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Politique Publié le vendredi 9 juillet 2010 | Le Nouveau Réveil

Processus électoral et vérification de la liste : Le Fpi entre en rébellion

Depuis le mercredi 07 juillet dernier, la vérification de la liste électorale provisoire est arrêtée. Par la faute du Front Populaire Ivoirien qui a décidé de tout rejeter, y compris ses propres demandes et les résultats des travaux menés de commun accord avec toutes les parties. Bloquant ainsi le processus électoral, contre tout le reste du pays. Pourtant, c'est bien le FPI et Laurent Gbagbo qui avaient exigé la vérification de la liste électorale.
Le 06 janvier 2010, alors même que les travaux de traitement du contentieux sur la liste électorale tels que conçus de commun accord avec les partenaires et artisans du processus tiraient à leur fin, la présidence de la République pond un communiqué, lu par le porte-parole Gervais Coulibaly, pour accuser publiquement le président de la CEI, Robert Beugré Mambé d'avoir frauduleusement introduit 429.000 requérants sur la liste électorale dite grise. Les Ivoiriens n'ont pas fini de digérer leur surprise que le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, fait une autre déclaration pour demander au procureur de la République, Raymond Tchimou, d'ouvrir une enquête judiciaire contre Robert Mambé. La crise de la CEI venait de naître, qui durera jusqu'au 23 février 2010, avec à la clé, la double dissolution de la CEI et du gouvernement. Pendant tout ce temps, le processus électoral qui était à deux doigts d'aboutir, est totalement remis en cause. Le FPI et le camp Laurent Gbagbo ont clairement fait savoir comme principale revendication le remplacement du président de la CEI et la vérification de la liste électorale qu'ils appelaient alors audit de la liste. Après moult tractations et le passage de Blaise Compaoré à Abidjan, Youssouf Bakayoko fut installé comme nouveau président de la CEI, en remplacement de Robert Mambé dont le camp Gbagbo a fini par avoir la tête. Le processus venait de prendre aussi, un retard de deux mois.
Mais, comme décision, le facilitateur Compaoré avait demandé aux acteurs politiques ivoiriens de sauver les acquis du processus. Ces acquis sont : la liste électorale blanche de 5.277.392 noms qui ne souffrent aucun doute ; continuer le travail de croisement pour clarifier la situation des pétitionnaires de la liste grise de 1.106.861 pétitionnaires. Le FPI qui réclamait que tout Ivoirien qui est en âge de voter soit absolument inscrit, a exigé que la liste blanche soit auditée. Pourtant, c'est conformément aux dispositions de l'étape 10 du Mode opératoire de l'identification cosigné par la CEI, l'INS et SAGEM-Sécurité, et surtout après le Ok de chacun des partis et mouvements politiques engagés dans le processus que la liste provisoire est validée par la CEI en tant que structure supervisant et contrôlant le volet électoral du processus.

De la contestation à la rébellion
Après plus de quatre mois de réunions, de débats et de propositions, et surtout à la demande de certains partis politiques dont notamment le FPI, il a été décidé de procéder à une opération de vérification des données d'état civil des pétitionnaires présents sur la liste électorale provisoire dont les données ont été croisées positivement par ascendance soit avec la liste électorale de 2000 (on se rappelle du reste que le FPI demandait un temps qu'on aille aux élections avec la liste de 2000), soit avec le fichier fusion des Ivoiriens, soit avec la base des enrôlés croisés positivement en direct. Ces pétitionnaires sont au nombre de 1.792.356 et constituent ce qu'on appelle la population cible à vérifier. Comment s'y prendre ? Le jeudi 3 juin, la CEI, la CNSI, l'ONI, l'INS, SAGEM-Sécurité, les partis et mouvements politiques membres du CPC (le PDCI-RDA, le RDR (Gbagbo étant le candidat du FPI)), le représentant de l'ONUCI, et celui du Facilitateur se sont retrouvés sous la houlette du Premier ministre pour réfléchir à une proposition. Le 04 juin 2010, le Chef de l'Etat convoque et préside une réunion des structures techniques et des différentes parties qui adopte la méthode de vérification. Cette méthode comprend deux phases : La première phase consiste à la vérification informatique qui est un croisement informatique avec les fichiers numériques d'état civil. Elle permet de valider certains pétitionnaires de manière informatique.
La deuxième phase consiste à la vérification manuelle qui s'opère sur tous les pétitionnaires qui n'ont pas pu être validés lors de la première phase. Elle consiste à aller vérifier leurs informations d'état civil directement dans les registres physiques d'état civil.
Débutée le 21 juin dernier, la première phase est terminée le mardi 06 juillet. Elle a permis de retrouver 1.626.248 pétitionnaires croisés positivement. Et dans ce lot, il y a beaucoup de nouveaux majeurs. Il ne restait donc plus que 166.108 pétitionnaires à vérifier manuellement dans les fichiers de l'état civil. Ces résultats provisoires ont été donnés par les opérateurs techniques que sont l'INS et SAGEM. On sait aussi qu'il y a un temps, le FPI militait pour que toute l'identification soit laissée à l'INS et à l'ONI.
Le mardi 07 juillet, c'est avec grand étonnement que le FPI s'érige contre tout le monde pour tout rejeter (la méthode et les résultats qu'ils ont contribué à mettre en place) et faire des propositions surprise : notamment, vérifier manuellement la population cible de 1.792.356 pétitionnaires (- 25.842 pétitionnaires croisés avec le fichier fusion état civil) ; mettre de côté la population cible de 1.792.356 pétitionnaires qui doivent attendre après les élections pour voir leur cas traité ; accepter les 672.000 pétitionnaires dont les père et mère ont été retrouvés sur la liste 2000 (+25.842 pétitionnaires croisés avec le fichier fusion état civil). Soit 1.092000 pétitionnaires à vérifier manuellement. Combien de temps la réalisation des désidérata du FPI va-t-elle prendre encore ? Combien d'énergie et de moyens cela demandera-t-il encore ? A cette allure, quand ira-t-on aux élections en Côte d'Ivoire ?
Eddy PEHE
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