Me Koné Mamadou l’a maintes fois répété, tolérance zéro envers les individus malintentionnés qui usurpent le titre d’Avocat pour mener des malversations. « Ils seront poursuivis et chaque fois qu’ils seront pris sur le fait », répétait-il alors. Et c’est ce qui est arrivé au dénommé Dablé Gnekpato Danyels qui comparaissait à l’audience des flagrants délits du lundi 09 août 2010. Il ressort des faits que M. Dablé s’est fait passé pour un Avocat auprès de nombreux justiciables alors qu’il n’a jamais été inscrit au Barreau de Côte d’Ivoire. Sur un courrier qu’il a en effet, adressé au DG d’une société commerciale de la place le 17 juin 2010, il se fait appeler Maître Dablé Gnekpato Danyels, Avocat Conseil Juridique et a fait un cachet où il est inscrit : « Maître Dablé Gnekpato Danyels Avocat Conseil Juridique ». Lors de l’audience, le prévenu va exposer qu’il est titulaire d’une maîtrise en droit des entreprises obtenue en 2003-2004 à la faculté de droit de l’université de Cocody. Il ajoutera même qu’il a étudié à l’université de Paris V et termine pour dire qu’il travaille au ministère de la Santé depuis 1997. Devant ces affirmations, le Juge a proposé une suspension de séance pour vérification sur Internet de ce que M. Dablé avancait. Sur le champ, le prévenu va revenir sur ces déclarations pour dire qu’en réalité, il n’est pas titulaire d’une maîtrise en droit car depuis son inscription en capacité en droit à l’université de Cocody de 1990 à 1997, il n’a obtenu aucun diplôme. Pressé de questions par le Juge et le Parquet ainsi que par les Avocats commis à la défense de l’Ordre, M. Dablé va craquer et laisser entendre qu’il n’est qu’un pauvre vieux qui, en agissant comme il l’a fait, voulait aider ses amis en détresse. L’Ordre des Avocats par le truchement de ses conseils, après avoir exposé que le phénomène de l’usurpation de titre d’Avocat s’est mué en une pratique courante et relevé les dangers liés à cette situation, a demandé une peine exemplaire et 1 franc symbolique. M. Dablé pour sa défense va, au bord de larmes, invoquer la fragilité de son épouse et la précarité dans laquelle seront mises ses huit (08) enfants s’il était lourdement condamné. A cela, il ajoutera un état de santé défaillant qui ne lui laissera aucune chance de survie s’il était condamné. Pour finir, il demandera pardon. Le Tribunal, prenant en compte tous ces éléments l’a condamné à deux (02) mois de prison ferme et à 100.000 FCFA d’amende. En outre, le Tribunal a reçu la constitution de partie civile de l’Ordre des Avocats et condamné M. Dablé à payer la somme de 1 franc symbolique
Olivier Guédé
Olivier Guédé
