Telle une volaille égorgée qui fait ses derniers soubresauts avant l’agonie, le Front populaire ivoirien a engagé la dernière bataille électorale. L’objectif: faire radier des milliers de citoyens de la liste électorale pour espérer avoir ainsi une liste taillée à sa mesure. C’est à cette seule éventualité qu’il peut espérer gagner probablement les élections. Alors, il jette tout son dévolu dans cette opération honteuse, sur les ressortissants du nord du pays. La stratégie est de créer une situation de confusion par un matraquage médiatique. Ainsi, des victimes de dénonciation calomnieuses sont présentées comme des fraudeurs de la nationalité ivoirienne. Le FPI parle de 4.419 cas de fraudes à Man, plus de 3.000 à Adjamé, 1100 à Danané, 4.000 à Abobo etc. On se perd en conjectures. On se demande d’où viennent subitement tous ces fraudeurs qui ont pu étrangement passer entre les mailles des dispositifs mis en place par les différentes structures techniques en charge de l’enrôlement ? Après le contentieux de la liste grise, après les croisements de la liste électorale avec les fichiers historiques, après les vérifications informatiques et manuelles, le FPI et ses alliers trouvent encore à redire sur la liste électorale. C’est dire que la préoccupation de ce parti se trouve ailleurs. Et sa motivation est toute autre que l’organisation d’élections libres et transparentes. Justement, sous le fallacieux manteau de recherche de transparence, le parti au pouvoir fait du tort à de milliers d’Ivoiriens. Il crée par la même occasion, les conditions d’une conflagration sociale en montant les Ivoiriens les uns contre les autres. Maintenant, tous les regards sont tournés vers les magistrats qui doivent éviter à notre pays, une guerre de l’identité. Car, personne n’acceptera d’être apatride sans preuves par des individus sans foi ni loi. L’injustice fait le lit du désordre.
Ibrahim B. Kamagaté
Ibrahim B. Kamagaté