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Société Publié le mercredi 7 juillet 2010 | Nord-Sud

Restauration à Yamoussoukro : Au “Kpêma” : agouti à gogo !

A Yamoussoukro, la restauration est de loin le commerce le plus prisé. Outre les ''maquis'' de nuit, il faut compter avec ceux du jour dont le plus ancien est l'espace dénommé ''Le kpêma'', sis en face de la Pharmacie Le Bélier, non loin du marché central.

Le ''kpêma'', traduction d'agouti ou aulacode en Baoulé est l'espace de restauration du grand public par excellence dans la capitale politique. A 13h, cet espace vous accueille avec mille fumets produits par les marmites d'une bonne trentaine d'auberge. Et aussi la fumée qui s'échappe des foyers où cuisent toutes sortes de plats. Le lieu doit sa célébrité à sa spécialisation en ''viande de brousse'' prisée par les fins gourmets que sont les Ivoiriens. Au centre se trouve ''La Paillotte'', le plus ancien et l'unique restaurant propre. Konan Lydie Angèle, la tenancière, n'a pas de temps à perdre, occupée qu'elle est à servir les clients. Auprès d'elle résonnent les coups de pilon que 2 filles tapent dans le mortier à foutou. 2 autres passent de table en table pour servir des clients impatients. L'endroit est aéré et assez propre, contrairement aux autres 'maquis'' qui l'entourent. Ces clients sont des fonctionnaires (parmi lesquels on note des agents des Eaux & Forêts), mais aussi des commerçants qui préfèrent rester là pour remonter juste après le repas. Le prix du plat, naguère à 500F, est passé à 600 Fcfa, puis à 700 franc CFA. « C'est à cause de la cherté de la viande, mais aussi de la banane et de l'igname », explique Lydie. Il y a aussi les voyageurs qui ont entendu parler de cet endroit devenu célèbre au fil des ans. Sous son préau couvert de tuiles malgré le nom du maquis, certains clients se font servir par des concurrents de la tenancière. « C'est parce qu'elle n'a pas de tête d'agouti aujourd'hui. Mais aussi, il faut regarder les autres coins. C'est exigu et sale », note B. Bonsié, un confrère habitué des lieux. En effet, les autres ''maquis'' tout autour sont faits soit en tôle ondulé rouillée, soit en bois. Et il y fait chaud, surtout en cette période hivernale. Il y a non seulement le feu des foyers, mais aussi celui des ''Tchapalodrome'' où l'on prépare cette bière qui tente sans succès, de détrôner le vin de palme. Là, c'est le règne des mouches et des effluves de tchapalo mélangés à l'arôme des sauces. Ici, il y a quelques bancs et une dame sert des calebasses de bière de mil que les clients boivent à gorge déployée. Quant aux ''maquis d'à côté, ils s'y trouvent quelques chaises et tables occupées par des irréductibles. Les autres préférant s'asseoir sus le préau de ''La Paillote''.

Chaleur, senteurs, saleté et exiguïté

Ces ''maquis'' ne brillent pas par leur propreté, loin s'en faut. Les cuvettes sont rincées dans une eau saumâtre et essuyées avec un torchon qui devrait se trouver partout sauf en ces lieux qui aiguisent l'appétit. Pour chasser les mouches, on est obligé d'essuyer la table avec du pétrole lampant, ajoutant à la forte odeur et à la chaleur ambiante. Les pileuses de foutou s'échinent sous le soleil à côté des tas d'ordures de ménage faites de pelures de banane ou d'igname et de graines de palme. Sans compter la cendre des foyers. « Nous balayons tous les matins avant de commencer et tous les soirs avant de partir », se défend Aya, une des tenancières. Qui oublie de s'exprimer sur la vaisselle. « On va faire comment ? La chaleur-là, ce n'est pas notre faute ! Dans tous les cas, il faut bien qu'on vive », ajoute sa voisine qui s'est ajoutée à la conversation. Et de dire que jamais les agents du service d'hygiène ou de la mairie ne sont venus voir l'état de salubrité des lieux. « Ils ne viennent ici que pour manger. Si c'était sale, ils ne reviendraient plus », ajoute Aya qui pense que l'endroit est très soigné. Son problème, c'est, comme Lydie, le manque de viande : « Les gens viennent d'Abidjan pour acheter la viande de brousse et à cause d'eux, elle est hors de prix ». En plus, ajoute-t-elle, avec les vacances scolaires, les clients ne sont plus légion : « Les élèves, les professeurs et les chauffeurs de taxi se font de plus en plus rares. Nous ne comptons plus que sur les séminaires et autres rencontres internationales pour servir les étrangers », explique Aya.

Heureusement que tout autour, certains promoteurs ont ouvert des bars-restos très propres. Même si ils vont souvent chercher des plats au ''Kpêma'' pour servir leurs clients.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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