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Politique Publié le jeudi 8 juillet 2010 | Nord-Sud

Moralisation de la vie publique - L`enquête parlementaire refusée hier à l`Assemblée nationale

© Nord-Sud Par DR
Politique nationale - Laurent Gbagbo et Mamadou Koulibaly
Photo: de g. à dr. le président Laurent Gbagbo et son N°2, le président de l`Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly
L`opposition a été mise en minorité, mercredi, par le parti au pouvoir, qui a rejeté la proposition d`une enquête parlementaire dans le cadre des accusations contre le ministre Désiré Tagro. Que d`émotion autour des travaux qui ont traîné en longueur.

Le principe de la création d`une commission parlementaire devant enquêter sur les conditions d`accès aux emplois publics a été refusé, hier, au terme des travaux de la commission des affaires sociales (Casc) et culturelles, qui l`a soumise au vote. Quinze voix contre treize, des 28 membres - présents - de cette commission, qui en compte 29, ont décidé que l`enquête parlementaire est « inopportune ».

Le Front populaire ivoirien (Fpi) défend principalement cette position. Il estime que cautionner une enquête parlementaire revient à créer une « espèce d`ambivalence » et favoriser des « poursuites multiples ». Ceci, alors que l`exécutif a ordonné au judiciaire de mener une enquête, confiée au procureur de la République, Raymond Tchimou. Le parlement ne pouvant faire des recommandations à l`exécutif, le Fpi a jugé « inutile » d`engager une action par « effet de mode ». Toutefois, succédant au député William Atéby (Fpi, Yopougon), qui a présenté cette position, d`autres ``frontistes`` dont Ahoké Patrice (Abobo), Kouakou Kra (Tanda) et autres Yoro Louty (Udpci, Sipilou), ont souhaité que s`il devait y avoir des investigations, qu`elles partent de 1960 à 2010. Malgré leur position commune, les groupes parlementaires Pdci (Parti démocratique de Côte d`Ivoire), Udpci (l`Union pour la démocratie et pour la paix) et Solidarité n`ont pu convaincre. Pour eux, le parlement doit « prendre ses responsabilités » dans la moralisation de la vie publique et « aider en cela le président Laurent Gbagbo ». S`ils sont unanimes que l`enquête parlementaire peut se faire « parallèlement » au processus électoral, ils n`y voient « aucun inconvénient ». Cependant, ils limitent le champ des investigations à l`intervalle 2005-2010. Ce sont des députés défaits, qui regrettent, à leurs dires, que le Fpi « refuse » que la lumière soit faite sur les présumées malversations aux concours d`accès aux emplois publics. L`espoir de Dan Ouélo (Udpci, Danané), Koné Ousmane, Jean Michel Moulod (Pdci, Bassam), respectivement présidents du groupe parlementaire Udpci, Solidarité et Pdci est que les débats reprendront en plénière le mercredi 28 juillet prochain.

6 h d`insultes et de brouillamini

La séance de travail a démarré sur le coup de 11 h pour prendre fin peu avant 18h. L`ex-ministre Adjoumani Kouassi député (Pdci, Tanda) en était le président, en sa qualité de responsable de la Casc. Sa conduite des échanges a été vivement contestée, interpellé qu`il a été, à plusieurs reprises, de méconnaître la procédure. Marie Odette Lorougnon (Fpi, Attécoubé) l`a épinglé, en disant qu`« il est resté longtemps au gouvernement ». D`autres le huant, à certain moment, l`ont traité de « nanan Adjoumani » et d` « étudiant », lui demandant d`aller apprendre le Ba-BA de la procédure parlementaire. Lui-même a souvent répondu aux charges, reprochant à ses collègues de vouloir le « perturber ». Une « erreur » du député Adjoumani a failli tout gâter : il a décidé unilatéralement que l`article 1er de la proposition, amendé, du Pdci est « adopté ». D`où la cause d`un cafouillage monstre qui a provoqué la suspension des travaux. Par ailleurs, Ahoussou Jeannot (Pdci, Didiévi) a traité le Fpi de « voleur », mais il a dû retirer sa parole à la demande du maître de séance. Notons que le vote a pu se dérouler grâce au secrétaire général de l`Assemblée nationale, Guéhi Brissi Lucas, qui instruit M. Adjoumani sur la procédure. Qui veut que le dispositif légal passe au vote après que les articles ont été amandés.

Bidi Ignace
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