Les Ivoiriens qui gardent encore une lueur d`espoir quant à une sortie honorable de la crise par des élections justes et transparentes doivent se réveiller de leur long rêve qui dure depuis 2005. Le Fpi a remis en cause tout le travail abattu pour la dernière ligne droite du processus électoral. Conséquence, le processus électoral est une fois encore totalement bloqué et cette fois-ci, il y a lieu de vraiment s`inquiéter. La Côte d`Ivoire et son opposition ont depuis des années avalé stoïquement des couleuvres. De report en report de l`échéance électorale, on en est arrivé à ce que les observateurs avertis ont toujours révélé aux Ivoiriens. Quel que soit ce que l`opposition concédera, le camp présidentiel n`acceptera pas d`aller aux élections. Laurent Gbagbo l`a dit lors de la présentation des vœux de nouvel an en janvier au palais présidentiel ; il ne veut pas " aller aux élections comme un mouton ". Car, aller à un combat qu`on sait perdu d`avance est quasiment suicidaire. Alors tous les stratagèmes sont mis en œuvre pour tourner en bourrique une opposition qu`il sait trop sage, trop respectueuse de la parole donnée et qui ne peut pas taper du poing sur la table parce que façonnée dans le moule de la paix. Mais, être conciliant et adopter des attitudes de paix ne signifie pas qu`il faut laisser son adversaire prolonger la souffrance de son peuple. L`opposition doit donc changer de fusil d`épaule et adopter d`autres stratégies faute de quoi elle finirait par se discréditer aux yeux des nombreux Ivoiriens qui attendent que leurs leaders viennent les sortir du bourbier. Les cris d`alarme retentissent des profondeurs du peuple qui n`en peut plus de subir le temps qui ronge, de la masse silencieuse qui n`a plus de voix à force de pleurer.
François Konan
François Konan