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Politique Publié le lundi 16 août 2010 | L’Inter

Blocage du désarmement - Ce que l`Etat réserve aux ex-combattants et miliciens

© L’Inter Par DR
Crise ivoirienne - Miliciens pro-gouvernementaux
« Il faut reconnaître que l`Etat n`a pas les moyens de payer cet argent ( les 500000 fcfa de prime ndlr) aux éléments aujourd`hui. C`est pour cela qu`on privilégie les programmes de réinsertion de ces éléments. Mais là aussi, nous n`avons pas les moyens de résorber l`ensemble des concernés ». Ces propos ont été tenus au cours d`une interview accordée au quotidien Fraternité Matin, par le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre Guillaume Soro, M. Koffi Koffi Paul. Un homme du sérail qui sait certainement ce qu`il dit. Il parlait justement des difficultés de financement que rencontre l`Etat de Côte d`Ivoire, relativement aux promesses faites aux ex-combattants dans l`accord complémentaire IV à l`accord politique de Ouagadougou. Cet accord prévoit en effet, comme solde de tout compte, une somme de 500000 fcfa à verser à chaque ex-combattant démobilisé et aux miliciens démantélés, ainsi que le bénéfice de la réinsertion socio-économique dans des programmes conçus à cet effet. Mais rien de tout cela ne semble pouvoir être possible, selon le directeur de cabinet adjoint de Soro, pour satisfaire les ex-combattants. En tout cas, pas avant les élections prévues le 31 octobre 2010. Et pourtant, au cours d`un conclave qui les a réunis les mercredi 11, jeudi 12 et vendredi 13 août 2010, les Forces armées des Forces nouvelles (Fafn) ont souligné qu`il faudra régler les problèmes liés à la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants avant la tenue des élections. « Il a été dit depuis 2008 à Ouagadougou que les ex-combattants démobilisés devaient percevoir 500000 fcfa comme solde de tout compte. Jusqu`à présent, cette position n`est pas mise en application. Cette situation nous crée un certain nombre de problèmes et pour nous, il faudrait que des solutions soient trouvées avant les échéances électorales », a dit Bamba Sinima, directeur de cabinet du secrétaire général des Forces nouvelles. En clair, l`Etat devra s`assurer que les anciens soldats qui ont été démobilisés, bénéficient des avantages qui leur ont été octroyés par l`accord IV à l`Apo, au risque de voir le processus de paix, tomber dans une nouvelle impasse. De son côté, l`Etat n`entend pas laisser les questions de désarmement bloquer encore une fois le processus de paix en Côte d`Ivoire. « Il faudra tôt ou tard mettre les pieds dans le plat et dire aux jeunes qu`il n`est pas possible de leur payer chacun 500000 fcfa pour solde de tout compte et leur proposer ce qu`on peut faire, à savoir un programme spécial d`emplois sur deux à trois ans. Pourquoi, par exemple, ne pas transformer cet argent en une pension aux anciens combattants qu`il faudra leur payer sur un ou deux ans ? », propose Koffi Koffi Paul. Les ex-combattants et les miliciens ne devront donc pas compter sur le pécule que leur doit l`Etat, avant le scrutin présidentiel du 31 octobre 2010. Même après les élections, leur dû sera échelonné sur une certaine période, comme une pension. « Je pense qu`il faut imaginer d`autres solutions plus réalistes et ne pas se figer sur ce qui est écrit dans l`accord complémentaire IV de l`Apo, mais qui n`est pas tenable dans le contexte actuel ». Le directeur de cabinet adjoint de Guillaume Soro va plus loin pour brandir la menace contre tout contrevenant à cette mesure, notamment les miliciens, qui semble déjà un acquis du côté du gouvernement. « (…) C`est pour cela que les autorités militaires, en accord avec les autorités politiques, ont pris une décision pour donner une date limite pour qu`ils entrent dans les rangs. Il leur sera indiqué qu`à partir de cette date, toute personne qui sera prise avec une arme alors que la loi ne lui permet pas de façon légale d`en être détentrice, sera considérée comme un hors-la-loi et traitée comme tel. Cela fait partie du dispositif de désarmement », a-t-il martelé. Avis donc aux ex-combattants et autres miliciens qui voudraient se faire justice par les armes, quand cette mesure gouvernementale entrera en vigueur. Il faudra compter avec les forces de coercition de l`Etat.

Hamadou ZIAO
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