Des journalistes tabassés, gazés, molestés et pourchassés jusque dans l'enceinte d'un lieu sacré, l'Eglise. Ces faits se sont produits hier dans notre pays, en plein cœur de la capitale économique, dans la mi-journée, entre le palais de justice du Plateau et la Cathédrale Saint-Paul d'Abidjan. C'est que, plusieurs dizaines de journalistes, toutes tendances politiques et éditoriales confondues qui croyaient certainement vivre dans un Etat démocratique et respectueux des droits de l'homme, avaient entrepris de manifester pacifiquement pour dénoncer ce qui apparait à leurs yeux comme une injustice immonde et une atteinte au sacro Saint principe de la liberté de la presse. Cela, suite à l'arrestation et au maintien dans les liens de la prévention de trois de leurs confrères sur ordre du procureur de la République Tchimou Fehou Raymond, pour "vol de documents administratifs" et "divulgation d'une procédure couverte par le secret de l'instruction ".
Mal leur en prit, car hier, ces journalistes ont passé un mauvais quart d'heure, ils ont été libérés de leurs illusions. Le régime de M. Laurent Gbagbo les a ramenés sur terre, il leur a rappelé que sous le soleil de la Refondation, marcher en brandissant des pancartes pour exiger la libération de journalistes arbitrairement jetés en prison est un crime de lèse-majesté. Que les policiers dévoués au régime ne reculent devant rien, pas même devant l'autorité de Dieu tout puissant, pour mettre à exécution les ordres de leur chef. Les pauvres journalistes ont été proprement tabassés, molestés. Dans leur débandade, ils ont cru trouver refuge dans l'enceinte de la Cathédrale Saint Paul du Plateau. Mauvais calcul, puisque certains policiers débordant de zèle ont osé franchir les portes de ce lieu saint.
On a alors pensé immédiatement à feu Robert Guéi qui, en septembre 2002, a été extrait de sa cachette dans cette même Cathédrale pour être soumis au sort que tout le monde connait.
Pourquoi tant de violence ? Avait-on besoin de recourir à la force brutale et grégaire face à des manifestants qui n'avaient que des pancartes à la main et des sifflets à la bouche ? Gbagbo avait juré de ne jamais mettre un journaliste en prison. Il a même fait voter une loi en 2004 à cet effet.
Mais aujourd'hui, à quoi sert vraiment cette loi ? Les droits des journalistes sont constamment violés sur l'autel des intérêts politiques. Jean Hélène, journaliste à Rfi, a été tué d'une balle à bout portant dans la tête, sous le régime Gbagbo. Guy-André Kieffer a miraculeusement disparu des bords de la lagune Ebrié alors qu'il enquêtait sur des transferts suspects de fonds dans la filière café-cacao. En 2004, en marge de l'opération Dignité de Gbagbo contre les ex-rebelles, des entreprises de presse proches de l'opposition comme "Le Patriote", "Le Nouveau Réveil", "Le Jour" ou "24 heures" ont été incendiées ou saccagées entièrement. Il ne se passe pas un mois sans que des journalistes ne soient convoqués à la Brigade de recherches pour y être entendus ou détenus. Quel est ce pays où l'on ne peut manifester sans essuyer les coups de matraques de la police. Récemment, cette violence a été transportée à l'Assemblée nationale par les députés Fpi.
Akwaba Saint-Clair
Mal leur en prit, car hier, ces journalistes ont passé un mauvais quart d'heure, ils ont été libérés de leurs illusions. Le régime de M. Laurent Gbagbo les a ramenés sur terre, il leur a rappelé que sous le soleil de la Refondation, marcher en brandissant des pancartes pour exiger la libération de journalistes arbitrairement jetés en prison est un crime de lèse-majesté. Que les policiers dévoués au régime ne reculent devant rien, pas même devant l'autorité de Dieu tout puissant, pour mettre à exécution les ordres de leur chef. Les pauvres journalistes ont été proprement tabassés, molestés. Dans leur débandade, ils ont cru trouver refuge dans l'enceinte de la Cathédrale Saint Paul du Plateau. Mauvais calcul, puisque certains policiers débordant de zèle ont osé franchir les portes de ce lieu saint.
On a alors pensé immédiatement à feu Robert Guéi qui, en septembre 2002, a été extrait de sa cachette dans cette même Cathédrale pour être soumis au sort que tout le monde connait.
Pourquoi tant de violence ? Avait-on besoin de recourir à la force brutale et grégaire face à des manifestants qui n'avaient que des pancartes à la main et des sifflets à la bouche ? Gbagbo avait juré de ne jamais mettre un journaliste en prison. Il a même fait voter une loi en 2004 à cet effet.
Mais aujourd'hui, à quoi sert vraiment cette loi ? Les droits des journalistes sont constamment violés sur l'autel des intérêts politiques. Jean Hélène, journaliste à Rfi, a été tué d'une balle à bout portant dans la tête, sous le régime Gbagbo. Guy-André Kieffer a miraculeusement disparu des bords de la lagune Ebrié alors qu'il enquêtait sur des transferts suspects de fonds dans la filière café-cacao. En 2004, en marge de l'opération Dignité de Gbagbo contre les ex-rebelles, des entreprises de presse proches de l'opposition comme "Le Patriote", "Le Nouveau Réveil", "Le Jour" ou "24 heures" ont été incendiées ou saccagées entièrement. Il ne se passe pas un mois sans que des journalistes ne soient convoqués à la Brigade de recherches pour y être entendus ou détenus. Quel est ce pays où l'on ne peut manifester sans essuyer les coups de matraques de la police. Récemment, cette violence a été transportée à l'Assemblée nationale par les députés Fpi.
Akwaba Saint-Clair