Blé Goudé, en visite à Gagnoa dans le cadre de l’investiture du canton Niabré, a accusé Mamadou Koulibaly d’avoir livré des secrets d’Etat, confirmant ainsi de façon implicite la «véracité» des faits contre Désiré Tagro. Le leader des jeunes patriotes a dénoncé dans la cité du Fromager la langue « bien pendue » du président de l’Assemblée, qui a sorti sur la place publique le linge sale de la République. Pour le leader des jeunes patriotes, ce sont des « secrets d’Etat » qui ont été livrés à l’ennemi. « Le président Gbagbo n’a fermé la porte à aucun de ses collaborateurs. Quand tu as remarqué des anomalies, as-tu fait des démarches pour aller vers celui que tu appelles ton patron ? Quelle a été sa réponse avant que tu ne partes mettre sur le marché des secrets d’Etat ? Tous les Etats du monde ont des secrets», lâche-t-il après lui avoir fait la morale. De quels secrets d’Etat parlent donc Blé Goudé ? Mamadou Koulibaly a, dans ses accusations contre le ministre de l’Intérieur, affirmé que les 2/3 des places des concours de police étaient réservées au Fpi. Et que le ministre Tagro favorisait sa tribu dans ce partage. Or donc attribuer des places sur la base du népotisme était un secret d’Etat que gardaient jalousement Blé Goudé et tous les autres profiteurs des « places réservées » ! L’iniquité, le favoritisme, la gabegie relèveraient-ils alors du secret d’Etat ? Le secret d’Etat signifie-t-il priver les autres de leur droit? La raison d’Etat justifie-t-elle qu’on prive le plus méritant de jouir de son succès? Affi N’Guessan, Simone Gbagbo cités dans ce scandale étaient-ils aussi informés de ces secrets d’Etat ? Au-delà de ces interrogations, on est surpris qu’ils n’aient pas été entendus dans l’enquête du procureur de la République, puisque tous ont partie liée avec ces secrets d’Etat. Tous ont été cités comme des bénéficiaires directs du partage du fameux gâteau des concours. Une évidence cependant, les révélations de Blé Goudé confirment en tout cas que le camp présidentiel considère l’Etat comme sa propriété, son bien. Ses responsables ont, durant cette décennie, confondu les ressources et les moyens de l’Etat à ceux du Fpi si bien qu’il est difficile de faire la part entre les deux entités. L’Etat en Côte d’Ivoire=Fpi…
Assoumane Bamba
Assoumane Bamba
