La bataille autour de la liste électorale semble être une affaire entre le camp présidentiel, dirigé par le Front populaire ivoirien, et le Rassemblement des républicains. Ce dernier ne bénéficie apparemment pas du soutien de ses alliés houphouétistes.
On n’entend plus parler que de cela. La phase judiciaire du contentieux électoral fait couler beaucoup d’encre et de salive. Surtout avec les demandes massives en radiation de la liste électorale. Dans deux jours, ce sera la fin de l’opération. Un constat s’impose déjà. La bataille à laquelle donne lieu cette phase de la confection de la liste électorale semble essentiellement opposer le camp présidentiel, conduit par le Front populaire ivoirien (Fpi), et le Rassemblement des républicains (Rdr). Cela s’explique. C’est que, dans l’imagerie populaire, un cliché existe depuis longtemps. Celui du militant du Rdr qui est assimilé au ressortissant du Nord qui renvoie automatiquement à l’étranger. Malgré l’évolution de la sociologie politique, ces préjugés demeurent. Têtus. Pis, les partis politiques tiennent cette donne en bonne place dans leurs calculs électoralistes. C’est donc sans grande surprise que l’on a entendu, à la faveur du contentieux sur la liste électorale, des cadres du camp présidentiel accuser ouvertement « les fraudeurs », « ces étrangers », d’être des militants du parti d’Alassane Ouattara. « Nous ne sommes pas étonnés que ce soit le Rdr qui, une fois encore, se fasse l’avocat des fraudeurs reconnus comme tels. Nous avons toujours dénoncé la fraude à grande échelle dont le Rdr se rend coupable depuis l’enrôlement », déclarait déjà dans une interview parue dans Notre Voie du vendredi 18 novembre dernier, le « monsieur élection » du Fpi, Martin Sokouri Bohui. Plus récemment, le 13 août dernier, toujours dans les colonnes du même confrère, il a remis le couvert : « Le Rdr donne la preuve, chaque jour, qu’il est un parti d’étrangers et non un parti des Ivoiriens », « Pourquoi Ouattara veut-il que nos frères de la sous-région prennent part à l’élection du président de la Côte d’Ivoire, notre pays ? ». Ce ne sont que des extraits de cette interview. Ainsi explicitement cité, on comprend que le parti dont le siège se trouve à la rue Lepic ait pris fait et cause pour les pétitionnaires accusés de fraudes sur la nationalité. Présentés à tort ou à raison comme ses militants. Dans toutes les villes de l’intérieur du pays, un collège d’avocats a été commis par la direction du parti pour assister les présumés fraudeurs. En sus, une permanence a été ouverte au siège du Rdr afin que les accusés puissent trouver une oreille attentive. L’information concernant ce service fait même l’objet d’un communiqué dans le journal proche du parti avec des numéros à appeler en cas de besoin. Comme on peut le voir, le Rdr a fait sienne cette affaire de radiations de la liste électorale. Et, il ne lésine pas sur les moyens pour assister les mis en cause. Car, point n’est besoin de douter du drame que vivent ces pétitionnaires, radiés à la pelle, notamment à Gagnoa ou soupçonnés d’avoir usurpé la nationalité ivoirienne. Par contre, ce qui intrigue, c’est le silence du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). L’Alliance que forme le Rdr avec l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci), le Mouvement des forces d’avenir (Mfa) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). Pas de condamnation officielle encore moins d’assistance aux accusés. On se souvient que le lundi 10 mai dernier, au cours d’un tête à tête, Laurent Gbagbo avait présenté à Henri Konan Bédié des dossiers accusant le Rdr d’être à la base d’une fraude massive ( Nord-Sud Quotidien du mercredi 12 mai 2010). Est-ce cela qui a contribué à refroidir le parti doyen ? Du côté du Mfa, la réaction officielle date d’il y a moins d’une semaine. Elle vient du président du parti, Anaky Kobena, qui a condamné ces radiations à l’occasion d’une interview accordée à Onuci-fm. Sans aller plus loin. A l’Udpci, la formation de Mabri Toikeusse, c’est le calme plat. C’est à croire qu’au sein même de la famille des houphouétistes, on a tiré la conclusion, comme l’a fait le Fpi, que les « fraudeurs » sont des militants du Rdr. Ce serait donc son affaire. Même si tel était le cas, la solidarité de l’alliance aurait voulu une autre attitude. A moins que l’houphouétisme ait le bec dans l’eau !
Bamba K. Inza
On n’entend plus parler que de cela. La phase judiciaire du contentieux électoral fait couler beaucoup d’encre et de salive. Surtout avec les demandes massives en radiation de la liste électorale. Dans deux jours, ce sera la fin de l’opération. Un constat s’impose déjà. La bataille à laquelle donne lieu cette phase de la confection de la liste électorale semble essentiellement opposer le camp présidentiel, conduit par le Front populaire ivoirien (Fpi), et le Rassemblement des républicains (Rdr). Cela s’explique. C’est que, dans l’imagerie populaire, un cliché existe depuis longtemps. Celui du militant du Rdr qui est assimilé au ressortissant du Nord qui renvoie automatiquement à l’étranger. Malgré l’évolution de la sociologie politique, ces préjugés demeurent. Têtus. Pis, les partis politiques tiennent cette donne en bonne place dans leurs calculs électoralistes. C’est donc sans grande surprise que l’on a entendu, à la faveur du contentieux sur la liste électorale, des cadres du camp présidentiel accuser ouvertement « les fraudeurs », « ces étrangers », d’être des militants du parti d’Alassane Ouattara. « Nous ne sommes pas étonnés que ce soit le Rdr qui, une fois encore, se fasse l’avocat des fraudeurs reconnus comme tels. Nous avons toujours dénoncé la fraude à grande échelle dont le Rdr se rend coupable depuis l’enrôlement », déclarait déjà dans une interview parue dans Notre Voie du vendredi 18 novembre dernier, le « monsieur élection » du Fpi, Martin Sokouri Bohui. Plus récemment, le 13 août dernier, toujours dans les colonnes du même confrère, il a remis le couvert : « Le Rdr donne la preuve, chaque jour, qu’il est un parti d’étrangers et non un parti des Ivoiriens », « Pourquoi Ouattara veut-il que nos frères de la sous-région prennent part à l’élection du président de la Côte d’Ivoire, notre pays ? ». Ce ne sont que des extraits de cette interview. Ainsi explicitement cité, on comprend que le parti dont le siège se trouve à la rue Lepic ait pris fait et cause pour les pétitionnaires accusés de fraudes sur la nationalité. Présentés à tort ou à raison comme ses militants. Dans toutes les villes de l’intérieur du pays, un collège d’avocats a été commis par la direction du parti pour assister les présumés fraudeurs. En sus, une permanence a été ouverte au siège du Rdr afin que les accusés puissent trouver une oreille attentive. L’information concernant ce service fait même l’objet d’un communiqué dans le journal proche du parti avec des numéros à appeler en cas de besoin. Comme on peut le voir, le Rdr a fait sienne cette affaire de radiations de la liste électorale. Et, il ne lésine pas sur les moyens pour assister les mis en cause. Car, point n’est besoin de douter du drame que vivent ces pétitionnaires, radiés à la pelle, notamment à Gagnoa ou soupçonnés d’avoir usurpé la nationalité ivoirienne. Par contre, ce qui intrigue, c’est le silence du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). L’Alliance que forme le Rdr avec l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci), le Mouvement des forces d’avenir (Mfa) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). Pas de condamnation officielle encore moins d’assistance aux accusés. On se souvient que le lundi 10 mai dernier, au cours d’un tête à tête, Laurent Gbagbo avait présenté à Henri Konan Bédié des dossiers accusant le Rdr d’être à la base d’une fraude massive ( Nord-Sud Quotidien du mercredi 12 mai 2010). Est-ce cela qui a contribué à refroidir le parti doyen ? Du côté du Mfa, la réaction officielle date d’il y a moins d’une semaine. Elle vient du président du parti, Anaky Kobena, qui a condamné ces radiations à l’occasion d’une interview accordée à Onuci-fm. Sans aller plus loin. A l’Udpci, la formation de Mabri Toikeusse, c’est le calme plat. C’est à croire qu’au sein même de la famille des houphouétistes, on a tiré la conclusion, comme l’a fait le Fpi, que les « fraudeurs » sont des militants du Rdr. Ce serait donc son affaire. Même si tel était le cas, la solidarité de l’alliance aurait voulu une autre attitude. A moins que l’houphouétisme ait le bec dans l’eau !
Bamba K. Inza