La France est attachée "à la liberté d'expression en Tunisie", a dit mercredi le ministère français des Affaires étrangères, au lendemain de la condamnation à la prison d'un journaliste tunisien, Fahem Boukadous, pour "diffusion d'information de nature à troubler l'ordre public". "Nous nous attachons à recueillir des informations sur la situation de Fahem Boukadous, que nous suivons avec la plus grande attention", a déclaré lors d'un point-presse le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, en réponse à une question sur sa condamnation. "Nous rappelons notre attachement à la liberté dexpression en Tunisie et partout dans le monde", a-t-il ajouté. Le journaliste, correspondant de la chaîne satellitaire Al-hiwar Ettounsi (le dialogue tunisien), a été condamné mardi en son absence par le tribunal d'appel de Gafsa (sud) à quatre ans de prison ferme pour "diffusion d'information de nature à troubler l'ordre public", selon son avocat. Fahem Boukadous a déclaré à l'AFP qu'il s'attendait maintenant à être arrêté, faisant assumer aux autorités tunisiennes une dégradation de son état de santé. "Mon transfert en prison veut dire ma mort", a ajouté le journaliste, hospitalisé depuis le 3 juillet à Sousse au centre de la Tunisie pour insuffisance respiratoire et infection dans les poumons, selon lui. Pour ses avocats et des ONG comme Reporters sans Frontières (RSF), il a été condamné pour avoir couvert des manifestations populaires dans le bassin minier de Gafsa en proie en 2008 à l'agitation sur fond de chômage, cherté de la vie, corruption et clientélisme.
Art et Culture Publié le jeudi 8 juillet 2010 | Notre Heure