Les scandales de ‘‘fraude sur les concours d’entrée à la police qui pèsent sur le ministre Tagro ’’ et de ‘‘pot de vin de 10 milliards de Fcfa offert par Sagem’’, irritent les populations de Bouaké. Au cours d’un meeting, au rond point central du fief de l’ex-rébellion, Ong, coordination des femmes et l’union des chefs de communauté, ont estimé que ces affaires ne sont que des subterfuges du camp présidentiel visant à détourner les ivoiriens de l’essentiel. A savoir, la distribution des cartes d’identité et la tenue des élections. Avant de remettre les motions de protestation et de soutien aux actions du Premier ministre, au délégué général des FN de Bouaké, Kouadio Kouamé, les représentants de ces communautés se sont insurgés contre les retards accusés dans la confection et la distribution des cartes d’identité nationales et la tenue du scrutin présidentiel. « Considérant que la déclaration du président de la République du 20 juin, tendant à incriminer le Premier ministre de manière tendancieuse, nous chefs de communauté résidant à Bouaké, condamnons avec la dernière énergie ces pratiques de nature à nous distraire et à nous détourner de l’essentiel à savoir la distribution des cartes nationales d’identité, des cartes d’ électeur et l’organisation d’élections démocratiques et transparentes », a indiqué Senou Massandjé. Pour Coulibaly Mariam, l’accusation de corruption portée à l’encontre du Premier ministre, est « une affaire rocambolesque… qui paraît dilatoire ». Selon Kouadio Kouamé, ces cris de cœur des chefs des populations, viennent à point nommé. « C’est un appel qui arrive à propos, qui représente l’expression de toutes les populations ivoiriennes impatientes de voir la fin de cette longue crise. Nous les félicitons pour cela. Et nous leur demandons de demeurer en éveil », a-t-il encouragé. Et d’ajouter : «Souvenez-vous que nous étions tous dans l’élan de l’Apo et les questions relatives à la dissolution du gouvernement et de la Cei, ont rompu cet élan. Des solutions ont été trouvées permettant ainsi au processus de redécoller avec le contentieux sur la liste dite grise, celle de 1,3 million personnes. Voilà encore qu’un autre problème menace le processus de sortie de crise, celui impliquant Sagem, l’opérateur technique. La moralisation de la classe politique est le souhait de toute population. Mais, à en croire celle de Bouaké, c’est le fait d’impliquer l’opérateur en charge de la confection des cartes nationales d’identité, qui inquiète. Donc, c’est à juste titre qu’elle sort pour crier son ras le bol. Pour dire qu’il y a une liste d’environ 5 millions d’électeurs, qui n’ont pas de problème et qu’on s’en tienne à ça pour donner les cartes d’identité».
Marcel Konan
Correspondant régional
Marcel Konan
Correspondant régional