Joseph Andjou, journaliste ivoirien, résidant en France depuis 25 ans. Il y travaille, depuis 18 ans, dans le métier de la radio et de la télévision. De passage à Abidjan, il parle de la presse ivoirienne, de la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire…
Vous êtes plus connu en tant que présentateur de journal télévisé, que fait concrètement Joseph Andjou actuellement ?
J’ai monté ma société de production dénommée média post international. Nous faisons du média training, on fait des plans médias, des interviews, des émissions de télévision sur Canal+. L’émission s’appelle « Zoom Horizon ». Je travaille, certes, en France, mais, aussi, j’ai un bureau à Abidjan.
Pour vous qui exercez le métier de journalisme en France depuis plusieurs années, quelle différence fondamentale faites-vous entre la presse ivoirienne et celle de l’Occident ?
Il y a beaucoup d’efforts qui ont été faits au niveau de la presse en Côte d’Ivoire. Quand on voit tout une pléthore de journaux, depuis l’avènement du multipartisme, on peut dire qu’il y a un bon travail qui a été fait. Mais, il faut reconnaître que beaucoup reste à faire. Parce qu’il y a toujours de petits ratés au niveau des titres à la une, qui n’ont vraiment pas de rapport avec le corps même du sujet. Je parle là, singulièrement, de la presse écrite. En Europe, effectivement, il y a des presses qu’on appelle souvent des presses peoples, des presses à caractère un peu sauvage dans la manière de travailler, parce qu’on rentre très souvent dans la vie privée des gens. Mais, là-bas, le travail reste quand même bien organisé. Toutefois, je ne veux pas dire qu’en Côte d’Ivoire, on ne fout rien. Bien au contraire, on travaille, mais, on a encore beaucoup d’efforts à faire.
Vous avez parlé de la presse écrite ivoirienne, quel regard, portez-vous également sur la télévision nationale ?
S’agissant de la télévision ivoirienne, les gens doivent continuer à travailler. Il y a de bonnes émissions, mais il y a aussi des émissions ratées.
Quelles sont ces émissions ratées ?
Je ne vais pas les citer. Les émissions ratées, on les connait tous. Il y a des émissions pour lesquelles, le son n’est pas à un bon niveau, l’image n’est pas bien, le caméraman filme très mal…Toutefois, il y a de bonnes émissions qu’il faut saluer.
Lesquelles ?
Particulièrement, j’aime bien une émission comme « Mensonge d’un soir ». C’est une bonne émission, parce qu’on parle de nos traditions. Ce qui permet aux jeunes gens de s’imprégner de la tradition ivoirienne. En plus, l’émission est bien filmée, c’est simple et il y a une, deux ou trois caméras. Je trouve cette émission très bonne. J’apprécie aussi une émission comme « Tempo ». Il y a également de bonnes émissions de débat. Notamment, l’émission de Issa Sangaré Yéresso dénommée « En toute franchise ».
M. Joseph Andjou, en tant que présentateur du journal télévisé, quel regard portez-vous sur les animateurs du journal télévisé en Côte d’ivoire ?
Au niveau du journal télévisé, j’aime bien le travail de toute l’équipe de la RTI. Toutefois, j’apprécie beaucoup le travail de certains confrères comme David Mobio et Albéric Niango. Parce que ce sont des personnes qui sont très professionnelles.
Vous êtes aussi connu comme une personne très engagée pour la protection de l’environnement… ?
J’ai un faible pour la défense de notre climat, de notre environnement, en Afrique. C’est quelque chose que j’aime bien. Parce que la nature est importante. La nature, c’est nous-même, la nature, c’est notre présence, mais également notre futur.
Pour vous qui vivez depuis plusieurs décennies en Europe, quelle vue, de loin, les uns et les autres ont-ils de la Côte d’Ivoire ?
Les gens pensent que la Côte d’Ivoire n’est pas un pays démocratique, au niveau de la presse, comme au niveau même de la politique. Ce qui n’est pas totalement faux. Mais ce n’est pas également vrai à cent pour cent. Il faut reconnaître que beaucoup d’efforts ont été faits en Côte d’Ivoire. Sans être prétentieux, je défends mon pays lorsqu’il est attaqué injustement. Et, je le fais aussi pour tous les pays d’Afrique.
Joseph Andjou, compte-t-il revenir pour s’installer définitivement en Côte d’Ivoire ?
Oui, je reviendrai, un jour.
Pour réaliser sans doute des projets?
J’ai évidemment des projets notamment de télévision.
Votre avis sur la libéralisation de l’audiovisuel en Côte d’Ivoire, qui coince jusqu’à présent ?
C’est dommage que la Côte d’ivoire ne soit pas jusqu’aujourd’hui libéré au niveau de l’audiovisuel. Pour moi, il n’y a pas suffisamment de volonté politique. Parce que quand vous allez au Congo Brazzaville, au Mali, au Sénégal, au Congo Kinshasa, il y a plusieurs chaînes de télévision. Chez nous, il n’y a qu’une seule télévision.
Quelle est la contribution que vous pouvez apporter à la situation sociopolitique actuelle en Côte d’Ivoire?
Ma contribution, c’est la défense de ce pays, la Côte d’ivoire, que je fais depuis longtemps en France. Si vous vous souvenez bien, sur I-Télé, chaque fois que je faisais le journal, je m’efforçais à montrer le bon visage de la Côte d’Ivoire. C’est ma contribution à moi.
Qu’est-ce que vous conseillez donc aux Ivoiriens pour sortir véritablement de la crise ?
Je conseille aux Ivoiriens d’être des gens de confiance, qu’ils aient confiance en eux, d’espérer par eux-mêmes, de ne jamais attendre le soutien de quelqu’un d’autre. Ce que je dis est valable sur tous les plans. Média, politique, économie, transport, environnement. Il ne faut pas attendre l’Occident. Personne ne viendra développer l’Afrique, encore moins la Côte d’Ivoire, à notre place.
La Côte d’Ivoire, à l’instar de plusieurs pays en Afrique, à 50 ans d’indépendance. Quel est votre jugement sur ces 50 années. Et quelles leçons souhaitez-vous que les Africains tirent de ce cinquantenaire ?
Cinquante ans de quoi ? D’indépendance économique ? Je ne crois pas. Si c’est 50 ans d’indépendance politique, on essaie de faire notre propre politique interne. Mais, nous savons très bien que tout est dirigé par la main de l’autre. Et ces cinquante ans doivent nous amener à réfléchir, véritablement sur ce que nous allons faire dans les cinquante ans à venir. Les cinquante années sont passées, d’autres pays Africains ont réussi plus ou moins à poser leur jalon pour sortir le continent de la misère, c’est à saluer. Mais ce n’est pas encore suffisant, parce qu’un pays doit se projeter dans un siècle, dans 300 ans, mais pas dans 50 ans. On a eu à faire de gros efforts pour implanter l’économie africaine. En Côte d’Ivoire, on est quand même un pays structuré. Il y a quand même des actions qui sont menées chez nous, qu’il faut saluer. Là, encore, une fois de plus, il ne faut pas rester là, pour dire qu’on a travaillé pendant 50 ans. Il y a eu des loupés politiques, il y a eu des succès politiques ou économiques. On doit faire table rase et se remettre en cause. Il faut qu’on ait plus confiance en nous-mêmes, pour pouvoir bien aborder les 50 années à venir. Il faut qu’on reste nous-mêmes. Ayons confiance en nous, parce que la Chine, il y a 60 ans, était derrière l’Afrique. Aujourd’hui, la Chine est devant nous. Donc, c’est possible que l’Afrique décolle. C’est une question de confiance. Il ne faut pas être complexé face aux Chinois ou aux Européens. On doit prendre notre vie en main, nos espérances dans nos mains pour faire avancer le continent africain
R.Dibi
Vous êtes plus connu en tant que présentateur de journal télévisé, que fait concrètement Joseph Andjou actuellement ?
J’ai monté ma société de production dénommée média post international. Nous faisons du média training, on fait des plans médias, des interviews, des émissions de télévision sur Canal+. L’émission s’appelle « Zoom Horizon ». Je travaille, certes, en France, mais, aussi, j’ai un bureau à Abidjan.
Pour vous qui exercez le métier de journalisme en France depuis plusieurs années, quelle différence fondamentale faites-vous entre la presse ivoirienne et celle de l’Occident ?
Il y a beaucoup d’efforts qui ont été faits au niveau de la presse en Côte d’Ivoire. Quand on voit tout une pléthore de journaux, depuis l’avènement du multipartisme, on peut dire qu’il y a un bon travail qui a été fait. Mais, il faut reconnaître que beaucoup reste à faire. Parce qu’il y a toujours de petits ratés au niveau des titres à la une, qui n’ont vraiment pas de rapport avec le corps même du sujet. Je parle là, singulièrement, de la presse écrite. En Europe, effectivement, il y a des presses qu’on appelle souvent des presses peoples, des presses à caractère un peu sauvage dans la manière de travailler, parce qu’on rentre très souvent dans la vie privée des gens. Mais, là-bas, le travail reste quand même bien organisé. Toutefois, je ne veux pas dire qu’en Côte d’Ivoire, on ne fout rien. Bien au contraire, on travaille, mais, on a encore beaucoup d’efforts à faire.
Vous avez parlé de la presse écrite ivoirienne, quel regard, portez-vous également sur la télévision nationale ?
S’agissant de la télévision ivoirienne, les gens doivent continuer à travailler. Il y a de bonnes émissions, mais il y a aussi des émissions ratées.
Quelles sont ces émissions ratées ?
Je ne vais pas les citer. Les émissions ratées, on les connait tous. Il y a des émissions pour lesquelles, le son n’est pas à un bon niveau, l’image n’est pas bien, le caméraman filme très mal…Toutefois, il y a de bonnes émissions qu’il faut saluer.
Lesquelles ?
Particulièrement, j’aime bien une émission comme « Mensonge d’un soir ». C’est une bonne émission, parce qu’on parle de nos traditions. Ce qui permet aux jeunes gens de s’imprégner de la tradition ivoirienne. En plus, l’émission est bien filmée, c’est simple et il y a une, deux ou trois caméras. Je trouve cette émission très bonne. J’apprécie aussi une émission comme « Tempo ». Il y a également de bonnes émissions de débat. Notamment, l’émission de Issa Sangaré Yéresso dénommée « En toute franchise ».
M. Joseph Andjou, en tant que présentateur du journal télévisé, quel regard portez-vous sur les animateurs du journal télévisé en Côte d’ivoire ?
Au niveau du journal télévisé, j’aime bien le travail de toute l’équipe de la RTI. Toutefois, j’apprécie beaucoup le travail de certains confrères comme David Mobio et Albéric Niango. Parce que ce sont des personnes qui sont très professionnelles.
Vous êtes aussi connu comme une personne très engagée pour la protection de l’environnement… ?
J’ai un faible pour la défense de notre climat, de notre environnement, en Afrique. C’est quelque chose que j’aime bien. Parce que la nature est importante. La nature, c’est nous-même, la nature, c’est notre présence, mais également notre futur.
Pour vous qui vivez depuis plusieurs décennies en Europe, quelle vue, de loin, les uns et les autres ont-ils de la Côte d’Ivoire ?
Les gens pensent que la Côte d’Ivoire n’est pas un pays démocratique, au niveau de la presse, comme au niveau même de la politique. Ce qui n’est pas totalement faux. Mais ce n’est pas également vrai à cent pour cent. Il faut reconnaître que beaucoup d’efforts ont été faits en Côte d’Ivoire. Sans être prétentieux, je défends mon pays lorsqu’il est attaqué injustement. Et, je le fais aussi pour tous les pays d’Afrique.
Joseph Andjou, compte-t-il revenir pour s’installer définitivement en Côte d’Ivoire ?
Oui, je reviendrai, un jour.
Pour réaliser sans doute des projets?
J’ai évidemment des projets notamment de télévision.
Votre avis sur la libéralisation de l’audiovisuel en Côte d’Ivoire, qui coince jusqu’à présent ?
C’est dommage que la Côte d’ivoire ne soit pas jusqu’aujourd’hui libéré au niveau de l’audiovisuel. Pour moi, il n’y a pas suffisamment de volonté politique. Parce que quand vous allez au Congo Brazzaville, au Mali, au Sénégal, au Congo Kinshasa, il y a plusieurs chaînes de télévision. Chez nous, il n’y a qu’une seule télévision.
Quelle est la contribution que vous pouvez apporter à la situation sociopolitique actuelle en Côte d’Ivoire?
Ma contribution, c’est la défense de ce pays, la Côte d’ivoire, que je fais depuis longtemps en France. Si vous vous souvenez bien, sur I-Télé, chaque fois que je faisais le journal, je m’efforçais à montrer le bon visage de la Côte d’Ivoire. C’est ma contribution à moi.
Qu’est-ce que vous conseillez donc aux Ivoiriens pour sortir véritablement de la crise ?
Je conseille aux Ivoiriens d’être des gens de confiance, qu’ils aient confiance en eux, d’espérer par eux-mêmes, de ne jamais attendre le soutien de quelqu’un d’autre. Ce que je dis est valable sur tous les plans. Média, politique, économie, transport, environnement. Il ne faut pas attendre l’Occident. Personne ne viendra développer l’Afrique, encore moins la Côte d’Ivoire, à notre place.
La Côte d’Ivoire, à l’instar de plusieurs pays en Afrique, à 50 ans d’indépendance. Quel est votre jugement sur ces 50 années. Et quelles leçons souhaitez-vous que les Africains tirent de ce cinquantenaire ?
Cinquante ans de quoi ? D’indépendance économique ? Je ne crois pas. Si c’est 50 ans d’indépendance politique, on essaie de faire notre propre politique interne. Mais, nous savons très bien que tout est dirigé par la main de l’autre. Et ces cinquante ans doivent nous amener à réfléchir, véritablement sur ce que nous allons faire dans les cinquante ans à venir. Les cinquante années sont passées, d’autres pays Africains ont réussi plus ou moins à poser leur jalon pour sortir le continent de la misère, c’est à saluer. Mais ce n’est pas encore suffisant, parce qu’un pays doit se projeter dans un siècle, dans 300 ans, mais pas dans 50 ans. On a eu à faire de gros efforts pour implanter l’économie africaine. En Côte d’Ivoire, on est quand même un pays structuré. Il y a quand même des actions qui sont menées chez nous, qu’il faut saluer. Là, encore, une fois de plus, il ne faut pas rester là, pour dire qu’on a travaillé pendant 50 ans. Il y a eu des loupés politiques, il y a eu des succès politiques ou économiques. On doit faire table rase et se remettre en cause. Il faut qu’on ait plus confiance en nous-mêmes, pour pouvoir bien aborder les 50 années à venir. Il faut qu’on reste nous-mêmes. Ayons confiance en nous, parce que la Chine, il y a 60 ans, était derrière l’Afrique. Aujourd’hui, la Chine est devant nous. Donc, c’est possible que l’Afrique décolle. C’est une question de confiance. Il ne faut pas être complexé face aux Chinois ou aux Européens. On doit prendre notre vie en main, nos espérances dans nos mains pour faire avancer le continent africain
R.Dibi