Après l'arrestation des responsables du Nouveau courrier, leurs collaborateurs essaient, tant bien que mal, d'assurer la survie du journal.
Que serait la rédaction d'un organe de presse sans le directeur de publication, le directeur des rédactions et le rédacteur en chef? Telle est la situation que vit actuellement le confrère le Nouveau courrier. Il est 16 heures, ce dimanche 18 juillet, première journée internationale Nelson Mandela, quand nous sonnons à la porte du siège du journal, situé au deuxième étage d'un immeuble à la Riviera 3. Nous sommes accueillis par le rédacteur en chef adjoint par intérim, Franck Toti. Ainsi, des réaménagements ont été faits afin de permettre au journal de fonctionner régulièrement, malgré l'absence des “chefs''. L'ambiance est stoïque. Seul le crépitement des claviers et les clics rompent le silence dans lequel chacun écrit son article, ou fait ses recherches sur le net. On peut lire sur le visage des uns et des autres, une volonté d'accomplir leur mission avec professionnalisme, sans se laisser intimider par l'épreuve qu'ils traversent actuellement. Ils ont foi en ce que leurs responsables seront bientôt libérés. Aussi, avec les moyens dont ils disposent, s'évertuent-ils à faire sortir le journal, depuis les premiers jours. C'est ainsi qu'ils ont décidé de tenir tête au procureur de la République, Raymond Tchimou, qui accuse les détenus d'avoir soutiré frauduleusement de son bureau, des documents lui appartenant. A l'unanimité, ils pensent que le procureur Tchimou, par cette action en justice contre leurs responsables, veut casser tout simplement leur journal. Selon eux, le procureur de la République ne devrait pas s'en pendre au journal, mais plutôt à son entourage, s'il estime que des documents lui appartenant ont été volés. « S'il a besoin de la source de notre information, il doit chercher dans son bureau ou enquêter dans son entourage. Ce n'est pas un secret que la justice ivoirienne est pourrie. Si les documents se perdent dans ses bureaux, ce n'est pas dans la presse qu'il doit les chercher ! », a déclaré Akani Emmanuel, (directeur par intérim). Considérant cette affaire comme celle de tous les organes de presse, il a invité les organisations professionnelles à continuer la mobilisation afin d'obtenir gain de cause car, a-t-il dit, « Le danger de cette situation que le procureur de la République crée, c'est que tous les journalistes risquent la prison, du moment qu'ils peuvent être considérés comme des voleurs pour avoir obtenu et traité un document en leur possession. Aucun journal ne sera à l'abri ». Sereins et déterminés, les journalistes du Nouveau courrier craignent néanmoins que cette autre affaire gérée par le procureur de la République Raymond Tchimou ne ressemble à celle de la filière café-cacao. Cela fait, en effet, deux ans que les barons de cette filière attendent d'être jugés. Aussi, comptent-ils sur les pressions internes et externes pour que Théophile Kouamouo, Stéphane Guédé, et Saint-Claver Oula soient jugés le plus tôt possible, sur la base de la loi 2004, portant régime juridique de la presse ivoirienne. A coup sûr, cet énième dossier sur la presse, après celle de Gnamantê du Nouveau réveil, montre les lacunes de cette loi. Les journalistes gagneraient à s'y pencher.
MAE
Que serait la rédaction d'un organe de presse sans le directeur de publication, le directeur des rédactions et le rédacteur en chef? Telle est la situation que vit actuellement le confrère le Nouveau courrier. Il est 16 heures, ce dimanche 18 juillet, première journée internationale Nelson Mandela, quand nous sonnons à la porte du siège du journal, situé au deuxième étage d'un immeuble à la Riviera 3. Nous sommes accueillis par le rédacteur en chef adjoint par intérim, Franck Toti. Ainsi, des réaménagements ont été faits afin de permettre au journal de fonctionner régulièrement, malgré l'absence des “chefs''. L'ambiance est stoïque. Seul le crépitement des claviers et les clics rompent le silence dans lequel chacun écrit son article, ou fait ses recherches sur le net. On peut lire sur le visage des uns et des autres, une volonté d'accomplir leur mission avec professionnalisme, sans se laisser intimider par l'épreuve qu'ils traversent actuellement. Ils ont foi en ce que leurs responsables seront bientôt libérés. Aussi, avec les moyens dont ils disposent, s'évertuent-ils à faire sortir le journal, depuis les premiers jours. C'est ainsi qu'ils ont décidé de tenir tête au procureur de la République, Raymond Tchimou, qui accuse les détenus d'avoir soutiré frauduleusement de son bureau, des documents lui appartenant. A l'unanimité, ils pensent que le procureur Tchimou, par cette action en justice contre leurs responsables, veut casser tout simplement leur journal. Selon eux, le procureur de la République ne devrait pas s'en pendre au journal, mais plutôt à son entourage, s'il estime que des documents lui appartenant ont été volés. « S'il a besoin de la source de notre information, il doit chercher dans son bureau ou enquêter dans son entourage. Ce n'est pas un secret que la justice ivoirienne est pourrie. Si les documents se perdent dans ses bureaux, ce n'est pas dans la presse qu'il doit les chercher ! », a déclaré Akani Emmanuel, (directeur par intérim). Considérant cette affaire comme celle de tous les organes de presse, il a invité les organisations professionnelles à continuer la mobilisation afin d'obtenir gain de cause car, a-t-il dit, « Le danger de cette situation que le procureur de la République crée, c'est que tous les journalistes risquent la prison, du moment qu'ils peuvent être considérés comme des voleurs pour avoir obtenu et traité un document en leur possession. Aucun journal ne sera à l'abri ». Sereins et déterminés, les journalistes du Nouveau courrier craignent néanmoins que cette autre affaire gérée par le procureur de la République Raymond Tchimou ne ressemble à celle de la filière café-cacao. Cela fait, en effet, deux ans que les barons de cette filière attendent d'être jugés. Aussi, comptent-ils sur les pressions internes et externes pour que Théophile Kouamouo, Stéphane Guédé, et Saint-Claver Oula soient jugés le plus tôt possible, sur la base de la loi 2004, portant régime juridique de la presse ivoirienne. A coup sûr, cet énième dossier sur la presse, après celle de Gnamantê du Nouveau réveil, montre les lacunes de cette loi. Les journalistes gagneraient à s'y pencher.
MAE