Monsieur le président, cela fait sept ans que le Forum africain pour la réglementation des services publies (Afur) a été créé et récemment, il a tenu sa conférence et son assemblée générale annuelles à Abuja. De quoi s’est-il agi pendant ces assises ?
J’ai toujours pris part aux rencontres annuelles de l’Afur. Mais, la particularité, cette année, c’est que je reviens de cette rencontre annuelle en ma qualité de président de l’Afur. J’ai été porté à la tête de cette organisation, en avril 2009. Et c’est la première Assemblée générale que j’ai eu à présider. Il est à noter que, chaque année, ces rencontres internationales se déclinent d’une part, en une conférence et d’autre part, une assemblée générale. Cette année, au niveau de la conférence, notre objectif était de réfléchir sur l’impact des crises économiques dans le monde et sur les économies africaines. C’est cela qui a été le point focal de toutes les réflexions. Des intervenants sont venus de partout et ceux qui n’ont pu venir, ont dû faire leurs interventions par vidéo conférence. Tout cela nous a permis de faire le point sur les implications des crises internationales sur les économies africaines, particulièrement sur les infrastructures. Des solutions ont été esquissées par rapport à cette problématique.
Peut-on avoir une idée des solutions que vous proposez?
Avant d’en arriver aux solutions, il est bon de faire l’état des lieux. Sur ce point, la conférence a noté un grand déficit notoire en ce qui concerne les infrastructures.
En effet, on relève qu’un Africain sur quatre a accès à l’électricité. De même, un Africain, pour accéder à un point d’eau, devra effectuer en moyenne deux kilomètres. En outre, un Africain sur trois a accès à une route praticable toute l’année.
Le point commun de ces tableaux demeure l’insuffisance des infrastructures de base ou bien leur indisponibilité en raison de leur vétusté et leur état de dégradation. Sur les raisons de cet état de fait, on a pu évoquer les crises pétrolières, notamment celle de 1973 liée à la guerre israélo-palestinienne, et celle de 1979 qui tire son origine de la crise en Iran.
Mais, l’Afrique n’est pas la seule à avoir subi ces crises. Car les pays d’Asie du Sud-Est (Corée du Sud), qui étaient en retard par rapport à l’Afrique dans les années 70, ont aujourd’hui, non seulement comblé leur retard, mais dépassé la plupart des pays africains.
On a évoqué les Plans d’ajustement structurel (Pas) qui, objectivement sont des remèdes efficaces et ont fait leurs preuves ailleurs, dans d’autres régions du monde.
Cependant, en Afrique, de nombreux Etats qui en ont eu recours, ont eu beaucoup de mal à s’en sortir. Peut-être que le remède n’a pas, dans de nombreux cas, pu s’adapter au mieux pour produire les meilleurs résultats.
L’Afrique, aujourd’hui, amorce une sorte de redressement économique, dans la mesure où de nombreux pays enregistrent des taux de croissance allant de 2 à 4, voire 5%.
Pour que cette croissance soit soutenue, la conférence recommande, en guise de solution, que les pays africains investissent massivement dans les infrastructures. Car il est clair qu’il n’y a pas de croissance sans développement des infrastructures. Il apparaît tout aussi clairement que le développement des infrastructures soutient la croissance.
L’Afur encouragera et fera de son mieux pour apporter son soutien aux projets de création ou de développement d’infrastructures, dans les secteurs de l’eau, de l’électricité et du transport en Afrique.
La crise, de façon générale, vous en avez parlé, mais il se trouve que votre dernière rencontre s’est déroulée dans un contexte particulier de crise énergétique dans un certain nombre de pays africains. Quel est l’avis de l’Afur sur ce problème particulier?
Justement, les délestages que l’on connaît actuellement tiennent en général à l’état des infrastructures énergétiques.
Lorsqu’on parle de déficit en matière d’infrastructures, c’est particulièrement en matière d’énergie. Aujourd’hui, le délestage est un phénomène quasi général et les pays africains ont besoin, pour se mettre au même niveau de performance que les autres pays du monde, de développer leurs infrastructures. Les besoins en financement se chiffrent à environ 80 milliards de dollars, chaque année. Il se trouve que l’Afrique n’a que la moitié de cette somme. Depuis quelques années, des progrès ont été accomplis grâce à la contribution des pays émergents tels que la Chine et l’Inde, qui aident l’Afrique à se doter d’infrastructures. Parfois, à des coûts beaucoup plus raisonnables. Les besoins sont immenses et les institutions internationales doivent axer leurs efforts par rapport à cet objectif de développement des infrastructures, surtout énergétiques. C’est l’une des conclusions dégagées à Abuja. Tous les pays africains sont touchés par ce déficit énergétique. La solution est d’investir. Dans cette perspective, l’Afrique a noué, également avec l’Union européenne, un partenariat. C’est un début. Mais un début prometteur dans la mesure où l’Europe et l’Afrique, à travers l’Union européenne et l’Union africaine, se sont mises ensemble et ont initié un processus qui, à terme, devrait les emmener à développer le secteur énergétique. Cela passe, bien évidemment, par un développement des infrastructures énergétiques en Afrique.
Et la régulation? En avez-vous parlé?
Toutes ces infrastructures dont je viens de parler, vous avez beau les créer, les installer, si, dans le système d’exploitation, il n’y a pas un régulateur indépendant pour coordonner, superviser, contrôler et surtout assurer la veille sur tout ce système, cela risque de ne pas marcher et les résultats risquent également de ne pas être au rendez-vous. Donc, l’Afur a compris qu’il faut dans un premier temps, encourager les Etats à investir, mais également, faire en sorte que chaque Etat dispose d’un système de régulation performant. Et l’objectif de l’Afur est justement de faire la promotion de la régulation en Afrique, en aidant chaque régulateur national à développer ses capacités. A cette fin, Nous avons scellé un partenariat avec la Commission de l’Union africaine. A terme, l’Afur devrait avoir le privilège de devenir une agence spécialisée de la Commission de l’Union africaine. Aux côtés de la Commission africaine, nous avons la chance de prendre part aux réflexions menées sur le développement des infrastructures. Et c’est pour l’Afur, une fierté d’apporter à cette instance le point de vue du régulateur africain.
La régulation est très jeune en Afrique. Est-ce que vous avez le sentiment que son appropriation, par les Africains, avance?
C’est cette problématique qui a conduit à la création de l’Afur.
La régulation autonome ou indépendante est une activité relativement jeune, puisque sa naissance remonte aux années 80 en Europe et particulièrement en Angleterre suite aux vagues de privatisation intervenues dans ces pays.
C’est à partir des années 90 que le mouvement de privatisation des services publics en réseau (eau, téléphone, électricité, transport) va se déployer en Afrique. La régulation accompagne donc la privatisation et l’activité est désormais reconnue comme une nécessité. Dans la mesure où elle est le ressort caché dont le bon fonctionnement devrait imprimer au secteur concerné, souplesse et harmonie, en vue d’en faire un secteur dynamique et performant. Certains pays ont mis en place des régulateurs. Mais d’autres traînent encore les pieds. C’est la raison de la création de l’Afur dont l’objectif est de faire la promotion de la régulation en donnant aux régulateurs existants le cadre de renforcement de leur capacité, d’une part. D’autre part, en invitant les Etats qui ne l’ont pas encore fait, à se mettre à niveau. Aujourd’hui, l’existence du régulateur est en soi un élément de gouvernance. C’est pourquoi les pays africains devraient s’approprier le concept.
Aujourd’hui, l’Afur compte une trentaine de membres. Ce sont les régulateurs des différents pays. En Côte d’Ivoire, il y en a deux. Il s’agit de l’Anaré qui est un des membres fondateurs et l’Atci qui vient d’y adhérer.
Justement, que fait exactement l’Anaré dont vous êtes le directeur général?
Pour bien cerner le rôle de l’Anaré, il est utile de noter que le secteur de l’électricité comporte plusieurs acteurs qui sont en partenariat. D’un côté l’Etat, qui est propriétaire des infrastructures de production, de transport et de distribution de l’électricité. De l’autre, les opérateurs privés, qui sur la base d’une convention signée avec l’Etat, exploitent ces installations. Et entre les deux, il y a les consommateurs d’électricité.
Le rôle du régulateur, c’est-à-dire celui de l’Anaré, est de s’assurer que tout cet ensemble fonctionne harmonieusement. Et que chacune des parties, chacun des acteurs est satisfait parce que ses intérêts sont sauvegardés. Le régulateur assure également un rôle de veille, en vue de prévenir tout dysfonctionnement. Pour atteindre ces objectifs généraux, le décret du 16 décembre 1998, créant l’Anaré, lui confère 4 attributions : le contrôle du respect des lois et conventions par les partenaires, et particulièrement les opérateurs privés. Parce que si chacun respecte ses engagements et la réglementation en vigueur, le fonctionnement du secteur sera apaisé. Il sera en harmonie avec ses objectifs, et les intérêts des uns et des autres seront saufs.
L’Anaré dispose-t-elle de moyens de coercition?
L’Anaré veille donc au respect des règles du jeu. Toutefois, elle ne dispose d’aucun moyen de pression contre ceux qui se rendraient coupables de violation des règles. En effet, l’Anaré ne dispose pas du pouvoir de sanction. Elle est donc obligée de négocier en permanence, pour atteindre ses objectifs. Si on veut un régulateur efficace, performant, un minimum de pouvoir devrait lui être reconnu.
Autre attribution, c’est la protection des consommateurs d’électricité. Des consommateurs peuvent saisir l’Anaré lorsqu’ils considèrent que la Cie a porté atteinte à leurs droits ou à leurs intérêts. L’Anaré peut amener la Cie à donner satisfaction aux consommateurs d’électricité. Nous avons, à leur intention, ouvert un bureau appelé Point d’accueil du consommateur d’électricité (Pacel), situé dans le hall de l’immeuble Eeci, au Plateau. Ils peuvent également appeler sur un numéro vert, donc gratuit pour eux : le 800 800 02. Enfin l’Anaré, depuis 2008, dispose de correspondants, l’un à Daloa et l’autre à Yamoussoukro. Dans ces localités, les bureaux de Lbtp où est installé le correspondant de l’Anaré, les requêtes sont recueillies et transmises au siège, à Abidjan, pour traitement.
La troisième attribution consiste à régler les litiges qui peuvent opposer les uns et les autres dans le secteur de l’électricité.
Enfin, il y a une quatrième attribution qui consiste à porter conseil et assistance à tous les partenaires du secteur, notamment à l’Etat.
Interview réalisée par Alakagni Hala
J’ai toujours pris part aux rencontres annuelles de l’Afur. Mais, la particularité, cette année, c’est que je reviens de cette rencontre annuelle en ma qualité de président de l’Afur. J’ai été porté à la tête de cette organisation, en avril 2009. Et c’est la première Assemblée générale que j’ai eu à présider. Il est à noter que, chaque année, ces rencontres internationales se déclinent d’une part, en une conférence et d’autre part, une assemblée générale. Cette année, au niveau de la conférence, notre objectif était de réfléchir sur l’impact des crises économiques dans le monde et sur les économies africaines. C’est cela qui a été le point focal de toutes les réflexions. Des intervenants sont venus de partout et ceux qui n’ont pu venir, ont dû faire leurs interventions par vidéo conférence. Tout cela nous a permis de faire le point sur les implications des crises internationales sur les économies africaines, particulièrement sur les infrastructures. Des solutions ont été esquissées par rapport à cette problématique.
Peut-on avoir une idée des solutions que vous proposez?
Avant d’en arriver aux solutions, il est bon de faire l’état des lieux. Sur ce point, la conférence a noté un grand déficit notoire en ce qui concerne les infrastructures.
En effet, on relève qu’un Africain sur quatre a accès à l’électricité. De même, un Africain, pour accéder à un point d’eau, devra effectuer en moyenne deux kilomètres. En outre, un Africain sur trois a accès à une route praticable toute l’année.
Le point commun de ces tableaux demeure l’insuffisance des infrastructures de base ou bien leur indisponibilité en raison de leur vétusté et leur état de dégradation. Sur les raisons de cet état de fait, on a pu évoquer les crises pétrolières, notamment celle de 1973 liée à la guerre israélo-palestinienne, et celle de 1979 qui tire son origine de la crise en Iran.
Mais, l’Afrique n’est pas la seule à avoir subi ces crises. Car les pays d’Asie du Sud-Est (Corée du Sud), qui étaient en retard par rapport à l’Afrique dans les années 70, ont aujourd’hui, non seulement comblé leur retard, mais dépassé la plupart des pays africains.
On a évoqué les Plans d’ajustement structurel (Pas) qui, objectivement sont des remèdes efficaces et ont fait leurs preuves ailleurs, dans d’autres régions du monde.
Cependant, en Afrique, de nombreux Etats qui en ont eu recours, ont eu beaucoup de mal à s’en sortir. Peut-être que le remède n’a pas, dans de nombreux cas, pu s’adapter au mieux pour produire les meilleurs résultats.
L’Afrique, aujourd’hui, amorce une sorte de redressement économique, dans la mesure où de nombreux pays enregistrent des taux de croissance allant de 2 à 4, voire 5%.
Pour que cette croissance soit soutenue, la conférence recommande, en guise de solution, que les pays africains investissent massivement dans les infrastructures. Car il est clair qu’il n’y a pas de croissance sans développement des infrastructures. Il apparaît tout aussi clairement que le développement des infrastructures soutient la croissance.
L’Afur encouragera et fera de son mieux pour apporter son soutien aux projets de création ou de développement d’infrastructures, dans les secteurs de l’eau, de l’électricité et du transport en Afrique.
La crise, de façon générale, vous en avez parlé, mais il se trouve que votre dernière rencontre s’est déroulée dans un contexte particulier de crise énergétique dans un certain nombre de pays africains. Quel est l’avis de l’Afur sur ce problème particulier?
Justement, les délestages que l’on connaît actuellement tiennent en général à l’état des infrastructures énergétiques.
Lorsqu’on parle de déficit en matière d’infrastructures, c’est particulièrement en matière d’énergie. Aujourd’hui, le délestage est un phénomène quasi général et les pays africains ont besoin, pour se mettre au même niveau de performance que les autres pays du monde, de développer leurs infrastructures. Les besoins en financement se chiffrent à environ 80 milliards de dollars, chaque année. Il se trouve que l’Afrique n’a que la moitié de cette somme. Depuis quelques années, des progrès ont été accomplis grâce à la contribution des pays émergents tels que la Chine et l’Inde, qui aident l’Afrique à se doter d’infrastructures. Parfois, à des coûts beaucoup plus raisonnables. Les besoins sont immenses et les institutions internationales doivent axer leurs efforts par rapport à cet objectif de développement des infrastructures, surtout énergétiques. C’est l’une des conclusions dégagées à Abuja. Tous les pays africains sont touchés par ce déficit énergétique. La solution est d’investir. Dans cette perspective, l’Afrique a noué, également avec l’Union européenne, un partenariat. C’est un début. Mais un début prometteur dans la mesure où l’Europe et l’Afrique, à travers l’Union européenne et l’Union africaine, se sont mises ensemble et ont initié un processus qui, à terme, devrait les emmener à développer le secteur énergétique. Cela passe, bien évidemment, par un développement des infrastructures énergétiques en Afrique.
Et la régulation? En avez-vous parlé?
Toutes ces infrastructures dont je viens de parler, vous avez beau les créer, les installer, si, dans le système d’exploitation, il n’y a pas un régulateur indépendant pour coordonner, superviser, contrôler et surtout assurer la veille sur tout ce système, cela risque de ne pas marcher et les résultats risquent également de ne pas être au rendez-vous. Donc, l’Afur a compris qu’il faut dans un premier temps, encourager les Etats à investir, mais également, faire en sorte que chaque Etat dispose d’un système de régulation performant. Et l’objectif de l’Afur est justement de faire la promotion de la régulation en Afrique, en aidant chaque régulateur national à développer ses capacités. A cette fin, Nous avons scellé un partenariat avec la Commission de l’Union africaine. A terme, l’Afur devrait avoir le privilège de devenir une agence spécialisée de la Commission de l’Union africaine. Aux côtés de la Commission africaine, nous avons la chance de prendre part aux réflexions menées sur le développement des infrastructures. Et c’est pour l’Afur, une fierté d’apporter à cette instance le point de vue du régulateur africain.
La régulation est très jeune en Afrique. Est-ce que vous avez le sentiment que son appropriation, par les Africains, avance?
C’est cette problématique qui a conduit à la création de l’Afur.
La régulation autonome ou indépendante est une activité relativement jeune, puisque sa naissance remonte aux années 80 en Europe et particulièrement en Angleterre suite aux vagues de privatisation intervenues dans ces pays.
C’est à partir des années 90 que le mouvement de privatisation des services publics en réseau (eau, téléphone, électricité, transport) va se déployer en Afrique. La régulation accompagne donc la privatisation et l’activité est désormais reconnue comme une nécessité. Dans la mesure où elle est le ressort caché dont le bon fonctionnement devrait imprimer au secteur concerné, souplesse et harmonie, en vue d’en faire un secteur dynamique et performant. Certains pays ont mis en place des régulateurs. Mais d’autres traînent encore les pieds. C’est la raison de la création de l’Afur dont l’objectif est de faire la promotion de la régulation en donnant aux régulateurs existants le cadre de renforcement de leur capacité, d’une part. D’autre part, en invitant les Etats qui ne l’ont pas encore fait, à se mettre à niveau. Aujourd’hui, l’existence du régulateur est en soi un élément de gouvernance. C’est pourquoi les pays africains devraient s’approprier le concept.
Aujourd’hui, l’Afur compte une trentaine de membres. Ce sont les régulateurs des différents pays. En Côte d’Ivoire, il y en a deux. Il s’agit de l’Anaré qui est un des membres fondateurs et l’Atci qui vient d’y adhérer.
Justement, que fait exactement l’Anaré dont vous êtes le directeur général?
Pour bien cerner le rôle de l’Anaré, il est utile de noter que le secteur de l’électricité comporte plusieurs acteurs qui sont en partenariat. D’un côté l’Etat, qui est propriétaire des infrastructures de production, de transport et de distribution de l’électricité. De l’autre, les opérateurs privés, qui sur la base d’une convention signée avec l’Etat, exploitent ces installations. Et entre les deux, il y a les consommateurs d’électricité.
Le rôle du régulateur, c’est-à-dire celui de l’Anaré, est de s’assurer que tout cet ensemble fonctionne harmonieusement. Et que chacune des parties, chacun des acteurs est satisfait parce que ses intérêts sont sauvegardés. Le régulateur assure également un rôle de veille, en vue de prévenir tout dysfonctionnement. Pour atteindre ces objectifs généraux, le décret du 16 décembre 1998, créant l’Anaré, lui confère 4 attributions : le contrôle du respect des lois et conventions par les partenaires, et particulièrement les opérateurs privés. Parce que si chacun respecte ses engagements et la réglementation en vigueur, le fonctionnement du secteur sera apaisé. Il sera en harmonie avec ses objectifs, et les intérêts des uns et des autres seront saufs.
L’Anaré dispose-t-elle de moyens de coercition?
L’Anaré veille donc au respect des règles du jeu. Toutefois, elle ne dispose d’aucun moyen de pression contre ceux qui se rendraient coupables de violation des règles. En effet, l’Anaré ne dispose pas du pouvoir de sanction. Elle est donc obligée de négocier en permanence, pour atteindre ses objectifs. Si on veut un régulateur efficace, performant, un minimum de pouvoir devrait lui être reconnu.
Autre attribution, c’est la protection des consommateurs d’électricité. Des consommateurs peuvent saisir l’Anaré lorsqu’ils considèrent que la Cie a porté atteinte à leurs droits ou à leurs intérêts. L’Anaré peut amener la Cie à donner satisfaction aux consommateurs d’électricité. Nous avons, à leur intention, ouvert un bureau appelé Point d’accueil du consommateur d’électricité (Pacel), situé dans le hall de l’immeuble Eeci, au Plateau. Ils peuvent également appeler sur un numéro vert, donc gratuit pour eux : le 800 800 02. Enfin l’Anaré, depuis 2008, dispose de correspondants, l’un à Daloa et l’autre à Yamoussoukro. Dans ces localités, les bureaux de Lbtp où est installé le correspondant de l’Anaré, les requêtes sont recueillies et transmises au siège, à Abidjan, pour traitement.
La troisième attribution consiste à régler les litiges qui peuvent opposer les uns et les autres dans le secteur de l’électricité.
Enfin, il y a une quatrième attribution qui consiste à porter conseil et assistance à tous les partenaires du secteur, notamment à l’Etat.
Interview réalisée par Alakagni Hala