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Politique Publié le jeudi 5 août 2010 | Le Mandat

Kragbé est éliminé dans des circonstances jamais élucidées

La répression sera sévère. Kragbé Gnagbé est éliminé dans des circonstances jamais élucidées, tout comme le bilan de l’intervention des forces loyalistes est au centre de la polémique. Certains, qui citent le Président Houphouët-Boigny, parlent du « génocide guébié », avançant le chiffre de 4 mille à six mille morts enterrés dans des fosses communes à Gaba et dans les environs ; d’autres contestent ce chiffre.
Dans son ouvrage, « L’affaire Kragbé Gnagbé, un autre regard », publié aux Editions NEI, en 2002, Joseph Gadji Dagbo, lui-même Guébié, dénombre, lui, un total de… 79 morts dont 71 autochtones, village par village, famille par famille.
Dans une interview parue le 24 mars 2010 dans les colonnes du confrère Le Nouveau Réveil, le général Gaston Ouassénan Koné, s’appuyant sur l’ouvrage de Joseph Gadji, se défend, quarante ans après les évènements : « C’est faux de dire que j’ai tué. Les gens ne savent pas comment fonctionne une opération militaire. Le commandant du détachement n’est pas sur le terrain avec ses hommes. Il se trouve dans son quartier général. Donc moi, en tant que commandant opérationnel, j’étais dans une salle devant mes cartes de la zone de Gagnoa et mes éléments m’appelaient pour me rendre compte et recevoir mes ordres. J’attends toujours la plainte contre moi pour ce crime qui n’a jamais existé ». Cet officier général de gendarmerie présenté comme le bourreau de Gagnoa tourne ainsi en dérision tous ces cadres qui ne cessent de menacer de le traduire en justice pour « génocide », sans passer à l’acte. Au nombre de ceux-ci, Dadi Babi, conseiller économique et social et porte-parole des cadres de Gagnoa au Forum pour la réconciliation nationale.
Après la parution de l’ouvrage de Joseph Gadji, il est entré dans tous ses états au cours d’une conférence de presse prononcée en mai 2003 à Abidjan. « Le livre qui parle des évènements de Gagnoa qui ont eu lieu en 1970 est un mauvais livre. L’auteur a fait du faux ! On nous fait croire que c’est Gadji Dagbo qui a écrit cet ouvrage. En réalité, il a été conçu et rédigé par le général Ouassénan Koné et c’est lui-même qui a assuré l’illustration du fameux document. Dans le souci de rétablir la vérité, j’invite tous les journalistes, tous ceux qui veulent savoir la réalité des faits à Gnagbodougnoa le 30 juin (2003) et on ouvrira toutes les fosses communes. Après quoi, nous porterons plainte contre ceux qui ont perpétré ce crime et qui le revendiquent de façon tacite à travers la publication d’un livre ».
Depuis lors, c’est le calme plat. Tout le monde attend la visite promise, il y a sept ans, à Gnagbodougnoa pour l’ouverture des fosses communes et la plainte « contre ceux qui ont perpétré ce crime ».
In Frat-Mat
du Mercredi 04 août 2010
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