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Politique Publié le mercredi 28 juillet 2010 | Le Nouveau Réveil

Célébration du cinquantenaire de l`indépendance : Le concret et le clinquant !

Le Burkina Faso a décidé de différer la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'ancienne Haute Volta et de la reporter au mois de décembre.

Pourquoi un tel report alors que la plupart des autres pays se précipitent et se bousculent pour "fêter" le cinquantenaire de leur indépendance, certains, plus pressés que d'autres, guettant cet anniversaire depuis des années ?

Tout simplement parce que les Autorités burkinabè qui, depuis bientôt deux décennies, s'emploient à transformer le visage de leur pays, ont fait de Bobodioulasso, la ville qui doit accueillir le clou des manifestations, un vaste chantier dont les travaux ne prendront pas fin avant ce mois de décembre. Or le régime burkinabè veut présenter à ses nombreux invités et aux Burkinabè eux-mêmes les réalisations, nombreuses et variées, effectuées au profit du Burkina Faso et de son peuple. Pour que tout se déroule sans accroc, les Autorités burkinabè ont d'ailleurs résolu d'associer pleinement les fils du pays et plus particulièrement ceux de Bobodioulasso à cette grande œuvre d'édification et de développement du pays.

Ainsi, concernant Bobodioulasso, des terrains ont été aménagés et cédés à des particuliers dont des opérateurs économiques pour la construction de villas de standing qui serviront à héberger les invités lors des manifestations, étant entendu que ces villas reviendront à ceux qui les ont bâties. C'est donc un engouement réel pour ces citoyens qui entendent mériter la confiance placée en eux. Ce sont déjà 400 villas qui ont été construites !

Avec ce précieux concours de la population, le gouvernement burkinabè entend faire de Bobodioulasso une ville nouvelle, charmante et accueillante, qu'il prendra plaisir à présenter à ses hôtes. Le pouvoir burkinabè asseoit ainsi son action sur du palpable, du concret, évitant soigneusement les dogmes et les slogans creux et verbeux dont certains régimes "abreuvent" leurs citoyens pour masquer leur incompétence, leurs échecs et leur vanité ! Ces slogans sont les écrans de fumée derrière lesquels ces régimes s'abritent pour tromper leur peuple et abuser sans vergogne de leur bonne foi et/ou de leur naïveté. Il nous est par ailleurs revenu que lorsque le gouvernement burkinabè reçoit le moindre sou, il s'empresse de l'investir dans des réalisations économiques et sociales qui profitent à la population.
Nombre de gouvernements se sont fait un point d'honneur à présenter à leurs invités et à leurs peuples du palpable et du réel pour démontrer qu'ils ont été au service de leurs pays et de leurs peuples ! En Côte d'Ivoire, ce sont ceux-là qui, hier, combattaient l'indépendance du pays, parce que selon eux indépendance "octroyée" et non conquise et obtenue dans le sang, qui sont aujourd'hui les chantres et les hérauts de cette indépendance dont la célébration du cinquantenaire est devenue pour eux une obsession. On prévoit pour ce faire un budget de vingt milliards de francs CFA non pour des réalisations qui profitent au peuple et au pays mais uniquement et exclusivement pour fêter ! Il parait qu'il y a de ce fait "mangement" et les pontes du FPI et les néophytes de ce parti, s'agitent et tournoient comme des vautours guettant leurs proies. C'est ainsi qu'un ambassadeur, nommé président du comité d'organisation par la volonté sacro-sainte du christ de Mama, a déserté et abandonné son poste pour être au cœur de ce festin de 20 milliards !

En lieu et place des universités, des écoles, des hôpitaux, des routes, des usines, de l'eau et de l'électricité devenues si rares, on nous parle de colloques, de séminaires, d'ateliers, de manifestations culturelles... ! Le pouvoir FPI, socialo-communiste et d'extrême droite, préfère disserter sur le sexe des anges et se perdre dans des considérations philosophico-littéraires aux discours filandreux plutôt que de présenter au pays, au peuple et au monde ce qu'il a fait pour améliorer le sort de ce pays et de ses habitants. Nous n'irons pas jusqu'à dire comme Malherbe "qu'un poète n'est pas plus utile à l'Etat qu'un joueur de quille" mais il y a lieu de se demander ce que la Côte d'Ivoire et son peuple ont à foutre de discours vaseux n'ayant ni queue ni tête alors que les seuls mots qu'ils auraient aimé entendre ont pour noms : développement, bien-être et bonheur ? Y a-t-il quelque chose de surprenant par rapport à ce choix ubuesque et farfelu ? Assurément non ! Car en guise de réalisation, le régime de Soundjata 1er de Côte d'Ivoire ne peut présenter que le néant et le vide à moins que ce ne soit le zéro et l'infini puisque nous avons affaire à un régime communiste de type stalinien.

Dans leur hargne de refondation brumeuse, nos refondateurs du Front pour la Paupérisation des Ivoiriens, dit FPI, ont détruit ce que des générations ont bâti quarante ans durant avec leur sueur : hôpitaux mouroirs, écoles boutiques, universités lupanars, routes défoncées devenues quasi inexistantes, tel est le tableau lunaire qu'est devenue la Côte d'Ivoire refondée.

Aujourd'hui, les Ivoiriens et quelques vrais amis de la Côte d'Ivoire pleurent sur les décombres de notre pays ! C'est tout dire ! La sagesse commandait qu'on ne célébrât ni ne fêtât aucun anniversaire de notre (in) dépendance, l'état de délabrement du pays nous rendant encore plus dépendants des pays que nous allons inéluctablement solliciter, en habits de pénitents, pour nous aider à nous relever. Aujourd'hui fanfaronnade et rodomontade sont les maîtres mots et le jeu favori des refondateurs. On cherche à se convaincre et non à convaincre autrui, qu'on est un anticolonialiste, un anti-impérialiste et un nationaliste pur et dur alors que subrepticement; on tend sa sébile pour que ceux qu'on vilipende et voue aux gémonies viennent nous sauver. Toute honte bue, on n'hésite pas à faire des annonces fracassantes nous avisant que les hommes d'affaires français se bousculent au portillon et que ce sont des légions entières qui assiègent nos frontières ! Notre étonnement a été grand de voir sur les écrans de le RTI feu le Président HOUPHOUET-BOIGNY " ce pelé, ce galeux, ce valet et ce suppôt de l'impérialisme", systématiquement voué aux gémonies sur qui monsieur Gbagbo et son clan déblatéraient sans retenue. Le Président HOUPHOUET-BOIGNY est subitement devenu pour tous, cet homme exceptionnel, ce génie (vrai celui-là) visionnaire que la Côte d'Ivoire a eu la chance d'avoir pour asseoir son développement. Et comme si on pouvait cacher le soleil avec la main, on décide ostensiblement d'occulter l'ère BEDIE. Il est vrai qu'on a toujours fui le Président BEDIE qui a constamment donné le tournis parce qu'il est celui-là qui seul peut et va étaler tout adversaire socialo-communiste à toute élection transparente.

Manque d'honnêteté, manque d'humilité !

Peut-on nier que le Président BEDIE a remis la Côte d'Ivoire sur les rails ? Peut-on nier que son audacieux et ambitieux programme de gouvernement nous garantissait " le progrès pour tous et le bonheur pour chacun ?" Peut-on nier que la croissance à deux chiffres et l'industrialisation en l'espace d'une génération étaient à notre portée ? Aujourd'hui, certains qui ont détruit la Côte d'Ivoire clament qu'ils sont les seuls à aimer notre pays alors qu'ils n'ont à lui offrir que des paroles qui n'ont ni queue ni tête. L'un des organisateurs de la cérémonie du cinquantenaire à l'ivoirienne a osé dire il n'y a pas longtemps que la France a exercé une forte pression sur les entreprises françaises encore présentes en Côte d'Ivoire pour qu'elles ne contribuent pas au financement de la fête (inutile) de ce cinquantenaire. Nous avons eu pitié pour cet homme qui fait mine d'oublier que ce sont les gueux du FPI se disant patriotes qui s'en sont pris aux Français et détruit leurs usines et leurs écoles. Il faudrait donc que les Français "boivent l'eau par les narines" pour que leur gouvernement encourage les entreprises françaises moribondes encore sur place à participer à l'arnaque du FPI. C'est plutôt le contraire qui nous aurait étonné…et déçu !

Faut-il vraiment être un génie pour agir comme le Burkina Faso et créer des richesses pour le pays et le bien-être pour ses habitants plutôt que de se perdre dans des rêveries fangeuses et ridicules à 20 milliards pour amuser la galerie et garnir les coffres forts et les poches des refondateurs voraces et cupides dont l'enrichissement rapide et illicite est le seul credo ? On fait des annonces abracadabrantesques et futiles pour se convaincre qu'on agit et qu'on est utile à quelque chose. Alors que depuis dix ans, seuls sont mis en exergue notre vacuité et notre ridicule à tel point que la raillerie est l'unique récompense que récoltent ceux qui se croient des génies mais qui sont incapables de comprendre que leur clinquant ne trompe personne !

Doubé Binty
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