C’est dans une véritable aventure ambigüe que le processus électoral s’est engagé. A peine la date de la présidentielle choisie, que les velléités de blocage se signalent. Les ex-rebelles qu’on croyait avoir encasernés dans le cadre de l’exécution de la feuille de route dressée par l’Apo, ont déserté les sites pour dit-on, primes impayés. Ce mouvement d’humeur en dit long sur la fragilité de l’opération de désarmement. Une opération dont l’accord complémentaire de l’Apo a prévu l’achèvement deux mois avant la date fixée pour la présidentielle. Cette révolte des hommes de Soro qui, selon Rfi, a occasionné le départ d’environ 300 ex-combattants des casernes, ne manquera pas de gripper le processus. Pis, les armes qui n’ont pas encore été totalement stockées ne rassurent pas les ivoiriens sur la tenue des élections dans une atmosphère apaisée. Plusieurs observateurs s’accordent à dire que de réelles menaces planent sur la présidentielle. Des rumeurs courent déjà sur d’éventuelles caches d’armes des rebelles en zones CNO. Vrai ou faux ? En tout état de cause, des soldats des Forces Nouvelles ne sont pas contents du manque de moyens financiers qui ralentit l’encasernement. Aux dires de certains de leurs responsables, les FN ne prendront pas part en toute naïveté à cette opération au risque de se laisser surprendre par l’adversaire. C’est dire que les hommes de Soro n’ont pas confiance dans les hommes du camp présidentiel. C’est ce qui expliquerait les incessantes tergiversations des ex- rebelles. Les élections sont fixées au 31 octobre. Arrivera-t-on à respecter le triptyque encasernement- stockage- désarmement avant la présidentielle. La problématique reste posée. Les ex-rebelles quant à eux, ne se relâchent pas. Ils veillent au grain pour parer à toutes éventualités. Les soldats du général Soumaila Bakayoko sont très remontés contre la manière dont le regroupement des combattants est effectué. Ces derniers bruits de bottes entendus à Bouaké ces jours-ci peuvent, si on n’y prend garde, faire sauter le verrou de paix institué par l’Accord politique de Ouaga (Apo) en mars 2007. C’est donc une véritable alerte qui est donnée par cette révolte des éléments de Soro.
JN
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