Les organisations professionnelles de la presse continuent de négocier pour la libération des journalistes de " Le Nouveau Courrier". A leur demande, elles ont rencontré hier, le ministre de la Communication, Ibrahim Sy Savané, à son cabinet. Objectif, plaider auprès de lui afin que les confrères sous mandat de dépôt à la Maison d`arrêt et de correction d`Abidjan (Maca) depuis le vendredi dernier, recouvrent la liberté. " Nous sommes venus vous voir parce que rassurés de votre soutien de nous aider à libérer nos confrères " a, dès l`entame des échanges, expliqué Zio Moussa, président de l`Olped. Le ministre de la Communication à son tour, avant d`entrer dans le vif du sujet, a rappelé que très tôt, il s`est lui aussi impliqué dans le dossier. " Le plus important, c`est de faire en sorte que ceux qui sont arrêtés puissent être libérés et je crois que nous sommes d`accord sur cet objectif… Je ne reste pas inactif " a-t-il rassuré et salué la cohésion des associations de presse autour des journalistes emprisonnés. Toutefois, il a déconseillé une surexploitation des faits et leur politisation, ce qui selon lui, pourrait mettre à mal cette solidarité agissante des organisations professionnelles de la presse. Ibrahim Sy Savané, s`est aussi intéressé à certaines préoccupations soulevées en ce moment par l`ensemble des journalistes à savoir la dépénalisation des délits de presse. Mesurant l`ampleur du conflit qui oppose le procureur aux journalistes il a fait remarquer que " C`est une situation extrêmement grave d`un côté comme de l`autre. " A propos de la liberté de la presse, le ministre de la Communication, a encore donné des assurances à ses visiteurs. " Il n`y a aucune menace complotée sur la liberté de la presse, il n`y a pas de remise en cause de la loi de 2004. La question de la peine privative de liberté est une question qui n`est plus resoulevée, ça fait partie des processus irréversibles on ne sait jamais. Mais en tout cas, ce n`est pas à l`ordre du jour de remettre cela en cause. Il n`en est pas question. Ceux qui ont rendu cela possible, en sont fiers aussi que vous-mêmes. Même s`il y a des démangeaisons, il n`y a aucun processus pour remettre en cause cette loi " a-t-il souligné, précisant que son rôle est de faire la conciliation. Mais en retour, il a conseillé la vigilance aux journalistes dans l`exercice de leur fonction " J`ai toujours demandé aux journalistes de faire attention. Aujourd`hui, rien n`est soit blanc soit noir. Il y a une zone grise qui est extrêmement complexe …C`est une bataille de chats noirs dans un tunnel, vous ne pouvez pas concevoir tous les aspects …Chacun de nous, à un moment donné, est appelé à faire face à une sorte de destin individuel dans cette aventure collective…En se plaçant du point de vue du procureur, si ses réquisitions sont réellement sorties sans qu`il ne sache comment, vous imaginez ce que c`est pour lui. C`est donc tout son système, tout son appareil de sécurité qui est mis en cause. C`est pour cela que moi, je ne vous demande pas d`indulgence mais il faut comprendre les institutions " a-t-il poursuivi. Pour terminer, Ibrahim Sy Savané a demandé aux organisations professionnelles de la presse et aux journalistes surtout de ne pas braver l`autorité. " Je vous demande de ne pas défier l`autorité " a-t-il indiqué. Pendant que les confrères sont toujours en prison.
DJE KM
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