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Politique Publié le mardi 13 juillet 2010 | Le Patriote

Sortie de crise - Gbagbo : "Moi ou le chaos"

© Le Patriote Par DR
Sortie de crise: le président Laurent Gbagbo promet pour bientôt "la fin du film western"
Photo d`archives. Laurent Gbagbo
Un télégramme est tombé de Mama, dimanche dernier. Il est transmis par le Chef de l’Etat-candidat Laurent Gbagbo à l’attention du monde entier, des autres candidats à la présidentielle et du peuple de Côte d’Ivoire. Décodé, il comporte du faux et du vrai. Mais surtout un monstrueux chantage. Car, l’unique message est celui-ci : « Je continue ou la Côte d’Ivoire n’existera plus ». Pour envoyer ce message, le Chef de l’Etat a choisi Mama, chez les « siens ». Repli identitaire donc. L’identité, pour ne pas dire ‘‘Ivoirité’’, est d’ailleurs l’une des clefs de ce discours-message tenu devant les populations Dan. « (…) ces élections-là, ce sera la bataille pour la Côte d’Ivoire ; (…) Ce sera la bataille pour les Ivoiriens. Nous aurons en face de nous, des porte-étendards, d’autres. Nous, nous sommes les porte-étendards de nous- mêmes. Nous, nous sommes les porte- étendards de la Côte d’Ivoire », a-t-il plaidé. « Les autres », il s’agit de l’Occident pour le candidat Gbagbo, mais peut-être surtout à travers eux, les principaux opposants à son régime.
C’est encore une image du clan qu’il utilise pour envoyer son vrai message. « (…) ce qu’on m’a appris, ici, dans le canton Gbadi, c’est qu’un homme, on peut l’humilier. Mais, on ne peut pas l’humilier chez lui. Quand tu arrives dans un coin de la brousse et que tu trouves que les herbes et les arbres sont déracinés ; les herbes ont jauni, les palmiers sont à terre, tu demandes ce qui s’est passé ici. On te dira que c’est un Garçon qui s’est battu, ici. Et, ce Garçon, on l’a certainement tué ! Mais, avant de mourir, il s’est battu. Parce qu’il est chez lui. C’est pourquoi, moi, je n’ai peur de rien. Et, je n’ai peur de personne. Parce que, tout ce qu’on peut faire, c’est de me tuer. Mais, avant de partir, je vais me débattre », a-t-il menacé. Ce n’est pas la première fois qu’il profère de telles menaces. Courant 2004, dans une interview à un confrère français, il ne s’était guère embarrassé d’images : « Si je démissionne, c`est le chaos, c`est la guerre. (...) Si je pars, c`est dix ans de guerre civile». Un véritable chantage. Mais pas du tout un chantage véniel. L’homme est capable du pire pour demeurer au Palais présidentiel. Le contexte de son accession au pouvoir en octobre 2000 et les évènements de mars 2004 l’attestent bien. Est-il capable d’engager une nouvelle guerre ? Ce n’est pas improbable. Il faut tenir compte de sa récente rhétorique du Western. Il a répété plusieurs fois « je n’ai pas peur ». Sa posture exprime pourtant le contraire. Sa sortie dimanche ressemble en effet à l’expression d’un candidat aux abois. Ne menace pas qui a confiance en soi. Il s’agit bel et bien de l’attitude d’un homme qui est dos au mur. Un homme qui cherche vainement une solution. Alors qu’il a tiré à hue et à dia, il donne cependant une information majeure : « Dans les semaines qui viennent, on connaîtra la date de l’élection présidentielle ; la dernière date ». C’est justement là que se trouve le débat. Tout le reste n’est que rhétorique. Ceux qu’il désigne comme « porte- étendards » ne lui demandent pas le ciel mais juste d’organiser le scrutin présidentiel. Rien que cela. Au reste, on aura compris que le Chef de l’Etat-candidat, pourtant démocrate autoproclamé, n’est pas prêt à accepter une défaite quitte à brûler le pays. C’est en substance ‘‘Moi ou le Chaos’’. Disons qu’il s’agit d’une autre paire de manche. Pour l’heure, il faut aller aux élections. Osera-t-il ? Rien n’est moins sûr…

KIGBAFORY Inza
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