«Je voudrais rassurer les agents de la Cnsi, pour leur dire que le gouvernement a dégagé les moyens. Leur argent leur sera donc payé. Les dispositions sont en train d'être prises pour qu'ils soient payés à Abidjan », déclarait le 23 juillet dernier Alain Lobognon, 1er vice-président de la Cnsi dans une interview parue chez un confrère. Mieux, dans un communiqué, le collaborateur du président Yua Koffi en appelait à l’esprit de civisme de ses commissaires locaux et rappelait que la Cnsi attachait du prix au respect des délais dans le cadre de cette opération de sortie de crise. Mais, près d’une semaine après, les commissaires ne sont toujours pas entrés en possession de leurs indemnités liées aux différentes opérations d’identification. Pour ce faire, ils ont décidé de se faire entendre. Selon des sources proches des commissions locales, une réunion avec tous les agents de la Cnsi a eu lieu, hier, pour décider de la conduite à tenir. «Il y a 70 commissions de la Cnsi à travers le pays. Nous sommes confrontés au même problème. L’activité est rémunérée à 5.000 F Cfa par jour. Qu’on nous donne notre argent. Les arriérés de paiement remontent jusqu’aux audiences foraines d’octobre à décembre 2007 », a indiqué un commissaire qui a requis l’anonymat. En effet, selon notre informateur, les audiences foraines des mois d’octobre à décembre 2007 et de janvier à mars 2008, l’identification et le recensement de septembre à décembre 2008 y compris ceux du mois de mars 2009 et la reconstitution des registres d’état civil d’avril-mai 2009 n’on pas encore été payés. «Il y a plus de 800.000 agents qui sont concernés par la vérification de leurs actes dans les registres d’état civil. Le président de la Cnsi a dit que c’est la Primature qui doit payer. Alors, il faut qu’elle nous éclaire sur ce qui se passe », insiste notre interlocuteur avant de révéler que près de 8 commissions ont déjà arrêté leurs travaux. La Cnsi a vu le jour pour rassurer les acteurs politiques, pour donner du crédit au processus d'identification et par delà elle, au processus électoral. La Cnsi est donc un acteur majeur dans l'identification et le recensement électoral. Malheureusement, il faut avouer que la structure n'a toujours pas voulu occuper sa place. La Cnsi a failli, pas parce que l’ensemble de ses membres a failli mais parce qu'il y a une question de gouvernance. Qui, malheureusement, rejaillit sur les commissaires. Ceux-ci vivent depuis près de trois ans sans indemnités. Affaire à suivre.
Cyrille Djedjed
Cyrille Djedjed