Après la gigantesque et mémorable marche pacifique de protestation des ressortissants du Grand Nord à San-Pedro, marche qui a fait du bruit dans la cité, nous avons rencontré le Dougoutigui Koné Lacina, chef central du Grand Nord en compagnie de l’un de ses adjoints, Fofana Mékuo, chef des ressortissants de Séguéla. Entretien.
Le Patriote : Chef, quelle est la raison de cette marche de protestation des nordistes de San-Pedro ?
Chef Koné Lacina : Je me nomme El Hadj Koné Lacina, originaire du Denguelé, je suis le chef central des ressortissants du Grand Nord, résidant à San-Pedro. Ce n’est pas pour rien que nous avons organisé cette marche pacifique. En tant que chef, nous entendons beaucoup de choses. Il y a souvent beaucoup de rumeurs mais aussi, il y a la vérité. Nous sommes ainsi toujours sur le qui-vive. Le Préfet de région, le Pr N’guessan Obouo Jacques, au cours d’une réunion, nous a recommandé d’éviter tout ce qui peut provoquer la pagaille. De ne pas prêter attention aux rapports sans fondements. D’éviter les troubles entre nous et entre nous et nos voisins. Que cela n’est pas bon pour le pays. Nous sommes tous conscients que depuis 2002, la situation du pays n’arrange personne. Concernant les papiers des ressortissants du Grand Nord, beaucoup se plaignent : soit leur nom n’est pas sur la liste électorale, soit c’est celui de leur épouse, soit celui d’un proche. A présent, nous apprenons que des gens désignent des membres de notre communauté comme étant des étrangers qu’il faut rayer de la liste électorale. A la CEI, nos parents ont vu les photos de ceux qui les accusent d’être étrangers. C’est bien précisé que tel désigne tel nombre de nordistes comme étant des Ivoiriens. Pris de colère chacun se dit : « Si c’est comme cela, nous allons aller les rencontrer afin qu’ils nous disent en face, sur quoi ils se basent pour nous traiter d’étrangers. Nous savons où ils habitent ». Pour les calmer, je leur ai dit que nous sommes dans un pays de paix et pour cela, nous devons aller rencontrer notre Préfet et l’informer, lui expliquer ce qui se passe. Car si chacun se lève pour aller demander individuellement, cela peut dégénérer. Ce sera grave et s’il y a des dégâts, ma communauté sera désignée. Et à qui va-t-on demander des comptes ? Aux chefs que nous sommes. A partir du moment où je suis au courant, il fallait que nous informions notre gouverneur. Nous avons tenu une réunion au cours de laquelle il a été décidé que nous allions tous le rencontrer. J’étais pour une délégation mais la majorité a décidé autrement et nous nous sommes plié à la volonté du groupe En m’opposant systématiquement, certains pourraient penser que je suis complice de la situation, complice des dénonciateurs. Avant d’accepter que tout le monde marche pour aller rencontrer M. le Préfet, j’ai insisté qu’elle se fasse dans le calme et la discipline, sans écart, sans casse. En plus, ce n’est pas une affaire de partis politiques mais une affaire qui concerne le Grand Nord. J’ai donc demandé qu’une lettre d’information soit adressée à M. le Préfet avant et c’est ce qui a été fait. En retour, le Préfet m’a averti que s’il y avait des casses, j’en serais responsable. Nous avons donc organisé une marche pacifique le samedi 14 août 2010 pour aller signifier notre mécontentement à M. le Préfet, via l’ONUCI. Nous lui avons remis notre motion de protestation accompagnée de documents comportant des centaines de noms nordistes accusés d’être des étrangers avec en plus les photos de leurs accusateurs. Nous lui avons dit que nous faisons cette démarche afin qu’il trouve la solution idoine pour éviter des règlements de comptes.
Sory Blintiaka (Correspondant)
Le Patriote : Chef, quelle est la raison de cette marche de protestation des nordistes de San-Pedro ?
Chef Koné Lacina : Je me nomme El Hadj Koné Lacina, originaire du Denguelé, je suis le chef central des ressortissants du Grand Nord, résidant à San-Pedro. Ce n’est pas pour rien que nous avons organisé cette marche pacifique. En tant que chef, nous entendons beaucoup de choses. Il y a souvent beaucoup de rumeurs mais aussi, il y a la vérité. Nous sommes ainsi toujours sur le qui-vive. Le Préfet de région, le Pr N’guessan Obouo Jacques, au cours d’une réunion, nous a recommandé d’éviter tout ce qui peut provoquer la pagaille. De ne pas prêter attention aux rapports sans fondements. D’éviter les troubles entre nous et entre nous et nos voisins. Que cela n’est pas bon pour le pays. Nous sommes tous conscients que depuis 2002, la situation du pays n’arrange personne. Concernant les papiers des ressortissants du Grand Nord, beaucoup se plaignent : soit leur nom n’est pas sur la liste électorale, soit c’est celui de leur épouse, soit celui d’un proche. A présent, nous apprenons que des gens désignent des membres de notre communauté comme étant des étrangers qu’il faut rayer de la liste électorale. A la CEI, nos parents ont vu les photos de ceux qui les accusent d’être étrangers. C’est bien précisé que tel désigne tel nombre de nordistes comme étant des Ivoiriens. Pris de colère chacun se dit : « Si c’est comme cela, nous allons aller les rencontrer afin qu’ils nous disent en face, sur quoi ils se basent pour nous traiter d’étrangers. Nous savons où ils habitent ». Pour les calmer, je leur ai dit que nous sommes dans un pays de paix et pour cela, nous devons aller rencontrer notre Préfet et l’informer, lui expliquer ce qui se passe. Car si chacun se lève pour aller demander individuellement, cela peut dégénérer. Ce sera grave et s’il y a des dégâts, ma communauté sera désignée. Et à qui va-t-on demander des comptes ? Aux chefs que nous sommes. A partir du moment où je suis au courant, il fallait que nous informions notre gouverneur. Nous avons tenu une réunion au cours de laquelle il a été décidé que nous allions tous le rencontrer. J’étais pour une délégation mais la majorité a décidé autrement et nous nous sommes plié à la volonté du groupe En m’opposant systématiquement, certains pourraient penser que je suis complice de la situation, complice des dénonciateurs. Avant d’accepter que tout le monde marche pour aller rencontrer M. le Préfet, j’ai insisté qu’elle se fasse dans le calme et la discipline, sans écart, sans casse. En plus, ce n’est pas une affaire de partis politiques mais une affaire qui concerne le Grand Nord. J’ai donc demandé qu’une lettre d’information soit adressée à M. le Préfet avant et c’est ce qui a été fait. En retour, le Préfet m’a averti que s’il y avait des casses, j’en serais responsable. Nous avons donc organisé une marche pacifique le samedi 14 août 2010 pour aller signifier notre mécontentement à M. le Préfet, via l’ONUCI. Nous lui avons remis notre motion de protestation accompagnée de documents comportant des centaines de noms nordistes accusés d’être des étrangers avec en plus les photos de leurs accusateurs. Nous lui avons dit que nous faisons cette démarche afin qu’il trouve la solution idoine pour éviter des règlements de comptes.
Sory Blintiaka (Correspondant)