Le lundi 19 juillet dernier, le substitut du procureur de la République, près le tribunal d'Abidjan Plateau, Diakité Mamadou, au nom du Procureur Raymond Tchimou, rendait publiques les conclusions de l'enquête sur la fraude à l'école de police, sur l'argent du Hadj, sur les pots-de-vin de SAGEM et sur l'argent d'indemnisation des victimes des déchets toxiques. Il ressort de ce rapport d'enquête que le Ministre Désiré Tagro que le président Koulibaly Mamadou avait mis en cause en juin, lors d'un colloque, est blanchi. Depuis, le Ministre de l'Intérieur savoure sa victoire. Il reçoit des félicitations de ses proches et de ses partisans. Il a même fait quelques déclarations, en appelant surtout ses partisans à n'avoir aucune réaction de vengeance. Ce qui pourrait vouloir dire qu'il a des raisons de croire qu'il y avait matière à vengeance après l'enquête. Quelles sont ces raisons ? Le Ministre ne le dit pas. Mais au FPI, comme dans les couloirs de la refondation, la crise provoquée par ce qu'il est convenu d'appeler l'Affaire Koulibaly contre Tagro a sérieusement partitionné le camp présidentiel. Il y a ceux qui sont pour la dénonciation de toutes les dérives pour mettre le parti à l'abri d'un vote sanction et ceux qui sont pour le silence total pour ne pas fragiliser le régime qui se bat pour son maintien. Cette guéguerre n'épargne aucun pan du régime. Dans l'entourage immédiat du Chef de l'Etat, les avis sont partagés entre les conseillers, les travailleurs du palais. Au comité central du FPI, bien de personnes ne cachent pas leur soutien à la franchise de Koulibaly ; à l'Assemblée Nationale, des langues se délient pour dire que si la branche radicale du groupe parlementaire FPI a tout fait pour empêcher la tenue de la plénière le mardi dernier, c'est bien parce que Koulibaly a pour sa cause plus d'une trentaine de députés FPI, prêts à voter la mise sur pied d'un groupe parlementaire ; parmi les autres élus, les pro-Koulibaly, selon les indiscrétions, seraient plus nombreux qu'on le pense. De fait, Koulibaly n'est pas seul. Il a bien des gens au sein du FPI et de la mouvance présidentielle, qui sont pour lui et qui pourraient le défendre.
Réplique imminente
Si Désiré Tagro savoure une victoire, Koulibaly, selon certains de ses proches, est loin de consommer une défaite. Même si jusque-là, il ne dit rien par respect de l'institution judiciaire et du commanditaire de l'enquête. Mais après, que va-t-il se passer ? Comment Koulibaly pourra-t-il réagir, puisque jusqu'à nouvel ordre, il est établi qu'il a menti sur toute la longueur sur le Ministre de l'Intérieur. Mieux, ce dernier pourrait même le poursuivre pour fausse accusation et diffamation. Koulibaly qui a déjà fait fi de son immunité parlementaire en se présentant au cabinet du procureur pour y être auditionné, pourrait donc être convoqué par un juge ! Entend-il se laisser traiter indéfiniment de menteur ? Pas si sûr. Pour qui connaît l'opiniâtreté et la sérénité de l'homme, on ne serait pas surpris de le voir relancer le débat dans les prochains jours, avec plus d'arguments et des preuves palpables. Il a lu comme tout le monde le rapport d'enquête. Bien d'intellectuels, dont le greffier, Me Yao, n'ont pas manqué d'y déceler de grosses zones d'ombre, ce n'est donc pas Koulibaly qui n'y verrait rien au point de se résigner. Et si Koulibaly préparait une "bombe" ? En tout cas, son silence est trop lourd pour qu'on se dise qu'il s'avoue vaincu. Surtout qu'il est convaincu de son combat et le partage avec une grande partie des Ivoiriens aujourd'hui. " Je sais que je ne suis pas propre aussi. Je suis sale aussi. Est-ce une raison pour ne pas chercher à sortir de là ? ", avait-il dit en son temps. Alors, la conclusion de l'enquête, au lieu de clore le débat sur le népotisme et la fraude, le relance pour de bon.
Eddy PEHE
Réplique imminente
Si Désiré Tagro savoure une victoire, Koulibaly, selon certains de ses proches, est loin de consommer une défaite. Même si jusque-là, il ne dit rien par respect de l'institution judiciaire et du commanditaire de l'enquête. Mais après, que va-t-il se passer ? Comment Koulibaly pourra-t-il réagir, puisque jusqu'à nouvel ordre, il est établi qu'il a menti sur toute la longueur sur le Ministre de l'Intérieur. Mieux, ce dernier pourrait même le poursuivre pour fausse accusation et diffamation. Koulibaly qui a déjà fait fi de son immunité parlementaire en se présentant au cabinet du procureur pour y être auditionné, pourrait donc être convoqué par un juge ! Entend-il se laisser traiter indéfiniment de menteur ? Pas si sûr. Pour qui connaît l'opiniâtreté et la sérénité de l'homme, on ne serait pas surpris de le voir relancer le débat dans les prochains jours, avec plus d'arguments et des preuves palpables. Il a lu comme tout le monde le rapport d'enquête. Bien d'intellectuels, dont le greffier, Me Yao, n'ont pas manqué d'y déceler de grosses zones d'ombre, ce n'est donc pas Koulibaly qui n'y verrait rien au point de se résigner. Et si Koulibaly préparait une "bombe" ? En tout cas, son silence est trop lourd pour qu'on se dise qu'il s'avoue vaincu. Surtout qu'il est convaincu de son combat et le partage avec une grande partie des Ivoiriens aujourd'hui. " Je sais que je ne suis pas propre aussi. Je suis sale aussi. Est-ce une raison pour ne pas chercher à sortir de là ? ", avait-il dit en son temps. Alors, la conclusion de l'enquête, au lieu de clore le débat sur le népotisme et la fraude, le relance pour de bon.
Eddy PEHE