La rencontre prévue, dimanche prochain, à Mama entre les populations dan, wê et malinké de la région des 18 Montagnes n’est pas du goût de tous les fils de la région. « Une telle démarche viole les us et coutumes dan. A quelle logique obéit l’initiative de conduire des chefs coutumiers dan à Mama, si ce n’est pour les contraindre à dire oui à Laurent Gbagbo (relativement à sa candidature à la présidentielle) au nom du peuple dan ? », s’interroge un groupe d’élus, cadres et chefs coutumiers des 18 Montagnes qui a tenu à préciser le contexte dans lequel s’inscrit la rencontre de dimanche. « Le vendredi 9 octobre 2009, le président Laurent Gbagbo a envoyé vers le peuple dan, une délégation pour lui annoncer sa candidature à la prochaine élection présidentielle. La chefferie dan, fidèle à ses pratiques ancestrales, a demandé un temps de réflexion avant de donner une réponse appropriée à cette sollicitation. La réponse à Gbagbo ne peut être donnée à ses émissaires qu’à Man, lieu de la première rencontre », ont-ils rappelé. Et, pour condamner ce qu’ils croient être « une mascarade orchestrée » par certains de leurs ‘’frères’’ proches du chef de l’Etat, une déclaration a été produite par les élus, cadres et chefs traditionnels dan. « Nous, chefs coutumiers dan, restons dignes en nous abstenant d’associer notre image à cette entreprise qui bafoue notre peuple. Nous nous désolidarisons de cette initiative et en condamnons les auteurs ». Si l’on en croit le député Dié Mamadou de Logoualé commune et sous-préfecture, signataire de la déclaration, « c’est de la manipulation. Du fait de la pauvreté, les gens vont malheureusement se laisser embarquer dans cette aventure dans l’espoir d’avoir un peu d’argent. Mais comme si cela ne suffisait pas, les auteurs de cette manœuvre ont pris des dispositions pour habiller certaines personnes qu’ils comptent présenter comme étant des chefs traditionnels », confie-t-il. Poussant plus loin ses récriminations contre Jaquet Florent, Siki Blon Blaise, Feh Kessé et Alphonse Mangly, M. Dié se convainc qu’au-delà du soutien au chef de l’Etat, l’initiative vise à ‘’tuer’’ l’Udpci (Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire) et son président-candidat, Albert Toikeusse Mabri à l’Ouest.
Marc Dossa
Marc Dossa
