Les agressions dans les taxis-compteurs sont devenues monnaie courante. Le phénomène est loin de prendre fin. Le 14 juillet vers 6h, Mme N.A. emprunte un taxi de marque Toyota E 200 immatriculé 6607ET01 pour se rendre à la gare routière d’Adjamé (Utb). Elle et son frère prennent place à bord d’un taxi à Yopougon. “Ce que j’ai trouvé bizarre, raconte Mme N.A, c’est que chemin faisant le chauffeur qui devait logiquement prendre l’autoroute pour rallier la gare Utb d’Adjamé est plutôt passé par l’ancienne route”. «Au niveau de l’échangeur de la cité Fairmont, à cent mètres environ du pont de l’ancienne route, le conducteur du taxi simule une panne sèche. Il arrête le véhicule et part chercher du carburant», rapporte la jeune femme de 25 ans. Contre toute attente, c’est le moment choisi par deux malfrats pour entrer en scène. Sortis de la broussaille, les bandits sous la menace de leurs couteaux de cuisine, s’attaquent aux occupants du taxi-compteur. «Ils nous ont arraché mon sac à main contenant la somme de 150 mille Fcfa, mes téléphones portables et des effets vestimentaires», regrette la pauvre femme. Selon elle, leur agression n’est pas fortuite car le chauffeur avant de quitter Yopougon aurait passé un coup de fil téléphonique. « Il a donné l’itinéraire qu’il venait de prendre. Il a terminé ses propos en lançant : je prends l’ancienne route du Banco », ajoute Mme N.A en affirmant qu’après leur forfait les malfaiteurs ont pris le large. Toutefois, elle se dit convaincue de la complicité du chauffeur du taxi. Interrogé sur les faits de complicité de vol en réunion à main armée, celui-ci nie tout. Selon lui, il était allé chercher du carburant lorsque ses clients ont été agressés par deux individus. «Je voulais prendre un raccourci en passant par l’ancienne route du Banco. Le coup fil que j’ai passé, avait pour but de signifier au chauffeur titulaire du taxi que j’empruntais cette route afin d’économiser le carburant », avance Z.E., prévenu de complicité de vol. Présenté à la barre du tribunal du Plateau, le 21 juillet, le mis en cause réitère qu’il n’y est pour rien dans l’affaire. Il se défend en disant que s’il était de connivence avec les «vrais agresseurs», il ne serait pas revenu sur ses pas. Selon le parquet, il existe des doutes sur la participation du prévenu dans l’attaque. Le tribunal suit le ministère public dans son réquisitoire en prononçant la relaxe de l’accusé au bénéfice du doute.
Bahi K.
Bahi K.