A la Sous-préfecture d'Issia, les agents retiennent leur souffle en attendant l'éclatement du scandale. Ceux à qui l'on a demandé par un coup de fil passé depuis Abidjan, d'adjoindre de vrais faux registres d'état civil aux vrais, n'arrêtent pas de trembler depuis qu'ils ont partiellement exécuté l'ordre. Et qu'ils savent que l'information circule de bouche à oreille à Issia. De même qu'à Abidjan. Le superviseur national du Cnsi (comité national de supervision de l'identification) était, selon nos sources, à la sous-préfecture d'Issia le mardi 27 juillet pour un certain nombre de vérifications. " M. Cissé a pris beaucoup de notes et il est reparti sans faire un seul commentaire. " Ont-elles précisé. Petite incursion à la sous-préfecture sans sous préfet d'Issia où des registres d'état civil volants et flambant neufs tombent nuitamment du ciel.
6 000 extraits de
naissance douteux
Dans son édition du vendredi 26 juin 2009, " Le Nouveau Réveil " titrait à sa " Une " : " Fraude sur l'identité ? -Tagro commande 250.000 extraits d'acte de naissance et 10.000 registres de naissance-le rôle joué par Buikalo-Bi, Dg de l'imprimerie nationale, actuel DDC de Gbagbo à Bouaflé ". Dans l'article en question, on a pu lire ceci : " Ces tonnes de documents livrés au ministre de l'Intérieur n'ont pas eu droit à un bon de livraison puisque le D.G de l'imprimerie nationale s'est chargé lui-même de déposer fin avril les précieux documents chez Tagro Désiré. Pourquoi cette anomalie ? Voulait-on effacer les traces desdits documents ? Qui seront les destinataires des extraits de naissance aux mains de Tagro ? C'est à ces interrogations qu’on cherchera à répondre très prochainement. ". Tel était le dernier paragraphe de l'article signé de Patrice Yao. Sont-ce certains de ces extraits qui ont servi à fabriquer les registres de naissance volants qui viennent de débarquer nuitamment à la sous-préfecture sans sous-préfet d'Issia ? " Les extraits qui ont servi à faire ces registres sont tous des faux, bien que signés par l'ex-sous-préfet d'Issia qui a récemment été nommé directeur général des Cultes au ministère de l'Intérieur. Il s'agit de M. N'guessan-Duenguet Kouacou Pascal. Pour voir tout de suite qu'ils sont faux, il suffit de vous référer aux écritures qui y figurent. Les nom et prénoms du concerné, de ses parents, la date de naissance, les mentions, tout a été fait à l'ordinateur. A la sous-préfecture d'Issia, nous saisissons tous les documents avec les anciennes machines et ce ne sont pas les mêmes frappes (voir fac Similé). Certes le ministre de l'Intérieur nous a offert récemment 10 ordinateurs, mais ils sont depuis leur arrivée, parqués au magasin et ils n'ont jamais été mis en marche. Ces extraits sont donc des faux, ils ont été fabriqués à Abidjan, selon ce que nous savons, à Abidjan. ". Et ces extraits qui sont estimés à plus de 6000, ont déjà servi à l'enrôlement de ceux qui en ont bénéficié, dans la sous-préfecture d'Issia.
Registres tombés du ciel…
" Il y a environ un mois, en arrivant au travail, nous avons trouvé 120 registres d'état civil flambant neufs devant les bureaux de l'état civil. On nous a dit que les registres sont arrivés d'Abidjan la nuit. Quelques jours plus tard, quelqu'un se trouvant à Abidjan nous a donné des instructions pour coller ces registres fabriqués à Abidjan, dans les anciens registres d'état civil qui se trouvent ici à l'état civil. Ce que nous avons fait. Mais la chose nous paraissait tellement dangereuse que nous avons arrêté après avoir collé 80 registres venus d'Abidjan dans les anciens. Non seulement ces registres n'ont été cotés et paraphés par aucun magistrat, mais ceux qui ont retranscrit les informations à partir des extraits de naissance qu'on leur a produits, n'ont pas signé les pages de ces registres comme l'exige la loi. Ce sont donc de faux registres. (Voir fac Similé d'une page du vrai registre et celle du faux registre). Il y a 40 qui sont encore à même le sol ici à l'état civil et personne ne veut les toucher. Dans chaque registre, il y a 50 noms, ce qui fait 6000 personnes pour les 120 registres. A mon avis, c'est une vaste opération de fraude mise en place par le Fpi". Qui a donc déposé ces registres à la Sous-préfecture d'Issia et dans quel objectif ? Selon nos sources, c'est la Cellule d'Action Stratégique (CAS) mise en place par le Fpi via le ministre de l'Intérieur, qui serait à la base de la fabrication de ces registres d'état civil. Et ces faux registres ont été acheminés à la sous-préfecture en vue de l'opération de vérification manuelle qui devrait s'y faire incessamment dans le cadre du processus électoral. Ainsi, un registre de naissance du centre de Seliéguhé dont le numéro part de 301 à 309, est passé de 301 à 456 avec le faux registre collé. Celui de Bolia numéroté dont le numéro part de 109 à 209, est passé de 109 à 259. Cela, sur la base des instructions données depuis Abidjan. Et qui est le mystérieux patron des agents de la sous-préfecture qui donne ses ordres depuis Abidjan ? Nul ne le sait exactement mais nos sources précisent que le sous-préfet de Saioua qui assume l'intérim de celui d'Issia est bel et bien informé de la situation. Connait-il l'identité du donneur d'ordre tapi à Abidjan au point de ne pas réagir devant cette fraude manifeste? La question reste posée ! Mais le superviseur national de la Cnsi qui a été informé de ce qui se passe à la Sous-préfecture d'Issia et qui s'est déjà rendu sur le terrain, prendra certainement des dispositions pour que les faux registres ne produisent pas d'effet sur la liste électorale. Au fait, pourquoi n'y a-t-il pas de sous-préfet à Issia ? Serait-ce une zone Cno ?
PAUL KOUDOU
6 000 extraits de
naissance douteux
Dans son édition du vendredi 26 juin 2009, " Le Nouveau Réveil " titrait à sa " Une " : " Fraude sur l'identité ? -Tagro commande 250.000 extraits d'acte de naissance et 10.000 registres de naissance-le rôle joué par Buikalo-Bi, Dg de l'imprimerie nationale, actuel DDC de Gbagbo à Bouaflé ". Dans l'article en question, on a pu lire ceci : " Ces tonnes de documents livrés au ministre de l'Intérieur n'ont pas eu droit à un bon de livraison puisque le D.G de l'imprimerie nationale s'est chargé lui-même de déposer fin avril les précieux documents chez Tagro Désiré. Pourquoi cette anomalie ? Voulait-on effacer les traces desdits documents ? Qui seront les destinataires des extraits de naissance aux mains de Tagro ? C'est à ces interrogations qu’on cherchera à répondre très prochainement. ". Tel était le dernier paragraphe de l'article signé de Patrice Yao. Sont-ce certains de ces extraits qui ont servi à fabriquer les registres de naissance volants qui viennent de débarquer nuitamment à la sous-préfecture sans sous-préfet d'Issia ? " Les extraits qui ont servi à faire ces registres sont tous des faux, bien que signés par l'ex-sous-préfet d'Issia qui a récemment été nommé directeur général des Cultes au ministère de l'Intérieur. Il s'agit de M. N'guessan-Duenguet Kouacou Pascal. Pour voir tout de suite qu'ils sont faux, il suffit de vous référer aux écritures qui y figurent. Les nom et prénoms du concerné, de ses parents, la date de naissance, les mentions, tout a été fait à l'ordinateur. A la sous-préfecture d'Issia, nous saisissons tous les documents avec les anciennes machines et ce ne sont pas les mêmes frappes (voir fac Similé). Certes le ministre de l'Intérieur nous a offert récemment 10 ordinateurs, mais ils sont depuis leur arrivée, parqués au magasin et ils n'ont jamais été mis en marche. Ces extraits sont donc des faux, ils ont été fabriqués à Abidjan, selon ce que nous savons, à Abidjan. ". Et ces extraits qui sont estimés à plus de 6000, ont déjà servi à l'enrôlement de ceux qui en ont bénéficié, dans la sous-préfecture d'Issia.
Registres tombés du ciel…
" Il y a environ un mois, en arrivant au travail, nous avons trouvé 120 registres d'état civil flambant neufs devant les bureaux de l'état civil. On nous a dit que les registres sont arrivés d'Abidjan la nuit. Quelques jours plus tard, quelqu'un se trouvant à Abidjan nous a donné des instructions pour coller ces registres fabriqués à Abidjan, dans les anciens registres d'état civil qui se trouvent ici à l'état civil. Ce que nous avons fait. Mais la chose nous paraissait tellement dangereuse que nous avons arrêté après avoir collé 80 registres venus d'Abidjan dans les anciens. Non seulement ces registres n'ont été cotés et paraphés par aucun magistrat, mais ceux qui ont retranscrit les informations à partir des extraits de naissance qu'on leur a produits, n'ont pas signé les pages de ces registres comme l'exige la loi. Ce sont donc de faux registres. (Voir fac Similé d'une page du vrai registre et celle du faux registre). Il y a 40 qui sont encore à même le sol ici à l'état civil et personne ne veut les toucher. Dans chaque registre, il y a 50 noms, ce qui fait 6000 personnes pour les 120 registres. A mon avis, c'est une vaste opération de fraude mise en place par le Fpi". Qui a donc déposé ces registres à la Sous-préfecture d'Issia et dans quel objectif ? Selon nos sources, c'est la Cellule d'Action Stratégique (CAS) mise en place par le Fpi via le ministre de l'Intérieur, qui serait à la base de la fabrication de ces registres d'état civil. Et ces faux registres ont été acheminés à la sous-préfecture en vue de l'opération de vérification manuelle qui devrait s'y faire incessamment dans le cadre du processus électoral. Ainsi, un registre de naissance du centre de Seliéguhé dont le numéro part de 301 à 309, est passé de 301 à 456 avec le faux registre collé. Celui de Bolia numéroté dont le numéro part de 109 à 209, est passé de 109 à 259. Cela, sur la base des instructions données depuis Abidjan. Et qui est le mystérieux patron des agents de la sous-préfecture qui donne ses ordres depuis Abidjan ? Nul ne le sait exactement mais nos sources précisent que le sous-préfet de Saioua qui assume l'intérim de celui d'Issia est bel et bien informé de la situation. Connait-il l'identité du donneur d'ordre tapi à Abidjan au point de ne pas réagir devant cette fraude manifeste? La question reste posée ! Mais le superviseur national de la Cnsi qui a été informé de ce qui se passe à la Sous-préfecture d'Issia et qui s'est déjà rendu sur le terrain, prendra certainement des dispositions pour que les faux registres ne produisent pas d'effet sur la liste électorale. Au fait, pourquoi n'y a-t-il pas de sous-préfet à Issia ? Serait-ce une zone Cno ?
PAUL KOUDOU
