Sauf changement de dernière minute, c'est en principe ce lundi matin que le verdict du tribunal correctionnel d`Abidjan pour trois journalistes de "Le Nouveau Courrier" devrait tomber. Ils sont écroués, depuis le 16 juillet à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA) à la suite de la publication des conclusions d`une enquête judiciaire sur des malversations présumées dans la filière café-cacao ivoirienne.
Les trois journalistes sont accusés de "vol de document administratif", "diffusion d`information sur un dossier judiciaire non encore évoqué à l`audience publique" et "révélation d'un document couvert par le secret". On s'en souvient, le parquet avait requis, lundi, une peine de 12 mois de prison ferme. Depuis leur interpellation, le monde des médias et du droit est mobilisé pour les soutenir. Mais à travers ces trois journaliste accusés de "vol de document administratif", "diffusion d`information sur un dossier judiciaire non encore évoqué à l`audience publique" et "révélation d`un document couvert par le secret", c'est la corporation dans son ensemble que les différentes organisations de la presse entend mettre à l'abri de tout abus de la loi de 2004. Si les journalistes étaient condamnés aujourd'hui à une peine de prison, c'est ladite loi de décembre 2004 qui exclut la peine privative de liberté sur tout délit de presse qui se voit ainsi piétinée, comme l'avaient souligné la semaine dernière, le Groupement des éditeurs de presse de Côte d'Ivoire (GEPCI), l'Observatoire de la liberté de la presse, de l'éthique et de la déontologie (OLPED), l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), l'Organisation des Journalistes Professionnels de Côte d'Ivoire (OJPCI), le Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d'Ivoire (SYNAPP-CI), l'Union de la presse francophone (UPF) section Côte d'Ivoire, dans un communiqué commun qui soulignait : " Manifestement, le procureur de la République, ignorant volontairement la lettre et l'esprit de la loi sur la presse, entend la contourner en évoquant un délit de droit commun pour maintenir nos confrères dans les liens de la prévention.
Nous observons que depuis la promulgation de la loi N°2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse, le procureur de la République a souvent usé de manœuvres dilatoires pour se soustraire de ladite loi qui n'autorise pas la privation des libertés pour délits de presse. Ce qui constitue une véritable atteinte à la liberté de la presse. ". Ces organisations, à l'unanimité " Condamnent une fois de plus la propension du procureur de la République à agir chaque fois, en violation flagrante de la loi. -Exigent la libération sans condition et sans délai de nos confrères.-rappellent que la protection des sources du journaliste est au cœur de la liberté de la presse et de la liberté d'expression de façon générale. Par conséquent, les organisations professionnelles soutiennent sans réserve les confrères dans leur refus de livrer leur source ". Que deviendra l'investigation du journaliste s'il doit être accusé de vol de document chaque fois que des sources le lui procurent ? Si les trois journalistes sont envoyés en prison aujourd'hui, combien d'autres journalistes perdront la liberté, malgré l’existance de cette loi de 2004, dans les mêmes conditions ? Pour les observateurs, c'est la loi 2004 et la liberté de la presse qui seront ce matin sur le gril.
Eddy PEHE
Les trois journalistes sont accusés de "vol de document administratif", "diffusion d`information sur un dossier judiciaire non encore évoqué à l`audience publique" et "révélation d'un document couvert par le secret". On s'en souvient, le parquet avait requis, lundi, une peine de 12 mois de prison ferme. Depuis leur interpellation, le monde des médias et du droit est mobilisé pour les soutenir. Mais à travers ces trois journaliste accusés de "vol de document administratif", "diffusion d`information sur un dossier judiciaire non encore évoqué à l`audience publique" et "révélation d`un document couvert par le secret", c'est la corporation dans son ensemble que les différentes organisations de la presse entend mettre à l'abri de tout abus de la loi de 2004. Si les journalistes étaient condamnés aujourd'hui à une peine de prison, c'est ladite loi de décembre 2004 qui exclut la peine privative de liberté sur tout délit de presse qui se voit ainsi piétinée, comme l'avaient souligné la semaine dernière, le Groupement des éditeurs de presse de Côte d'Ivoire (GEPCI), l'Observatoire de la liberté de la presse, de l'éthique et de la déontologie (OLPED), l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), l'Organisation des Journalistes Professionnels de Côte d'Ivoire (OJPCI), le Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d'Ivoire (SYNAPP-CI), l'Union de la presse francophone (UPF) section Côte d'Ivoire, dans un communiqué commun qui soulignait : " Manifestement, le procureur de la République, ignorant volontairement la lettre et l'esprit de la loi sur la presse, entend la contourner en évoquant un délit de droit commun pour maintenir nos confrères dans les liens de la prévention.
Nous observons que depuis la promulgation de la loi N°2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse, le procureur de la République a souvent usé de manœuvres dilatoires pour se soustraire de ladite loi qui n'autorise pas la privation des libertés pour délits de presse. Ce qui constitue une véritable atteinte à la liberté de la presse. ". Ces organisations, à l'unanimité " Condamnent une fois de plus la propension du procureur de la République à agir chaque fois, en violation flagrante de la loi. -Exigent la libération sans condition et sans délai de nos confrères.-rappellent que la protection des sources du journaliste est au cœur de la liberté de la presse et de la liberté d'expression de façon générale. Par conséquent, les organisations professionnelles soutiennent sans réserve les confrères dans leur refus de livrer leur source ". Que deviendra l'investigation du journaliste s'il doit être accusé de vol de document chaque fois que des sources le lui procurent ? Si les trois journalistes sont envoyés en prison aujourd'hui, combien d'autres journalistes perdront la liberté, malgré l’existance de cette loi de 2004, dans les mêmes conditions ? Pour les observateurs, c'est la loi 2004 et la liberté de la presse qui seront ce matin sur le gril.
Eddy PEHE