finissent pas de repousser indéfiniment les échéances électorales ? On se rappelle que Laurent Gbagbo s`est précipité, à la veille de la marche du Rjdp, chez le président du Pdci Rda pour lui présenter un dossier "lourd" comme preuve patente de nombreux fraudeurs sur la liste électorale. Le Fpi trouvait là une motivation pour exiger un audit sur la liste électorale provisoire. Ce qui équivaudrait, en réalité, à la reprise de tout le travail fait durant trois longues années. Une telle requête ayant été battue en brèche, un guide méthodologique de vérification avait été adopté par consensus par les acteurs clés du processus électoral que sont les partis politiques et les structures techniques. C`est sur cette base que la vérification informatique de la liste grise de 1.792.356 cas a commencé. A cette étape de l`opération, sur cette population cible, 1.626.248 pétitionnaires ont été croisés positifs par la vérification informatique, soit 90,78% des cas. Parmi ces 90,78%, il se trouve qu`il y a 80% de nouveaux majeurs, c`est-à-dire, ceux qui viennent d`avoir 18 ans donc ayant le droit de vote. Mais voilà que le Fpi, par le biais de son représentant Alain Dogou, qui participe aux travaux à la primature, rejette ces 80% de nouveaux majeurs. Or, les refondateurs, à l`époque où ils étaient dans l`opposition, ont fait campagne, menacé, organisé des marches pour que les jeunes de 18 ans puissent voter. Ce qu`ils ont obtenu. Aujourd`hui, ils récusent une population jeune en âge de voter. C`est un revirement qui ne manque pas d`intriguer. A ce rythme, il faut craindre que les élections n`aient lieu que lorsque la poule aura poussé des dents.
François Konan
François Konan