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Politique Publié le mardi 10 août 2010 | Fraternité Matin

Processus de paix : Tous les principaux acteurs politiques visés

© Fraternité Matin Par Prisca
Préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté - Le FPI reçoit la presse.
Jeudi 08 Avril 2010 – Ivotel / Dans le cadre des préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté, le Front Populaire Ivoirien a convié la presse à un déjeuner- débat autour du thème : "Gagner les élections pour une Côte d`ivoire libre, indépendante et souveraine. Photo: Pascal Affi N`guessan, président du parti
Les partisans du Chef de l’Etat ivoirien sont-ils toujours dans l’œil du cyclone? La mésaventure vécue, ce week-end, par l’ancien Premier ministre ivoirien et président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’Guessan, à l’aéroport international de Roissy Charles de Gaulle de Paris (France) laisse perplexe et suscite des commentaires. Parce qu’au-delà d’un simple incident, il faudrait y percevoir un message des Etats-Unis d’Amérique. En frappant de sanction, une si haute personnalité du pays par ailleurs porte-parole du candidat de La majorité présidentielle (Lmp), le Président de la République Laurent Gbagbo, Barack Obama et son administration ont voulu mettre à exécution une décision certainement arrêtée longtemps à l’avance qui consiste à interdire l’accès à leur sol aux personnalités politiques et militaires de haut rang.

Les raisons profondes d’une décision

Car, comme le précise le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine du gouvernement ivoirien en date du 7 août et signé de son secrétaire général, l’ambassadeur Konan N’Guessan Marcel, aucune raison objective ne justifiait cette mesure. «En effet, M. Pascal Affi N’Guessan, qui est détenteur d’un visa diplomatique américain, régulièrement délivré par l’ambassade des Etats- Unis d’Amérique à Abidjan et valable jusqu’en 2017, avait entrepris, sans aucune entrave, toutes les formalités de départ», dit le communiqué. Mais lorsque le premier agent de police dit ignorer pourquoi Affi N’Guessan ne doit plus embarquer à bord du vol d’Air France et qu’un second agent lui recommande de «s’adresser à l’ambassade des Etats- Unis d’Amérique à Paris pour se faire délivrer un nouveau visa» parce que l’explication de «l’annulation du visa» «dépasse (sa) compétence», il faut alors s’interroger sur les raisons profondes de la décision. Et celles-ci ne peuvent être que politiques et diplomatiques.

En effet, nos sources indiquent que les Etats- Unis d’Amérique ont décidé d’appliquer cet «embargo» aux principaux acteurs politiques ivoiriens surtout du camp présidentiel mais aussi aux militaires tant que les élections ne seront pas organisées. Ceci, pour montrer leur exaspération face au retard pris dans l’organisation du scrutin présidentiel déjà reporté à huit reprises depuis 2005.

Tracasseries policières françaises

La liste des personnes visées par cette mesure reste secrète ; mais l’affaire Affi N’Guessan déclenchée le 6 août semble être un indicateur sérieux, même si pour noyer le poisson, le gouvernement américain tente de faire amende honorable. «En réponse à la protestation ivoirienne, le gouvernement américain a exprimé ses profonds regrets et présenté ses excuses au gouvernement ivoirien, en promettant de faire prendre les dispositions utiles, en vue de réparer le préjudice causé à l’ancien Premier ministre ivoirien, par l’octroi d’un nouveau visa», lit-on dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine.

L’on se rappelle qu’il y a quelques années déjà (décembre 2005) le président du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep), Charles Blé Goudé, avait été refoulé à l’aéroport de Bruxelles en Belgique alors qu’il y transitait, pour la ville italienne de Pérouse (Perugia). Où il devait répondre à une invitation. Les proches du «général» Blé Goudé attribuent les tracasseries policières dont il a été l’objet, aux instructions des autorités françaises parce que Paris lui reprocherait d’avoir été l’instigateur des manifestations anti-françaises en novembre 2004 à Abidjan. «Ce qui s`est passé, c`est qu`il n`était pas en possession du visa adéquat. Il a été stoppé par la police des frontières et il a dû rester en zone de transit avant de quitter le pays. Il s`agit d`une mesure administrative», avait, pour sa part, déclaré à l`Afp la porte-parole du parquet fédéral, Lieve Pellens. «Nous tenons absolument à démentir qu`il ait été arrêté à l`aéroport», a ajouté la porte-parole. «Il n`avait pas de visa pour entrer dans l`espace Schengen ; c`est pour cela qu`il a dû prendre un autre avion», a confirmé un porte-parole de la police fédérale belge.

Le comité de sanction de l’onu?

L’ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Belgique, SEMme Marie Gosset, avait dû intervenir. Ce n’est qu’après que le chef de file des Jeunes patriotes a pu être relâché, non sans avoir reçu “les excuses” de la police belge et le remboursement de son billet d’avion pour avoir raté son vol à cause de cette interpellation. Le représentant du Cojep en Belgique, Dembélé Mamadou, avait aussi donné sa version des faits ; expliquant les circonstances de l’interpellation. «J’étais venu accueillir le général Blé Goudé à l’aéroport. J’étais donc avec lui, quand la police belge est venue l’interpeller. Les policiers belges nous ont dit avoir reçu des documents de la France, faisant état de ce qu’ils doivent l’arrêter. Pour quels motifs ? Ils nous ont avoué ne pas savoir les raisons pour lesquelles Charles Blé Goudé est recherché par la police française. C’est l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Italie, informé de cette affaire, qui a appelé son collègue en poste à Bruxelles pour que Blé Goudé soit relâché».

Comme un malheur n’arrive jamais seul, ce fut au tour du Comité de sanction des Nations Unies de lui infliger, en 2006, une sentence. Celle de lui interdire les déplacements hors du territoire national et de mettre sous embargo ses avoirs à l’étranger. La même mesure s’appliquait concomitamment à Eugène Kouadio Djué, président de l’Union des patriotes pour la libération totale de la Côte d’Ivoire (Uplt-CI), et au commandant Fofié Kouakou Martin, chef de guerre de l’ex-rébellion. Il leur est reproché de constituer des obstacles au retour de la paix dans le pays.

Déjà, avant la mesure prise par les Etats-Unis, des rumeurs faisaient état de ce qu’après les premières personnes, le Comité de sanction de l’Onu était sur le point d’inscrire d’autres noms sur sa liste dont ceux de Pascal Affi N’Guessan et de Mamadou Koulibaly lorsqu’est intervenu l’Accord politique de Ouagadougou le 4 mars 2007 qui a permis de renverser les tendances en améliorant l’image ternie des dirigeants ivoiriens auprès de la communauté internationale.

En convoquant donc les diplomates américains en poste à Abidjan le 7 août, jour de célébration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire et en protestant auprès du département d’Etat américain la veille, les autorités ivoiriennes entendent s’élever contre pareils traitements.

Avant Pascal Affi N’Guessan, l’ancien attaché de Défense de la Côte d’Ivoire en Afrique du Sud, le colonel Henri César Sama Damalan, s’était également vu refuser, en août 2009 à Abidjan, le visa, d’abord par la France et ensuite par la Belgique, alors qu’il voulait se rendre dans le second pays pour des raisons de famille. La raison du refus du visa est liée au fait qu’il lui est reproché d’avoir acheté, dans l’exercice de ses fonctions en Russie, des armes pour le compte de son pays au plus fort de la guerre.

Paulin N. Zobo


Auteur de cet article: Paulin N. Zobo
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