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Sport Publié le jeudi 29 juillet 2010 | L’expression

Football : Portrait, Dans l’intimité du "roi" Salomon

© L’expression Par abidjan.net
Sport/Football/Eléphant : Salomon KALOU
Salomon KALOU footballeur international Ivoirien évoluant à Chelsea FC.
De l’académie Mimosifcom (1997-2002) à Chelsea en passant par Excelsior (D2 Hollande), Feyenoord, Salomon Kalou fait son petit bonhomme de chemin. À 25 ans, l’attaquant des Blues n’a pas fini de courir. Il a encore de l’énergie à revendre et un avenir qui promet. Hors du rectangle vert, loin des vestiaires et des ambiances de matches, qui est le cadet de Bonaventure Kalou ? Portrait.

Il n’a que 25 ans. Il a du culot et du talent. Car partir de la terre rouge de la scierie Jacob, dans un petit village d’Oumé, et se retrouver à jouer tous les week-ends sur la luxueuse pelouse de Stamford Bridge, l’imposant stade de Chelsea FC, avec ses 42.522 places, n’est pas donné à tous. Mais il fallait le faire. Partir de rien et se retrouver à un niveau européen, le plus élevé qui soit, voire mondial, il fallait oser. Et surtout le réussir. Un passage que Salomon Kalou a réussi. Un palier qu’il a franchi. Au point qu’il est devenu, à 25ans, un international affranchi. Avec deux Coupes d’Afrique des nations (2008, 2010) et une Coupe du monde (2010) disputées. Sans compter les nombreux matches de ligue des Champions d’Europe en quatre ans de présence à Chelsea. Club auquel il reste encore lié jusqu’en 2012. Pour en arriver là, il a fallu qu’il ose. En mettant un terme à ses études en classe de 5ème. « Mon père organisait des tournois à l’école.

C’est par là que j’ai commencé à Oumé. Quand il a vu que je privilégiais le foot, il n’était pas pour au départ. Mais il a fini par comprendre que ça m’intéressait vraiment. C’est comme ça que je suis rentré à l’académie. Ça a été plus difficile pour mon frère aîné, Bonaventure, que moi ».

Aujourd’hui, toute la famille est plutôt fière de lui, de sa carrière. Et de son niveau de vie. Huitième d’une famille de treize enfants, Salomon est d’une simplicité rare. Il n’a pas un air encore moins une tête ou une gueule de star. Mais d’une hauteur d’esprit et d’une maturité hors norme. Dans son simple mais luxueux appartement de la Riviera Palmeraie, pas facile de distinguer, entre ses frères, sœurs, amis, oncles et lui, qui est le patron de la maison. Tellement il est simple. « Salomon est humble, généreux et très sensible aux problèmes des gens. Mais il est très mature, sage et rigoureux.

Il pose des actes qui dépassent son âge », témoigne son cousin Séry Marc Olivier. En plus, il est taquin sur les bords. « Mais je n’aime pas qu’on se foute de moi, qu’on pense que je suis idiot parce que je rends service. Je déteste les hypocrites, mais je ne suis pas rancunier », précise celui qui porte désormais le dossard N°8 de la sélection nationale. Et d’ajouter : « Je n’ai pris ce numéro pour remplacer mon grand frère en sélection. C’est l’intendant Fama qui me l’a donné parce que Bona le portait ». Salomon, ce nom a-t-il déteint sur sa personne ? « Je lui ai donné ce nom en pensant au roi Salomon. Comme j’ai fait avec Bonaventure que j’ai eu après trois filles. Je me suis dis que la bonne aventure va commencer quand il est né. Avec Salomon, j’ai fortement cru qu’il va apporter l’équilibre dans la famille. Car le roi Salomon était juste, sage, généreux et il avait un sens de discernement. Toute modestie mise à part, je pense que mon fils a ces qualités. En plus, il a un sens très poussé de la famille », commente le père, Kalou Iritié Antoine, lui-même ancien très bon attaquant. Qui aurait pu faire une bonne carrière à l’Asec si son premier poste d’instituteur ne l’avait pas éloigné de ce club à l’époque. Pour fonder sa petite famille, le choix de l’attaquant de Chelsea s’est porté sur Najah Wakil, un top modèle. Une Américaine né d’un père Portoricain et d’une mère d’origine somalienne. « Je l’ai connue il y a quatre ans quand je suis allé en vacances aux Etats-Unis. Pour moi, l’amour n’a pas de frontière.

Dès l’instant où on s’entend bien il n’y a pas de problème ». Le jeune couple n’est pas pressé de faire un enfant. Ils en ont le temps. Voulez-vous faire plaisir à « Toupé » (son petit nom de famille) pour qu’il mange à sa faim ? Servez lui simplement du riz à la sauce graine chargée d’escargots.

Pour l’habillement, il n’est pas compliqué. Style Jeans, tee-shirts, baskets. Comme les jeunes de son âge. Mais il lui arrive, quand le besoin s’en ressent, de se tirer à quatre épingles. Comme lors du gala de la Fondation Kalou où il était sanglé dans un smoking. L’avenir, le natif de Vavoua le voit tranquille. Son métier, le foot, est un domaine où tout va si vite. Où se transforme si vite. Son seul regret, il aurait voulu jouer en sélection avec son aîné. Comme l’ont réussi les frères Touré.

Qu’à cela ne tienne. En attendant, il nourrit le secret espoir d’arracher une place de titulaire, cette saison, à Chelsea. Pourquoi pas ? Il en a les qualités.

Salomon Kalou
Comment s’est passé vos débuts. Vous avez choisi de jouer au football ou vous avez été contraint ?

J’aimais déjà jouer au football avec les amis au quartier. Je pense que la motivation a été mon père et mon frère étaient aussi dans le football. Ça m’a encouragé à prendre la chose à cœur.

Votre père était un très bon avant-centre, est-ce vrai ?

Effectivement, mon père à jouer avec Djédjé Benjamin à l’école. A chaque fois que je le croise il me rappelle cela.

Où avez-vous débuté ?

C’est depuis la scierie Jacob dans un petit village d’Oumé. C’est là bas que ça véritablement commencé. Mon père organisait des tournois à l’école. C’est ainsi que j’ai commencé avec des amis. Lorsque nous sommes arrivés à Oumé ville, j’ai joué avec des équipes de quartier, ensuite je suis allé à Vavoua où je suis resté quelques temps. Après je suis rentré à l’académie.

En tant que fils d’instituteur ça n’a pas posé problème ?

Oui et non. Surtout, lorsque je privilégiais le football par rapport aux études. Pour mon père c’était les études d’abord et le football ensuite. Il a compris que le football m’intéressait. Pour Bonaventure ça été plus difficile.

Vous avez quel niveau d’étude ?

J’ai le niveau 5è. Je n’ai pas fait la 4è, parce qu’à partir de la 5è je suis entré à l’académie. De l’académie, j’ai poursuivi mais c’était plus une mise à niveau. C’est vrai que c’était approfondi mais c’était surtout une mise à niveau. Il faut reconnaître que pour moi c’était plus les entraînements que le passage des examens.

Combien de temps passés à l’académie ?

Je suis entré à l’académie en 1997 et en 2002, je suis parti en Hollande retrouver mon grand frère. De là, que tout est parti.

Quel a été ton premier club en Hollande ?

Mon premier club a été le Feyenoord. Lorsqu’on était à l’académie, on faisait des tournées, et je pense que c’est pendant ces tournées que le club m’a déniché. Il faut dire que mon choix s’est porté sur Feyenoord parce que c’était plus facile pour moi par rapport à mon grand frère.

Combien de temps passés dans ce club ?

Je ne pouvais pas d’abord passer professionnel, parce que je n’avais pas encore 18 ans. Donc je jouais avec les jeunes. J’ai poursuivi ma formation dans ce club pendant un an et demi. Je suis revenu et je suis monté en équipe première. Je suis par la suite à ……..pendant quelques mois. Après…..je suis revenu à Feyenoord, on avait un nouveau coach qui avait besoin de moi. J’ai joué deux saisons dans ce club.

On peut dire que vous n’avez pas souffert dans votre carrière. Vous vous retrouvez à Chelsea. Vos premiers pas dans ce club, comment ça été ?

J’étais jeune et le fait d’arriver à ce niveau était pour moi un saut dans l’inconnu. Chelsea ce n’est pas Feyenoord. Il fallait à présent jouer autour de grands attaquants et stars. Je dois reconnaître qu’à mes débuts ça m’a un peu perturbé parce que je n’en avais pas l’habitude. C’est avec l’aide de certains joueurs que j’ai commencé à m’adapter au style de jeu de Chelsea.

Comment s’est passé votre premier entraînement à Chelsea ?

C’était une année après une Coupe du monde. Les joueurs arrivaient par vague.

Il n’y avait que ceux qui étaient éliminés au premier tour à mon arrivé.

J’étais un peu intimidé. Je me souviens avoir emporté mon appareil photo durant toute la tournée pour tout capter en image. Ça m’a permis de voir que les choses sont différentes quand tu vois de près ou de loin. Le fait de voir toutes ces stars de près m’a motivé à me battre pour pouvoir rester dans cette équipe.

4ans à Chelsea, de ce temps à aujourd’hui, quelle est la différence ?

Je pense que j’ai appris beaucoup. J’ai été patient. C’est difficile d’arriver dans une équipe où il y a beaucoup de joueurs de qualités et vouloir revendiquer. En même temps je pense qu’avec la patience, on peut construire quelque chose. J’ai essayé de construire quelque chose à Chelsea et d’avoir cette place de cadre. Ce n’est pas facile parce que tout le monde se bat pour conserver sa place. Donc je pense qu’il m’appartient de me battre deux fois plus. Mon objectif à présent est d’atteindre un plus grand niveau de jeu et jouer une saison pleine à Chelsea.

A un moment donné, vous avez émis le désir de quitter Chelsea ?

Au début j’apprenais mais quand tu a un bon niveau de jeu par la suite, tu a d’autres aspirations. Et pour moi c’était d’être titulaire. Chelsea ne m’offrait pas ça en ce moment. On m’a dit de patienter et que mon tour viendrait.

Vous pensez que ce tour c’est cette année ?

Je crois que oui. J’ai bien fini la saison. Depuis 4 ans, c’est la première fois que je finis une saison en tant que titulaire indiscutable. Je pense que c’est possible encore pour cette saison. Je suis encore plus motivé. J’ai pris conscience et je sais que lorsque je retournerai, je serai encore plus déterminé.
Vous allez prolonger ?

Je vais jusqu’en 2012, j’ai deux ans encore avec Chelsea. J’espère que ça fera deux ans de bonheur.

A 25 ans, une CAN et un Mondial. Qu’est-ce que ça vous fait ?

C’est une belle expérience d’avoir joué avec la Côte d’Ivoire. C’est quelque chose que je n’avais pas imaginé en tant que joueur. Même si à chaque fois nous ne sommes pas allés au bout de nos performances, ça été une belle expérience de jouer avec des gens avec qui j’étais à l’académie et ceux qui m’ont vu grandir.

En 2006, vous sortez au premier tour, en 2010 également. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

C’est vrai que nous étions dans une poule difficile, mais il faut reconnaitre que nous n’avons pas joué avec notre niveau. Contre le Brésil par exemple, on a été timide et ça nous a coûté la qualification.

Est-ce que vous ne les avez pas trop respectés ?

Je pense qu’on a voulu trop défendre et nos qualités sont passées inaperçues.

On a voulu défendre et prendre en contre-attaque, mais contre une équipe comme le Brésil, ce n’est pas évident. C’est une équipe qui utilise beaucoup les espaces. On a trop reculé. On n’a joué bas dans notre camp. Le Brésil en a profité.

Vous disiez dans une interview qu’il fallait que les Ivoiriens soient patients et qu’on n’avait pas encore le niveau pour les battre.

Je le pense. Le Brésil a une expérience de jeu que nous n’avons pas encore. Ce sont des choses qu’on pourra avoir à force de travail. Le Brésil était trop au dessus pour qu’on espère battre le Brésil.

Pris individuellement, les Brésiliens, les Portugais ne sont pas plus fort que vous. Pourquoi en équipe, ils sont au dessus de vous ?

Le football n’est pas un sport individuel, c’est un sport collectif. Du moment où on n’a pas encore atteint le niveau de jeu collectif comme les grandes équipes, ce sera difficile de passer. Je pense surtout qu’il faut avoir le goût du sacrifice. Même si tu es à un poste où tu ne te sens pas bien, tu dois donner le meilleur de toi malgré tout. Si ton rôle est de défendre tu dois bien le faire et c’est comme ça qu’on crée cette dynamique. C’est ce qu’on n’a pas. Ce n’est pas forcement la faute des joueurs. On met beaucoup de pression sur le coach.

Beaucoup défendre, Visiblement, vous n’avez pas brillé comme à votre habitude, ça vous a un peu dérangé ?

Non pas du tout. Je pense qu’il y a un entraîneur et j’applique ses consignes.

C’est un jeu d’équipe, il y a des moments où tu brilles plus ou moins, c’est ça le football. Le plus important est d’avoir une base. C`est-à-dire lorsque tu n’es pas dans le match, fait au moins des efforts pour défendre. Si tu dribbles 4 personnes qu’on encaisse 4 buts, ça ne sert à rien. C’est cette rigueur que nous n’avons pas et qu’on doit améliorer pour atteindre le niveau de jeu des Brésiliens ou Espagnols.

Tiebt Kipré
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