C’est sûr que, le rythme auquel évolue les audiences en radiation des présumés fraudeurs détectés par la « Cellule scientifique » du Front populaire ivoirien à Gagnoa, d’ici au 25 août 2010, la liste électoral dans la région du Fromager sera débarrassée de noms jugés douteux. Depuis le 28 juillet 2010, la chasse aux présumés fraudeurs fait rage, notamment au tribunal de première instance de Gagnoa. Certains des fraudeurs, convaincus de leur culpabilité ou ayant peur de se faire arrêter ont tout simplement choisi de fuir le département pour ne pas tomber dans les serres de la justice… De fait, il ne se passe pas de jour sans que le président du tribunal de Gagnoa que préside M. Bléouin Bernard, aidé des procureurs Prégnon Zarou et Séry Guillaume, ne prononce des radiations collectives. Déjà, depuis l’ouverture des audiences, 373 personnes, aux patronymes parfois évocateurs, sont passées à la trappe. L’objectif visé par le tribunal de Gagnoa, rendre « propre la liste » par l’élagage complète et totale de ces « 4000 » personnes détectées par la « cellule scientifique » du Front populaire ivoirien ( Fpi) comme étant des fraudeurs de la nationalité ivoirienne. Derrière ces radiations massives, se présente un homme : M. Laurent Ottro Zirignon, Pca de la Société ivoirienne de raffinerie ( Sir), probable candidat à la mairie de Gagnoa à qui d’ailleurs, Laurent Gbagbo vient de faire la courte échelle en nommant, au poste d’Ambassadeur au Gabon M. Gnohité Hilaire, qui lui faisait ombrage… M. Laurent Ottro Zirignon a installé un cabinet « anti-fraude » à Gagnoa que dirige M. Abiyou Dohoun. C’est lui qui est à la base de toutes ces requêtes en radiation. Ce cabinet a fait un travail de fourmis à Gagnoa qui a abouti au listage de ces 4000 présumés fraudeurs dont les procès se tiennent chaque jour au tribunal. Cette cellule traque, dans leur dernier retranchement ces présumés fraudeurs pour les mettre à la disposition de la justice. Comme pour créer la panique, voire la psychose dans le camp de ces pétitionnaires, le tribunal utilise de grands moyens. Les prévenus sont convoqués par voie de communiqués diffusés sur les antennes de « Prestige Fm », la radio locale connue officiellement sous l’appellation « Radio-Gagnoa ». Des chefs de communauté ont, quant à eux, reçu les listes des membres de leurs ressortissants qui doivent passer devant les tribunaux. Les statistiques établies par la « cellule scientifique » du Fpi parlent d’elles-mêmes. 56 % de ces présumés fraudeurs seraient des maliens, 18 % des guinéens, 21 % des burkinabé, 05 % repartis entre les autres pays de la Cedeao, de la Mauritanie et de la Centrafrique. En général, ces présumés fraudeurs, ne viennent pas au procès, de peur d’être arrêtés. Certains d’entre eux ont choisi, selon des sources policières, de quitter la ville de Gagnoa, sur la pointe des pieds. De sources proches du tribunal « après la phase des radiations, suivront les procès en pénal ». Ceux des présumés fraudeurs qui ne viendront pas, de façon délibérée, demander leur radiation de la liste électorale s’exposent à des poursuites judicaires qui pourraient entrainer des sanctions allant à des peines d’emprisonnement fermes. Signalons que les recherches des fraudeurs sont faites à partir des Cd-rom de la Cedeao et des Cd-rom des cartes de séjour. Des croisements sont faits avec la liste électorale provisoire. Lorsque des personnes figurent, à la fois sur le Cd-rom de la Cedeao et de la carte de séjour qu’elles se retrouvent sur la liste électorale provisoire, elles sont considérées, immédiatement comme des fraudeurs à livrer au tranchant de la justice. La sentence tombe, sans ménagement, que les présumés fraudeurs se présentent à la barre ou non…
Armand B. DEPEYLA
Légende : Le président de la Cei doit surveiller, comme du lait sur le feu, ces radiations collectives…
Armand B. DEPEYLA
Légende : Le président de la Cei doit surveiller, comme du lait sur le feu, ces radiations collectives…