Journaliste militant pour les droits de l`Homme et la liberté de la presse au Cameroun, Pius Noumeni Njawé est mort hier aux Etats-Unis où il séjournait depuis le vendredi 9 juillet à la faveur d’une convention qui s’est tenue le lendemain à Washington District of Columbia, sous la houlette de la diaspora camerounaise pour le changement. Alors que le chauffeur qui le conduisait en Virginie, tentait de remonter une roue de la voiture qui a crevé quelques minutes plus tôt sur l’autoroute Ruismond à Cheaspeake en Virginie, un camion roulant a tombeau ouvert, les a violemment heurtés. Pius Njawé, directeur de publication du journal «Le Messager», aurait rendu l’âme sur le champ et le chauffeur serait dans un état critique. Né le 04 mars 1957 à Babouantou dans le département du Haut-Nkam, dans la région de l’Ouest camerounais, Pius Njawé entre dans la communication comme garçon de course au journal «Semences africaines». Un emploi qu’il exercera de 1972 à 1974. Après le passage dans l’organe de presse de René Philombe, de regrettée mémoire, il est recruté à l’hebdomadaire la Gazette. En novembre 1979, Pius Njawe décide alors de prendre son destin en main en créant le journal Le Messager. Il est alors âgé de 22 ans. Dès lors, «Njangui», comme l’appelaient affectueusement ses collaborateurs, engage un combat acharné pour les libertés et le respect des droits de l’Homme. Un combat qui l’aura envoyé 126 fois en prison durant une trentaine d’années d’une carrière journalistique bien remplie, marquée par plusieurs distinctions et des rencontres avec nombre de célébrités du monde entier. Free Media Group, entreprise éditrice de Le Messager, dont il était par ailleurs le directeur de publication a fait l`objet de nombreuses censures et pressions diverses par le régime du président Paul Biya. Pius Njawé n’a pas moins continué à dénoncer la situation critique du journalisme indépendant au Cameroun. Pius Njawé a été lauréat du Prix de la libre expression en 1991 et de la Plume d`or de la liberté en 1993.
M. A.
M. A.