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Politique Publié le samedi 17 juillet 2010 | Notre Heure

Marche reportée du RHDP : Le résultat des sondages

© Notre Heure Par DR
Politique nationale - Le Rassemblement des Houphouétistes (RHDP)
Vous avez été 19830 à vous exprimer entre le 12 et le 23 mai à la question : «Pour vous, le report de la marche de l`opposition en Côte d`Ivoire est? ». 33.9% ont répondu «Révelateur de la faiblesse de l`opposition», 33.3% «Une bonne chose pour la stabilité du pays», 21.3% «Une victoire de Gbagbo» et 11.5% «A contre courant de l`opinion» .

Cela aurait pu être un signe de vitalité de la contestation en Côte d’Ivoire, il n’en fut rien, et cette mesure numérique, aussi pauvre soit elle nous ramène malgré tout à l’évidence du paradoxe ivoirien confiné entre espoir d’un ensemble, ambition d’une minorité et puissance dissuasive d’un individu. Comme une image d’Epinal, le report de la marche de l’opposition qui devait être du « 15 mai » a sans nul doute assis le statut du Président Gbagbo et mis en lumière une condition vassale d’une opposition de façade peu encline elle aussi à l’intérêt général. On y aurait cru dirions nous, la dynamique de l’après dissolution laissait entrevoir des espoirs d’alternance au statisme politique général ambiant. Après l’épisode de la bataille livrée par Bédié, en marge de son appareil, le PDCI, tergiversé par les promesses et chantages d’alors de postes ministériels et autre promotion, au lendemain de la destitution du Président de la CEI et d’une moindre mesure de la dissolution du gouvernement, pour imposer un élément de son parti, Youssouf Bakayoko, qui suite à sa nomination permis de déverrouiller le blocage du partage du pouvoir au sein du gouvernement Soro, les espoirs étaient un temps soit peu réveillés. Les états major des partis du RHDP (opposition) semblaient s’activer, les déclarations des leaders des jeunesses de l’opposition laissaient entrevoir une synergie positive et mobilisatrice. Naissait alors cette idée d’une grande marche de contestation pour briser les lignes, pour faire bouger les choses, pour reformer l’image de clientélisme d’une opposition obsolète en quête de second souffle. Le mot d’ordre était donné, ce sera le 15 mai. S’en suivi un tapage médiatique, un parcours de rencontre entre les organisateurs et les pouvoirs publics, les uns déterminés les autres cherchant à démotiver l’action sous couvert de sécurité et d’image du pays quand était annoncé la tenue d’une assemblée générale de la BAD (Banque africaine de développement) à Abidjan fin mai.

L’épisode KKB-Tagro, la détermination du leader de la jeunesse du PDCI au sortir des consultations notamment via les déclarations dans la presse étonnaient l’opinion tant la vigueur et l’obstination de rompre avec l’immobilisme étaient vive.

L’enjeu était de taille, la venue de la BAD et de tous ces corbeaux en costumes gris, éreintés à l’idée de suffoquer au soleil et contraint à la climatisation permanente, trop souvent indifférents à l’idée même de comprendre, de s’intéresser aux réalités des populations, à se pencher sur des constatations de terrain préférant les ratios de risque et la logique de l’argent. Une marche dans le contexte d’un pays malade, d’une population à bout de nerfs qui attend d’être délivrée d’une fatalité de l’échec, où tout peut se passer, semblait être à éviter par tous les moyens pour l’appareil politique ivoirien dans tout son ensemble. Les débordements étaient à craindre tant la maitrise de la masse protestataire par les organisateurs semblaient impossible d’un côté et le stoïcisme des forces de l’ordre, qui trop souvent s’exprime par des bavures et dérapages dus à l’usage systématique et nerveux de balles réelles, en disait long sur la finalité d’un scénario catastrophe néfaste à l’image extérieure de la Côte d’Ivoire.

Serait ce une prise de conscience de la gravité sociale, de l’urgence qui aurait contraint le Président Gagbo a sortir de son palais pour mener à son tour, après l’échec de premier plan de la médiation protocolaire voulue, menée par son sherpa le plus proche et ministre d’Etat puissant, Désiré Tagro auprès des jeunesses. Un ballet de concertation ciblé et savamment orchestré en fonction des particularités culturelles de chacun auprès des leaders de l’opposition. Cette médiation présidentielle s’avérera étrangement efficace pour les plus radicaux car elle aboutira rapidement à un accord général de report. Une victoire politique de plus pour le Président Gbagbo, un coup de massue discreditoire pour l’opposition. Bédié et Ouattara s’expriment désormais dans un désert, la Bad viendra en Côte d’Ivoire et ce comme si de rien n’était.
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