A Divo, la population malinké accuse l'Institut national de la statistique d'être complice des demandeurs de radiations massives de pétitionnaires de la liste électorale provisoire.
Les violents événements qui ont paralysé la ville de Divo en février dernier, suite à des radiations massives de la liste électorale n'ont, semble-t-il, pas apporté la sagesse nécessaire à certains acteurs politiques de la localité. Alors que l'affichage de la liste est attendue, avec impatience, par la population et les observateurs du processus de sortie de crise, les dénonciations de ''fraudeurs'' refont surface. Avec acuité. A Divo, ce sont 8000 formulaires de demandes de radiations qui ont été retirés, dans la plupart des cas par des militants du Front populaire ivoirien (Fpi), auprès de la Commission électorale indépendante (Cei). De quoi inquiéter ceux qui croyaient passé le spectre de février 2010. D'autant qu'après que la Cei n'a pas donné de suite favorable aux 123 dossiers de demandes de radiation qu'elle a reçues, les ''chasseurs de fraudeurs'' ont décidé de saisir le tribunal. De sources concordantes, les personnes qui sont dans leur ligne de mire, ont des noms à consonance nordique. La population malinké de Divo, qui ne veut pas s'en laisser conter, a décidé de prendre le taureau par les cornes. Heureusement, pas par la violence comme ce fut le cas il y a six mois. Elle a rencontré le préfet, Pierre Eleuthère Logbo, pour lui faire part de ses inquiétudes. Selon Koné Bayo, membre de la communauté malinké et pétitionnaire, il s'est agi de porter à la connaissance de l'autorité administrative le constat que la quasi-totalité des demandes de radiations concerne des Malinké. Ce qui les inquiète le plus, a soutenu notre interlocuteur, est que pour leurs réclamations devant la justice, les ''contestataires'' disposent de certaines informations confidentielles sur les pétitionnaires. Or, soutient Koné Bayo, ils n'avaient pas été en mesure de fournir ces détails devant la Cei. D'où viennent donc ces informations ? La communauté malinké pointe un doigt accusateur sur l'Institut national de la statistique (Ins) qu'elle soupçonne d'être de connivence avec les militants du Fpi. Hier encore, la communauté malinké était en réunion relativement à la question. Divo n'est pas un cas isolé. A San-Pedro également, samedi, la population malinké a protesté contre des tentatives de radiation en masse de ses fils. Au terme d'une marche, elle a rencontré le préfet à qui elle a remis une motion de protestation. Ce dernier s'est réjoui de la démarche pacifique et républicaine de ses administrés et a promis transmettre leur message « à qui de droit ». Si à San-Pedro tout comme à Divo, l'on peut saluer l'intelligence avec laquelle revendiquent les pétitionnaires, l'on est en droit de se demander jusqu'à quand dominera le bon sens ? On peut le dire, le feu couve sous la cendre.
Bamba K. Inza
Les violents événements qui ont paralysé la ville de Divo en février dernier, suite à des radiations massives de la liste électorale n'ont, semble-t-il, pas apporté la sagesse nécessaire à certains acteurs politiques de la localité. Alors que l'affichage de la liste est attendue, avec impatience, par la population et les observateurs du processus de sortie de crise, les dénonciations de ''fraudeurs'' refont surface. Avec acuité. A Divo, ce sont 8000 formulaires de demandes de radiations qui ont été retirés, dans la plupart des cas par des militants du Front populaire ivoirien (Fpi), auprès de la Commission électorale indépendante (Cei). De quoi inquiéter ceux qui croyaient passé le spectre de février 2010. D'autant qu'après que la Cei n'a pas donné de suite favorable aux 123 dossiers de demandes de radiation qu'elle a reçues, les ''chasseurs de fraudeurs'' ont décidé de saisir le tribunal. De sources concordantes, les personnes qui sont dans leur ligne de mire, ont des noms à consonance nordique. La population malinké de Divo, qui ne veut pas s'en laisser conter, a décidé de prendre le taureau par les cornes. Heureusement, pas par la violence comme ce fut le cas il y a six mois. Elle a rencontré le préfet, Pierre Eleuthère Logbo, pour lui faire part de ses inquiétudes. Selon Koné Bayo, membre de la communauté malinké et pétitionnaire, il s'est agi de porter à la connaissance de l'autorité administrative le constat que la quasi-totalité des demandes de radiations concerne des Malinké. Ce qui les inquiète le plus, a soutenu notre interlocuteur, est que pour leurs réclamations devant la justice, les ''contestataires'' disposent de certaines informations confidentielles sur les pétitionnaires. Or, soutient Koné Bayo, ils n'avaient pas été en mesure de fournir ces détails devant la Cei. D'où viennent donc ces informations ? La communauté malinké pointe un doigt accusateur sur l'Institut national de la statistique (Ins) qu'elle soupçonne d'être de connivence avec les militants du Fpi. Hier encore, la communauté malinké était en réunion relativement à la question. Divo n'est pas un cas isolé. A San-Pedro également, samedi, la population malinké a protesté contre des tentatives de radiation en masse de ses fils. Au terme d'une marche, elle a rencontré le préfet à qui elle a remis une motion de protestation. Ce dernier s'est réjoui de la démarche pacifique et républicaine de ses administrés et a promis transmettre leur message « à qui de droit ». Si à San-Pedro tout comme à Divo, l'on peut saluer l'intelligence avec laquelle revendiquent les pétitionnaires, l'on est en droit de se demander jusqu'à quand dominera le bon sens ? On peut le dire, le feu couve sous la cendre.
Bamba K. Inza