« Je voudrais avant toute chose identifier clairement les préoccupations qui nous ont amené au Pnrc. Nous avons la date du 31 octobre 2010 qui a été fixée pour la tenue des élections présidentielles. En prélude à cette date, il ya un certain nombre d’opérations liées au processus de sortie de crise qui doivent rassurer les Ivoiriens. Au nombre de ces opérations, il y a la question du désarmement et de la réinsertion des ex-combattants. Nous avons récemment entendu un chronogramme qui a été communiqué en ce qui concerne les Forces armées des forces nouvelles pour aller à l’encasernement. Mais depuis un certain temps, je voudrais faire remarquer qu’il y a une sorte d’omerta en ce qui concerne les groupes d’auto-défense que sont les miliciens. On n’en parle pas assez et nous étions ici pour que spécifiquement sur cette question le Pnrc puisse nous dire à quel niveau ils en sont avec la prise en compte de cette donne qui pourrait être de nature à rassurer les uns et les autres quant au respect de la date. Nous ressortons quelque peu rassuré de toutes les dispositions qui ont été prises par le programme. J’avoue qu’en venant ici, je n’avais imaginé qu’il ya un volume de tâche qui a été accompli par le programme. Il faut avouer qu’ils ont fait un travail énorme. Il y a certainement un manque de communication parce que la population, à la base, n’a pas accès à toutes les informations qui nous ont été livrées aujourd’hui. A ce niveau, je voudrais dire qu’il y a une inquiétude qui demeure quand nous sortons d’ici. Et cela nous amène à lancer un appel à l’endroit du chef de l’Etat et du Premier ministre. Comme le coordonnateur du programme national l’a dit, il y a environ vingt mille ex miliciens qui conditionnent leur démantèlement à une rencontre préalable avec le chef de l’Etat ou avec le Premier ministre. Je pense qu’assez de sacrifices ont été déjà faits dans le cadre de la sortie de crise. Et une rencontre avec les groupes d’auto-défense ne serait pas un sacrifice de trop. C’est pour cela que je voudrais en appeler à la vigilance des uns et des autres. Il est souhaitable qu’ils soient reçus pour qu’on puisse prendre en compte leur préoccupation. Parce qu’il est important que les Ivoiriens avancent sereinement vers les élections. Il est hors de question que des individus continuent de troubler la quiétude des populations qui ont besoin d’être rassurées pour aller à ces élections présidentielles. Pour nous, cette donne doit être absolument prise en compte. Il y a une lisibilité sur l’encasernement au niveau des Forces armées des Forces nouvelles. Au niveau des FDS, ils sont retournés en caserne. De ces deux côtés, si les choses avancent, il ne faudrait pas que les choses trainent au niveau des miliciens. Nous en appelons à la vigilance. Il ne faudrait pas que les Ivoiriens se retrouvent un matin avec une peau de banane supplémentaire qui sera jetée sur la voix des élections, parce que le peuple qui a soif de ces élections ne voudra pas l’accepter. »
Propos recueillis par Traoré M. Ahmed
Propos recueillis par Traoré M. Ahmed