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Politique Publié le samedi 31 juillet 2010 | Nord-Sud

Kouamé Sécré Richard (président du Conseil général de Bondoukou - Fpi) : “Les dirigeants du Pdci dorment sur le passé”

Le président du conseil général de Bondoukou, Kouamé Sécré entrevoit, avec sérénité, l’avenir de son parti dans le Zanzan. Il affirme que cette région n’est plus un bastion du Pdci.

Comment le Fpi s’est-il implanté dans la capitale du Zanzan ?
Le coup d’Etat de 99 a permis aux populations de comprendre que le Pdci n’est pas invincible. Cela nous a été favorable. Plusieurs personnes ont intégré le Fpi par la suite. Les villages qui nous fermaient leurs portes, nous ont accueillis chaleureusement. Nous y avons installé des comités de base et des sections. Tout ce travail nous a permis de nous approprier les 65% des voix des électeurs à l’élection présidentielle. Aux législatives, sur 5 candidats en lice, je suis sorti victorieux avec 40% des voix. J’ai remporté également la majorité des voix au conseil général, soit 48 %.

Qui sont, selon vous, les vrais pionniers du Fpi dans le Zanzan ?
Il y a Séri Edouard, Wé Yapo et Kalidou, tous anciens professeurs à Bondoukou. Ils étaient pour la plupart des allogènes. Des fonctionnaires affectés à Bondoukou. Ce sont ces personnes-là qui ont bâti le parti dans la région. Il y a aussi le vieux Abissa, décédé . Nous n’arrivions même pas à trouver un ressortissant du Zanzan pour occuper la tête du parti dans cette région. A l’époque, nous avions choisi un responsable qui a tout de suite démissionné, sitôt installé. C’est après que le vieux Abissa a été installé comme secrétaire de section de la commune.

Quel regard jetez-vous aujourd’hui sur la lutte du Fpi dans cette région ?
Ma satisfaction est que j’ai une conviction qui a toujours été de faire la politique autrement. Faire la politique avec la vérité, pour les autres et satisfaire les autres. Promouvoir une société égalitaire. Une société qui améliore la vie des autres, où on se regarde comme des frères. Je ne sais pas d’où je tirais l’énergie. Mais j’avais cette conviction.

Quels sont vos rapports avec vos anciens camarades de lutte, en l’occurrence l’ancien fédéral Kouman Henri ?
L’ancien fédéral n’était pas au départ avec nous. Il était au Fpi, certes. Mais, il militait à Abidjan. Nous ne l’avons connu que lorsqu’il est devenu chef du village de Yézimala. Etant chef, il a eu des problèmes avec les populations de son village. Mais, il ne s’agissait ni de problèmes politiques, ni ceux du Fpi. Le chef de village qu’il était, nous permettait de nous rendre à Yézimala afin d’y tenir des réunions. Avant lui, nous ne pouvions pas entrer à Yézimala. Lorsqu’il a été destitué, nous avons monté une histoire de toutes pièces pour dire que c’est à cause du Fpi que les populations l’ont destitué.

l Vous êtes souvent indexé dans plusieurs affaires, de quoi vous accuse-t-on au juste?
Quand on parle de Taurian (Ndlr, une société d’exploitation minière installée dans le Zanzan), vous entendrez que Sécré a été corrompu. Alors que je n’ai jamais reçu 5 francs de Taurian, ces exploitants de manganèse. Je ne suis pas corrompu parce que je veux être libre de mes opinions. Je veux être libre d’assumer mes positions. Je ne veux pas que des personnes influencent ce que je fais. Comme ils ne peuvent pas imaginer que je ne sois pas corrompu, ils racontent que Sécré a reçu des pots-de-vin.

Quelles sont, selon vous, les chances du candidat Laurent Gbagbo dans le Zanzan ?
Le président de la République peut fortement compter sur la région du Zanzan. Aux élections précédentes, il a remporté 65% des voix. On peut penser que c’est parce que les candidats du Pdci n’étaient pas dans la course. Mais, depuis 2002, nous avons beaucoup évolué dans le Zanzan. Il faut entrer dans les villages pour comprendre que nous avons évolué. A Bondoukou-ville, tous les partis sont représentés. Mais, tous les partis politiques ne sont pas représentés dans les villages. Le Pdci a perdu ses positions dans les villages. Les dirigeants du Pdci dorment sur le passé et pensent qu’ils sont encore majoritaires dans la région. Ils rêvent.

Des Ivoiriens pensent que ces hautes autorités ont été mises sur pied par le président pour des intérêts électoralistes. Que leur répondez-vous ?
Je ne le crois pas ! Car, il y a d’autres personnes plus lourdes politiquement que les personnes nommées. Le président Gbagbo l’a fait parce qu’il est convaincu que cela pourra relever certains départements durement frappés par la crise. C’est pourquoi, je pense que nous devons sortir rapidement de la crise. C’est ce que pense également le président. Il faut faire les élections très rapidement dans notre pays, ce qui est essentiel pour la sous-région.

D’autres accusent le Fpi de retarder les élections.
Non, le Fpi a toujours dit qu’il faut sortir de la crise par des élections justes, transparentes et acceptables pour tous. Depuis toujours, c’est ce que nous disons. Mais, quand on voit quelqu’un tricher, il faut le dénoncer. La tenue des élections avantage le Fpi. Tous les sondages désignent le président Gbagbo victorieux. C’est pour cela qu’il faut faire maintenant les élections. C’est difficile de partager le gouvernement avec des personnes qui n’ont pas la même conviction que vous. Ce n’est pas aisé pour le Fpi d’être dans un bourbier pareil.

Interview réalisée par Jean-Michel Ouattara
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