La situation matrimoniale compte pour beaucoup dans l’infection à Vih Sida. C’est en substance ce qui ressort de l’enquête menée par Kohé Appia Erich portant sur le thème : «La séroprévalence de l’infection à Vih à l’hôpital général de Port-Bouët». Face au jury le 30 juillet à la faculté de médecine de l’Université de Cocody dans le cadre de la soutenance de sa thèse de doctorat en médecine, l’impétrant a révélé que sur une population de 300 sujets (232 volontaires et 68 malades) qui se sont soumis au test de dépistage à l’hôpital général de Port-Bouët, 90 ont été déclarés séropositif pour le Vih. Et ces 90 séropositifs étaient constitués de 44,44% de célibataires et de 41,11% de concubin (es). Toute chose qui a conduit l’impétrant à mener un plaidoyer afin que la sensibilisation sur le Vih insiste sur les facteurs importants d’exposition que sont le célibat et le concubinage. Cette enquête qui s’est déroulée du 5 janvier au 3 avril 2009 au service de Conseil dépistage volontaire (Cdv) de l’Hôpital général de Port-Bouët a également permis à l’impétrant de d’affirmer que les professions du secteur informel étaient prédominantes avec 72,2 % des séropositifs. «L’ignorance et la débauche sexuelle pourraient expliquer ce résultat», a-t-il attesté. Venaient ensuite les sans-emplois avec 16,67 % des séropositifs. «Selon notre étude, la majorité des sujets séropositifs étaient non scolarisés (38,89 % des cas). Ils étaient suivis de ceux ayant le niveau d’études primaires (32,22 % des cas) », a affirmé le postulant au doctorat. Ce qui lui a permis d’affirmer qu’un faible niveau d’instruction réduit l’accès aux informations sur le Vih, exposant ainsi la population concernée au risque de contracter le Vih. Cette étude a également révélé que les tranches d’âge les plus touchées variaient entre 25 et 44 ans (74,3 % des cas) avec un pic entre 25 et 34 ans (46,6 % des cas). «La moyenne d’âge des 90 séropositifs pour le Vih était de 31,34 ans, comme le révèlent les données de l’Enquête sur les Indicateurs du Sida (EIS 2005) qui montrent que la tranche de la population de Côte d’Ivoire la plus touchée par le Vih se situe entre 25 et 49 ans avec un pic à 30-34 ans. Il s’agit de la population la plus active sexuellement », confirme l’impétrant. Tout un ensemble de données qui ont permis à l’impétrant à plaider pour la nécessité des campagnes de sensibilisation sur la fréquentation des centres de santé et la systématisation de la demande de la sérologie Vih à la plupart des consultants. Car, a-t-il dit, plus vite le mal est découvert, mieux il est traité, avec la possibilité d’endormir le virus et permettre au malade de vivre plusieurs années. Ce travail dirigé par le Pr Djeha Djokouehi, Professeur agrégé de Dermatologie-Vénérologie, Directeur de thèse, a convaincu le jury présidé par le Pr Faye-Kette Achi Yaobla Hortense, Professeur titulaire de bactériologie virologie de l’URF des Sciences médicales d’Abidjan qui lui a decerné la mention très honorable. Ce qui lui confère désormais le titre de Docteur en médecine.
Touré Yelly
Touré Yelly
