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Économie Publié le lundi 16 août 2010 | Le Journal De L’Economie

Bceao - L’histoire de la politique monétaire ouest africaine

En 48 ans d’existence, l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) a connu 4 principales reformes.

La création de l’UMOA en 1962 a mis en avant la ‘’politique de crédit’’ évoquée par le Gouverneur de la BCEAO, Henri- Philippe Dacoury Tabley, dans une communication au colloque pluridisciplinaire de Yamoussoukro. Cette politique dite de crédit qui a précédé la politique monétaire entrée en vigueur à partir de 1973, a eu cours durant la période 1962 à 1972. Il fallait entendre par là, l’ensemble des mesures arrêtées par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) dont l’action, à cette époque, portait essentiellement sur les crédits à l’économie, principale opération génératrice de l’émission monétaires dans les économies de l’Union. La Banque était préoccupée par l’adéquation entre ses interventions et la demande de monnaie qu’elle jugeait souhaitable. Au cours de cette mission de satisfaction des besoins monétaires de l’économie des différents Etats de l’Union, la Bceao avait en charge l’exécution des transferts avec l’extérieur et avec les concours accordés au système bancaire à travers le réescompte. Le refinancement des crédits bancaires était alors l’instrument privilégié, mais le réescompte n’était pas automatique. La banque centrale devant aussi bien assurer la solvabilité de son émission que veiller au maintien de la stabilité monétaire. La politique de crédit a été appliquée aux économies de traite de la sous région, tournées vers la production et l’exportation de matières premières vers leur ancienne métropole. Mais après dix années d’application et avec l’émergence de ces économies qui avaient besoin d’impulser les transformations nécessaires pour assurer le développement de leurs Etats respectifs, cette politique a montré ses limites. Et ouvert la voie à la première reforme de la politique monétaire de l’UMOA.

La réforme de 1973 pour le “développement et l’africanisation des économies’’
C’est en janvier 1973 qu’est intervenue la première reforme dans la politique monétaire de l’Union. L’objectif des membres de l’Union était d’insuffler une nouvelle dynamique à la politique monétaire en vue d’une adaptation des institutions monétaires aux exigences du développement, favoriser l’intégration économique et de permettre à la Banque centrale une politique monétaire plus active et plus adaptée aux besoins des économies. Il fallait s’adapter à un tissu économique embryonnaire, dominé par des entreprises majoritairement détenues par des étrangers. C’est cette nouvelle politique (monétaire) qui a donné naissance à des instruments tels que la fixation du montant global des concours de la Bceao, le système des réserves obligatoires, la politique des taux d’intérêt, l’orientation du crédit et l’autorisation préalable du crédit, ainsi que la réglementation des avoirs extérieurs des banques. Cette reforme a produit des résultats probants comme la possibilité pour la Banque centrale de financer des activités productrices et les infrastructures nécessaires, tout en accroissant la participation des nationaux à la gestion de l’économie. Cependant des événements comme la crise de la dette au début des années 1980, l’émergence du Consensus néolibéral de Washington ou la mise en œuvre des Programmes d’ajustement structurels (PAS), ont non seulement modifié l’environnement économique international, mais surtout poussé à une adaptation des instruments de gestion de la monnaie et du crédit.

La reforme de 1989, une politique monétaire plus libérale
En septembre 1989, de nouvelles directives de politique générale de la monnaie et du crédit ainsi que de nouvelles règles d’intervention de la Banque centrale sont arrêtées par le Conseil d’administration de la Bceao et le conseil des ministres de l’UMOA. Cette reforme avait eu trois points d’encrage : la réduction du rôle de la monnaie centrale au profit d’une mobilisation accrue de l’épargne intérieure, la mise en harmonie des règles de gestion monétaire avec l’organisation de l’activité économique et le cadre de l’environnement, puis, enfin, la recherche de mécanismes flexibles de régulation monétaire associant le relâchement des contraintes administratives à un renforcement de la surveillance bancaire, dans le cadre d’une libéralisation graduelle du marché du crédit.

2007 ou la reforme de la maturité
Adoptée le 20 janvier 2007 par la 11e Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement, la dernière reforme que ses initiateurs ont baptisé la ‘’reforme de la maturité’’, est entrée en vigueur le 1er avril 2010. Préservant les principes cardinaux d’égalité et de solidarité, elle s’inscrit dans le contexte de l’Accord de coopération liant les Etats membres de l’Umoa à la république française. Cette reforme a doté la Bceao de moyens d’actions et d’instruments adéquats pour la conduite d’une politique monétaire crédible et efficace, axée sur la recherche d’un objectif prioritaire de stabilité des prix. Il s’agit d’une modernisation du cadre institutionnel de l’UMOA et de la Bceao, le renforcement de l’efficacité de la politique monétaire pour créer les conditions d’un meilleur financement des économies de l’union et consolider la stabilité du système bancaire et financier dans la zone Umoa.

Par Jean-Louis GBANGBO
Jean-louis.gbangbo@jde-ci.com
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