Dessert, médicament, aphrodisiaque… le petit cola intéresse les consommateurs pour diverses utilisations. Autant de raisons qui font que cette noix au goût amer rapporte de l’argent à ceux qui la commercialisent. Enquête !
Samedi 31 juillet 2010, 10 heures 30 mn, nous sommes au corridor de Elibou sur l'autoroute du nord, en partance pour une mission à Yamoussoukro. Nous y marquons un arrêt pour acheter des fruits. A peine ouvrons-nous la portière de la voiture, que nous sommes abordés par un groupe de jeunes gens tenant en main des sachets contenant des petites noix recouvertes d'une membrane brune. ‘’ Il y a ‘’petit¬-cola’’, hein! ‘’, nous proposent-ils. Le temps de demander le prix de leur marchandise, deux grosses cylindrées marquent un arrêt. Les passagers des véhicules appellent aussitôt les vendeurs: ‘’ Petit-cola, viens!’’. ‘’ Petit, donne- moi 10 sachets de 500 Francs Cfa ‘’. Après eux arrivent d'autres clients, toujours à bord de grosses cylindrées. Ces derniers en achètent également. En moins de quinze minutes, ces petites noix sauvages au goût amer s'arrachent comme de petits pains. Toute chose qui a aiguisé notre curiosité. De retour de notre voyage, nous cherchons donc à savoir les réelles motivations de cet engouement, l'usage du produit, le lieu d'approvisionnement de ces noix dont le commerce semble porteur. Les témoignages sont pour le moins édifiants. M. Boukary Joly, détaillant du côté de Yopougon revèle qu’il n’y a pas que les hommes qui achètent le ‘’petit-cola’’ avec lui. ‘’Les femmes en achètent souvent. Certaines en prennent tous les matins. D'autres font leur provision sur une semaine. Mes clients sont réguliers ‘’, explique-t-il. Mme Salimata, vendeuse, installée au grand carrefour de Koumassi abonde dans le même sens. Elle ajoute que ce commerce de ‘’petit-cola’’ est juteux. Dans le cadre de cette enquête, nous nous sommes rendus dans la commune d’Anyama, localité réputée pour être la capitale de la cola et du ‘’petit-cola’’. Un vieillard exportateur que nous avons rencontré à Anyama a renchéri. Il a plutôt mis l’accent sur le volet culturel. ‘’J’ exerce cette activité depuis plus de 20 ans. Je ne fais que ça. Je m’y plais parce que chez les Malinké, la cola en général est d'une importance culturelle. Que ce soit le mariage, le baptême, les sacrifices, tout se fait à base de cola et quelquefois de ‘’petit-cola’’. Ce fruit est également source de distinction et de respect. Par exemple, lorsqu'on reçoit un invité de marque, on lui en donne. Au ‘’petit-cola’’, nous accordons la même importance, au regard des vêtus dont il regorge.’’, justifie-t-il. Avant d’ajouter que cette noix est considérée comme un dessert dans la tradition malinké. C’est d’ailleurs ce pourquoi ils en mangent après chaque repas. Du côté d’Anyama, les producteurs, importateurs et exportateurs de la cola et du ‘’petit-cola’’ se sont organisés en créant l’Association Nationale des Producteurs, Importateurs, Exportateurs de la Cola en Côte d'Ivoire ( ANAPIESCOCI), il y a deux ans. MM. Diarrassouba Abou Dramane, dit « Abou cola» et Kéita Brahima, sont respectivement président et secrétaire général de l’ANAPIESCOCI. M. Kéita Brahima précise que outre ce volet culturel, le ‘’petit-cola’’ possède plusieurs vertus, autre que l’aphrodisiaque que certains révèlent exclusivement.
Plus qu’un aphrodisiaque
Des clients nous confient que le ‘’petit-cola’’ soulage le cancer, le diabète et l'hypertension artérielle. Plusieurs propos recueillis auprès des consommateurs corroborent ces dires. ‘’Ma nouvelle trouvaille, c’est le ‘’petit-cola’’. Il me fait beaucoup de bien, surtout quand je sens un début de fatigue’’, affirme M. Bené Kouamé, cadre dans une banque de la place. Thierry Koné a lui révélé y avoir goûté par curiosité. Il dit ne plus s’en passer depuis trois ans. Depuis, il en consomme ce qui lui permet de réduire le stress et de régulariser sa tension artérielle. Mme Akouassi Afya trouve des vertus aphrodisiaques au petit-cola. Selon elle, cette graine augmente son appétit sexuel. ''Il régularise mon taux de sucre et apaise mon ulcère. j'en consomme régulièrement pour ma santé.'', indique t-elle. '' J'ai un problème cardiaque. J'ai des difficultés respiratoires lorsque je mange assez. Mais depuis plusieurs mois que je consomme ces petites noix, je me porte bien. Le revers, c'est que mon épouse est obligée de me supporter parce que je fais assez l'amour et cela tous les jours.», soutient pour sa part James Amani. Un groupe de femme révèle que le petit-cola permet de soigner 1 'hémorroïde. Deux autres femmes interrogées dans la commune de Yopougon déclarent que « ce fruit sauvage permet d’éviter la faim et est un antipoison. Nous en mangeons souvent quand nous voulons nous soumettre à un régime diète». Pour Aïchata Fanny, la trentaine révolue, seul le goût sucré que cette noix amère laisse après sa consommation l'intéresse. ‘’Moi, ça me dessaoûle. Pour le reste, je sais que le petit-cola aide à améliorer les érections et prévenir l'impuissance sexuelle ou le dysfonctionnement érectile qui est un problème très complexe qui peut avoir un grand nombre de causes et de remèdes’’, révèle Kouassi Jean Jacques . De Yopougon à Port-Bouët en passant par Abobo, Treichville, Marcory, Cocody, etc, le constat est net dans les communes. Le ‘’ petit-cola’’ augmente l'appétit sexuel tant chez les hommes que chez les femmes. Sébastien G, cadre dans une société de la place, révèle : ’’La performance sexuelle est devenue un effet de mode. Les femmes aiment les hommes puissants et endurants au lit. Je consomme le petit cola rien que pour ça, bien que je lui reconnaisse d’autres vertus’. Certains de nos interlocuteurs sont allés plus loin, quant au mode d'utilisation du ‘’petit-cola’’ Hié-Bi. Zamblé estime que pour plus d'efficacité, il faut en plus boire de la bière ou du vin. ‘’ L'association des deux produits me rend encore plus vigoureux. Mon épouse a reconnu mes prouesses au lit», s'est-il félicité souriant. Selon un vieux marabout, les Arabes en consomment beaucoup pour renforcer leur puissance sexuelle. Ils en font une poudre à laquelle ils ajoutent du sel pour la consommation. Chacun tire relativement satisfaction de la consommation du ‘’petit-cola’’ et du reste les vendeurs. Des vendeuses disent gagner leur vie en réalisant des bénéfices, tout comme les grossistes du côté de Elibou. «Je ne me plains pas. Je m'en sors avec ce que je tire de la vente de ce produit », a relevé Djénéba, vendeuse de ‘’petit-cola’’, au grand carrefour de Koumassi.
Marcelle AKA
Encadré 1
Man, Akoupé, Sikensi… les gros producteurs
Selon les producteurs, importateurs et exportateurs sont regroupés au sein de l’Association Nationale des Producteurs, Importateurs, Exportateurs de la Cola en Côte d'Ivoire ( ANAPIESCOCI), les régions de Man, Akoupé, et Elibu dans la sous-préfecture de Sikensi sont les plus gros producteurs du ‘’petit¬-cola’’. MM. Diarrassouba Abou Dramane et Kéita Brahima, respectivement président et secrétaire général de ladite structure ont confié que les noix sont obtenues après la cueillette des cabosses ou quand elles tombent des arbres. La période de la grande récolte se situe entre août et octobre. Selon nos interlocuteurs, les prix bord champ sont fixés entre 350 Fcfa et 400 Fcfa le kilogramme. " Nous travaillons à la chaîne. Notre réseau est composé de pisteurs, d’acheteurs basés dans les villages et hameaux du pays qui s’occupent de l’achat. Nous avons des camions pour convoyer la marchandise à notre base à Anyama. Sur place, une équipe s’occupe du tri. Les paquets de 50 Kg sont faits selon les tailles. ",a confié le président Diarrassouba Abou Dramane. La Côte d'Ivoire en produit plusieurs tonnes par an. Sur le plan mondial, elle vient en 2ème position après le Nigeria. Selon des sources proches des structures de commercialisation, les pays du Sahel constituent le plus gros marché ivoirien. Le ‘’petit-cola’’ est prisé en Côte d'Ivoire. A preuve, on en trouve à tous les carrefours. Sur l'autoroute du nord, à Elibu par exemple, les prix avec les démi-grossistes vont de 200 Fcfa à 500 Fcfa le kilogramme. Dans la ville d’Abidjan et dans celles de l’intérieur du pays, 4 des plus petites noix sont vendus à 50 Fca, 3 moyennes à 50 Fcfa et 3 grosses à 100 Fcfa.
Marcelle A.
1-Code photo : petit-cola (photo MA)
Légende : Des amendes de ‘’petit-cola’’, fruit qui fait des merveilles
2-Code photo : secrétaire petit-cola
Légende : Une vue de sacs de petit-cola, derrière M. Diarrassouba Abou, prêt à l'exportation
Encadré 2
Dr Adou Ehui ( Chercheur en biomédical) :
‘’Le petit-cola rentre dans la fabrication de plusieurs médicaments ‘’
Le Dr Adou Ehui, président de l'Institut Biomédical et de Recherche Assamela (IBIOMA) et membre de la société française d’Ethnopharmacologie dont le siège est basé à Metz en France, a expliqué les vertus curatives de ce fruit sauvage.
Quelles sont les propriétés du petit-cola ?
Le ‘’petit-cola’’, de son nom scientifique Garcinia cola, appartient à la famille des sterculiaceae. Ce fruit a des vertus curatives. Il est utilisé comme élément de base dans la fabrication de médicaments. On l’utilise également en association avec d'autres plantes ou produits tels que l'ail, le citron, l'huile de Ginseng, le beurre de karité pour traiter certaines maladies.
Quelles sont ces maladies ?
On peut citer entre autres, les plaies de ventre, les plaies curables, l’ulcère de burili, le zona. Il soulage les maladies bucco-dentaires et rafraîchit l’haleine. Cette noix permet de traiter les douleurs lombaires, les problèmes de nerfs, les déboîtements, les maladies de sang ( drépanositose, le diabète, etc) et renforce le système immunitaire. Chez la femme par exemple, ‘’ le petit-cola’’ permet de traiter les kystes d’ovaires, le fibrome, salpingite (trompe bouchées), les règles douloureuses… Les hommes ne sont pas en reste. Les médicaments fabriqués à base de ‘’petit-cola’’ permettent de traiter l’oligo-spermie, l’azoospermie, la faiblesse sexuelle, l’éjaculation précoce. A propos des enfants, il guérit la Fontanelle du bébé à sa naissance. On l’utilise aussi pour allonger et grossir le sexe masculin. On l’utilise également pour grossir les seins.
Pouvez-vous nous expliquer le mode de traitement de certaines maladies ?
Il suffit d’en consommer régulièrement pour prévenir certaines affections, telles que les plaies de bouche, les mauvaises haleines et les problèmes d’estomac. Pour soigner le zona, il faut en écraser et ajouter du beurre de karité puis faire l’application locale. C’est pareil pour le traitement par exemple de la frontanelle. Le moins qu’on puisse dire c’est que ce fruit qu’on banalise fait des merveilles pour des couples. En effet, il permet de soulager les hommes qui souffrent d’éjaculation précoce.
Marcelle AKA
Code photo : Dr Adou Elie
Samedi 31 juillet 2010, 10 heures 30 mn, nous sommes au corridor de Elibou sur l'autoroute du nord, en partance pour une mission à Yamoussoukro. Nous y marquons un arrêt pour acheter des fruits. A peine ouvrons-nous la portière de la voiture, que nous sommes abordés par un groupe de jeunes gens tenant en main des sachets contenant des petites noix recouvertes d'une membrane brune. ‘’ Il y a ‘’petit¬-cola’’, hein! ‘’, nous proposent-ils. Le temps de demander le prix de leur marchandise, deux grosses cylindrées marquent un arrêt. Les passagers des véhicules appellent aussitôt les vendeurs: ‘’ Petit-cola, viens!’’. ‘’ Petit, donne- moi 10 sachets de 500 Francs Cfa ‘’. Après eux arrivent d'autres clients, toujours à bord de grosses cylindrées. Ces derniers en achètent également. En moins de quinze minutes, ces petites noix sauvages au goût amer s'arrachent comme de petits pains. Toute chose qui a aiguisé notre curiosité. De retour de notre voyage, nous cherchons donc à savoir les réelles motivations de cet engouement, l'usage du produit, le lieu d'approvisionnement de ces noix dont le commerce semble porteur. Les témoignages sont pour le moins édifiants. M. Boukary Joly, détaillant du côté de Yopougon revèle qu’il n’y a pas que les hommes qui achètent le ‘’petit-cola’’ avec lui. ‘’Les femmes en achètent souvent. Certaines en prennent tous les matins. D'autres font leur provision sur une semaine. Mes clients sont réguliers ‘’, explique-t-il. Mme Salimata, vendeuse, installée au grand carrefour de Koumassi abonde dans le même sens. Elle ajoute que ce commerce de ‘’petit-cola’’ est juteux. Dans le cadre de cette enquête, nous nous sommes rendus dans la commune d’Anyama, localité réputée pour être la capitale de la cola et du ‘’petit-cola’’. Un vieillard exportateur que nous avons rencontré à Anyama a renchéri. Il a plutôt mis l’accent sur le volet culturel. ‘’J’ exerce cette activité depuis plus de 20 ans. Je ne fais que ça. Je m’y plais parce que chez les Malinké, la cola en général est d'une importance culturelle. Que ce soit le mariage, le baptême, les sacrifices, tout se fait à base de cola et quelquefois de ‘’petit-cola’’. Ce fruit est également source de distinction et de respect. Par exemple, lorsqu'on reçoit un invité de marque, on lui en donne. Au ‘’petit-cola’’, nous accordons la même importance, au regard des vêtus dont il regorge.’’, justifie-t-il. Avant d’ajouter que cette noix est considérée comme un dessert dans la tradition malinké. C’est d’ailleurs ce pourquoi ils en mangent après chaque repas. Du côté d’Anyama, les producteurs, importateurs et exportateurs de la cola et du ‘’petit-cola’’ se sont organisés en créant l’Association Nationale des Producteurs, Importateurs, Exportateurs de la Cola en Côte d'Ivoire ( ANAPIESCOCI), il y a deux ans. MM. Diarrassouba Abou Dramane, dit « Abou cola» et Kéita Brahima, sont respectivement président et secrétaire général de l’ANAPIESCOCI. M. Kéita Brahima précise que outre ce volet culturel, le ‘’petit-cola’’ possède plusieurs vertus, autre que l’aphrodisiaque que certains révèlent exclusivement.
Plus qu’un aphrodisiaque
Des clients nous confient que le ‘’petit-cola’’ soulage le cancer, le diabète et l'hypertension artérielle. Plusieurs propos recueillis auprès des consommateurs corroborent ces dires. ‘’Ma nouvelle trouvaille, c’est le ‘’petit-cola’’. Il me fait beaucoup de bien, surtout quand je sens un début de fatigue’’, affirme M. Bené Kouamé, cadre dans une banque de la place. Thierry Koné a lui révélé y avoir goûté par curiosité. Il dit ne plus s’en passer depuis trois ans. Depuis, il en consomme ce qui lui permet de réduire le stress et de régulariser sa tension artérielle. Mme Akouassi Afya trouve des vertus aphrodisiaques au petit-cola. Selon elle, cette graine augmente son appétit sexuel. ''Il régularise mon taux de sucre et apaise mon ulcère. j'en consomme régulièrement pour ma santé.'', indique t-elle. '' J'ai un problème cardiaque. J'ai des difficultés respiratoires lorsque je mange assez. Mais depuis plusieurs mois que je consomme ces petites noix, je me porte bien. Le revers, c'est que mon épouse est obligée de me supporter parce que je fais assez l'amour et cela tous les jours.», soutient pour sa part James Amani. Un groupe de femme révèle que le petit-cola permet de soigner 1 'hémorroïde. Deux autres femmes interrogées dans la commune de Yopougon déclarent que « ce fruit sauvage permet d’éviter la faim et est un antipoison. Nous en mangeons souvent quand nous voulons nous soumettre à un régime diète». Pour Aïchata Fanny, la trentaine révolue, seul le goût sucré que cette noix amère laisse après sa consommation l'intéresse. ‘’Moi, ça me dessaoûle. Pour le reste, je sais que le petit-cola aide à améliorer les érections et prévenir l'impuissance sexuelle ou le dysfonctionnement érectile qui est un problème très complexe qui peut avoir un grand nombre de causes et de remèdes’’, révèle Kouassi Jean Jacques . De Yopougon à Port-Bouët en passant par Abobo, Treichville, Marcory, Cocody, etc, le constat est net dans les communes. Le ‘’ petit-cola’’ augmente l'appétit sexuel tant chez les hommes que chez les femmes. Sébastien G, cadre dans une société de la place, révèle : ’’La performance sexuelle est devenue un effet de mode. Les femmes aiment les hommes puissants et endurants au lit. Je consomme le petit cola rien que pour ça, bien que je lui reconnaisse d’autres vertus’. Certains de nos interlocuteurs sont allés plus loin, quant au mode d'utilisation du ‘’petit-cola’’ Hié-Bi. Zamblé estime que pour plus d'efficacité, il faut en plus boire de la bière ou du vin. ‘’ L'association des deux produits me rend encore plus vigoureux. Mon épouse a reconnu mes prouesses au lit», s'est-il félicité souriant. Selon un vieux marabout, les Arabes en consomment beaucoup pour renforcer leur puissance sexuelle. Ils en font une poudre à laquelle ils ajoutent du sel pour la consommation. Chacun tire relativement satisfaction de la consommation du ‘’petit-cola’’ et du reste les vendeurs. Des vendeuses disent gagner leur vie en réalisant des bénéfices, tout comme les grossistes du côté de Elibou. «Je ne me plains pas. Je m'en sors avec ce que je tire de la vente de ce produit », a relevé Djénéba, vendeuse de ‘’petit-cola’’, au grand carrefour de Koumassi.
Marcelle AKA
Encadré 1
Man, Akoupé, Sikensi… les gros producteurs
Selon les producteurs, importateurs et exportateurs sont regroupés au sein de l’Association Nationale des Producteurs, Importateurs, Exportateurs de la Cola en Côte d'Ivoire ( ANAPIESCOCI), les régions de Man, Akoupé, et Elibu dans la sous-préfecture de Sikensi sont les plus gros producteurs du ‘’petit¬-cola’’. MM. Diarrassouba Abou Dramane et Kéita Brahima, respectivement président et secrétaire général de ladite structure ont confié que les noix sont obtenues après la cueillette des cabosses ou quand elles tombent des arbres. La période de la grande récolte se situe entre août et octobre. Selon nos interlocuteurs, les prix bord champ sont fixés entre 350 Fcfa et 400 Fcfa le kilogramme. " Nous travaillons à la chaîne. Notre réseau est composé de pisteurs, d’acheteurs basés dans les villages et hameaux du pays qui s’occupent de l’achat. Nous avons des camions pour convoyer la marchandise à notre base à Anyama. Sur place, une équipe s’occupe du tri. Les paquets de 50 Kg sont faits selon les tailles. ",a confié le président Diarrassouba Abou Dramane. La Côte d'Ivoire en produit plusieurs tonnes par an. Sur le plan mondial, elle vient en 2ème position après le Nigeria. Selon des sources proches des structures de commercialisation, les pays du Sahel constituent le plus gros marché ivoirien. Le ‘’petit-cola’’ est prisé en Côte d'Ivoire. A preuve, on en trouve à tous les carrefours. Sur l'autoroute du nord, à Elibu par exemple, les prix avec les démi-grossistes vont de 200 Fcfa à 500 Fcfa le kilogramme. Dans la ville d’Abidjan et dans celles de l’intérieur du pays, 4 des plus petites noix sont vendus à 50 Fca, 3 moyennes à 50 Fcfa et 3 grosses à 100 Fcfa.
Marcelle A.
1-Code photo : petit-cola (photo MA)
Légende : Des amendes de ‘’petit-cola’’, fruit qui fait des merveilles
2-Code photo : secrétaire petit-cola
Légende : Une vue de sacs de petit-cola, derrière M. Diarrassouba Abou, prêt à l'exportation
Encadré 2
Dr Adou Ehui ( Chercheur en biomédical) :
‘’Le petit-cola rentre dans la fabrication de plusieurs médicaments ‘’
Le Dr Adou Ehui, président de l'Institut Biomédical et de Recherche Assamela (IBIOMA) et membre de la société française d’Ethnopharmacologie dont le siège est basé à Metz en France, a expliqué les vertus curatives de ce fruit sauvage.
Quelles sont les propriétés du petit-cola ?
Le ‘’petit-cola’’, de son nom scientifique Garcinia cola, appartient à la famille des sterculiaceae. Ce fruit a des vertus curatives. Il est utilisé comme élément de base dans la fabrication de médicaments. On l’utilise également en association avec d'autres plantes ou produits tels que l'ail, le citron, l'huile de Ginseng, le beurre de karité pour traiter certaines maladies.
Quelles sont ces maladies ?
On peut citer entre autres, les plaies de ventre, les plaies curables, l’ulcère de burili, le zona. Il soulage les maladies bucco-dentaires et rafraîchit l’haleine. Cette noix permet de traiter les douleurs lombaires, les problèmes de nerfs, les déboîtements, les maladies de sang ( drépanositose, le diabète, etc) et renforce le système immunitaire. Chez la femme par exemple, ‘’ le petit-cola’’ permet de traiter les kystes d’ovaires, le fibrome, salpingite (trompe bouchées), les règles douloureuses… Les hommes ne sont pas en reste. Les médicaments fabriqués à base de ‘’petit-cola’’ permettent de traiter l’oligo-spermie, l’azoospermie, la faiblesse sexuelle, l’éjaculation précoce. A propos des enfants, il guérit la Fontanelle du bébé à sa naissance. On l’utilise aussi pour allonger et grossir le sexe masculin. On l’utilise également pour grossir les seins.
Pouvez-vous nous expliquer le mode de traitement de certaines maladies ?
Il suffit d’en consommer régulièrement pour prévenir certaines affections, telles que les plaies de bouche, les mauvaises haleines et les problèmes d’estomac. Pour soigner le zona, il faut en écraser et ajouter du beurre de karité puis faire l’application locale. C’est pareil pour le traitement par exemple de la frontanelle. Le moins qu’on puisse dire c’est que ce fruit qu’on banalise fait des merveilles pour des couples. En effet, il permet de soulager les hommes qui souffrent d’éjaculation précoce.
Marcelle AKA
Code photo : Dr Adou Elie