Le président de la Jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (JPDCI), Kouadio Konan Bertin, reste sceptique quant à la volonté du camp présidentiel ivoirien de faire avancer le processus électoral. Dans cette interview qu’il a accepté de nous accorder, KKB aborde la question des dénonciations calomnieuses et autres radiations abusives organisées ces temps-ci par le FPI et ses organisations satellites. Entretien.
Le Patriote: M. Le président, quelle analyse faites-vous de la situation actuelle, marquée par des tensions autour du contentieux sur la liste électorale?
Kouadio Konan Bertin: Merci de me donner l’occasion de revenir, un temps soit peu, sur l’actualité politique. Parce que depuis la marche avortée du 15 mai, c’est la première fois, après la conférence de presse de justification, que j’interviens dans le débat. Pour le militant du PDCI que je suis, il faut que je sois franc avec vous. Dans cette période, il faut être prudent. Car pour une fois, n’oublions pas que depuis bientôt dix ans, en Côte d’Ivoire, on a cherché à résoudre nos problèmes de façon politique. N’oublions pas les causes de la crise. Les tenants de la rébellion ont été clairs dès le début de la guerre, en disant : « nous avons pris les armes pour donner les pièces d’identité à nos parents ». Dix ans après, faisons en sorte de ne pas avoir à revenir aux choses du passé. Il faut que la Côte d’Ivoire avance vers un pays dont a toujours rêvé le président Félix Houphouët Boigny. C’est-à-dire, terre d’accueil et de brassage culturel. Oui, l’Ivoirien est celui qui construit la Côte d’Ivoire.
LP: Que dites-vous des dénonciations et radiations en masse organisées présentement par le FPI?
KKB : Je l’ai dit récemment à Grand-Lahou. Vous pouvez avoir un Zongo sur une liste. Mais si ce Zongo se marie à une Affoué, vous ne pouvez pas l’accuser tout de suite de ne pas être Ivoirien. Parce que, par le mariage, il devient un Ivoirien. Vous avez également un Zongo qui a sa mère qui s’appelle Dakoury ou autre. Vous pouvez même avoir un étranger qui s’est naturalisé Ivoirien. Avec donc tous ces éléments, il faut donc être prudent. Et en cela, j’ai lu avec plaisir qu’à Daloa, toutes les accusations farfelues ont été rejetées par la justice. J’invite donc cette justice à continuer ainsi. Car, il faut qu’on sache que personne ne peut accepter qu’on lui dénie sa nationalité. Il va de soi que tous les Ivoiriens à qui on dénie la nationalité vont réagir. Cela va de soi. Ce n’est même pas une affaire de parti politique, contrairement à ce que j’ai lu dans certains journaux. Ceux-ci vont jusqu’à dire que le PDCI, l’UDPCI et le MFA auraient lâché le RDR. Mais non ! Qui a dit qu’il s’agit d’un combat du RDR. Il s’agit d’une question nationale. Rien ne nous dit qu’une personne qu’on a radiée est un militant de tel ou tel parti politique. Puisqu’il n’est pas écrit devant le nom de celui qui est radié qu’il est militant du RDR. Par ailleurs, ce que j’observe, c’est que tous les noms qui sont mis en cause sont issus du nord de la Côte d’Ivoire. Mais pourquoi voulez-vous que ce soit une affaire du RDR ? Pour qu’on traite après ce parti d’être un parti du nord ? Je dis non ! Le PDCI n’a lâché personne. L’UDPCI et le MFA n’ont lâché personne. Je vous dis que notre alliance, c’est une alliance de raison. Nous y sommes parce que nous sommes issus d’une même philosophie. Ce que je sais, c’est que depuis quelques temps, nous ne nous sommes pas encore réunis. C’est pourquoi, je pense que face à l’urgence de ces questions nationales, il y a nécessité que le RJDP reprenne ses activités. Mais là aussi, il faut dire qu’après la marche avortée du 15 mai, il faut effectivement reconnaître que tous les jeunes du RHDP ont pris un coup. Observez qu’aujourd’hui, il n’y a que les organisations de la société civile et les ONG, qui ont décidé de prendre le relais, comme si nous avions échoué.
LP: Mais qu’attendez-vous pour prendre ce relais?
KKB: Ecoutez, je ne suis que président de la jeunesse d’un parti politique. Vous savez, je ne voudrais pas passer dans l’opinion pour celui qui suscite de faux espoirs et qui ne va pas au bout de ses actions. Quand je vais me lever cette fois, il faut que ce soit pour de bon. Parce que je suis convaincu d’une chose, c’est que Gbagbo n’ira pas aux élections. Il partira comme il est venu. Ça, c’est ma foi à moi.
LP: Sincèrement, est-ce à dire que vous ne croyez pas à la tenue de l’élection présidentielle le 31 octobre prochain?
KKB: Comme je l’ai déjà dit, moi je suis maintenant « Saint Thomas ». Pour croire, il faut que je voie. Et comme on dit qu’on ira aux élections le 31 octobre, j’attends donc de voir. De mon point de vue, à partir du 1er septembre, si nous n’avons pas fini avec les cartes nationales d’identité et les cartes d’électeurs, il va être matériellement difficile de me faire admettre qu’on ira aux élections le 31 octobre. La volonté de Gbagbo n’a pas varié. Il est clair qu’il ne veut pas aller aux élections. Et ces mouvements qu’on observe çà et là, les radiations sur la liste électorale, participent de cette volonté de bloquer le processus de sorte qu’il n’arrive pas à son terme.
LP: Dans ce cas, que faire concrètement?
KKB: Il faut que les jeunes, qui depuis 10 ans sont frappés par le chômage et les souffrances de toutes sortes, comprennent que eux seuls ont la solution à leurs problèmes. Ils peuvent mettre fin à tout cela. C’est pourquoi, très bientôt je proposerai aux Ivoiriens qu’à défaut d’aller aux élections, il faut une démocratie populaire.
LP: Qu’entendez-vous par «démocratie populaire»?
KKB : La démocratie, c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, dit-on. Le peuple s’exprime dans les urnes. S’il n’y a pas d’urne, il faut tout de même que le peuple s’exprime autrement.
Réalisée par Diawara Samou
Le Patriote: M. Le président, quelle analyse faites-vous de la situation actuelle, marquée par des tensions autour du contentieux sur la liste électorale?
Kouadio Konan Bertin: Merci de me donner l’occasion de revenir, un temps soit peu, sur l’actualité politique. Parce que depuis la marche avortée du 15 mai, c’est la première fois, après la conférence de presse de justification, que j’interviens dans le débat. Pour le militant du PDCI que je suis, il faut que je sois franc avec vous. Dans cette période, il faut être prudent. Car pour une fois, n’oublions pas que depuis bientôt dix ans, en Côte d’Ivoire, on a cherché à résoudre nos problèmes de façon politique. N’oublions pas les causes de la crise. Les tenants de la rébellion ont été clairs dès le début de la guerre, en disant : « nous avons pris les armes pour donner les pièces d’identité à nos parents ». Dix ans après, faisons en sorte de ne pas avoir à revenir aux choses du passé. Il faut que la Côte d’Ivoire avance vers un pays dont a toujours rêvé le président Félix Houphouët Boigny. C’est-à-dire, terre d’accueil et de brassage culturel. Oui, l’Ivoirien est celui qui construit la Côte d’Ivoire.
LP: Que dites-vous des dénonciations et radiations en masse organisées présentement par le FPI?
KKB : Je l’ai dit récemment à Grand-Lahou. Vous pouvez avoir un Zongo sur une liste. Mais si ce Zongo se marie à une Affoué, vous ne pouvez pas l’accuser tout de suite de ne pas être Ivoirien. Parce que, par le mariage, il devient un Ivoirien. Vous avez également un Zongo qui a sa mère qui s’appelle Dakoury ou autre. Vous pouvez même avoir un étranger qui s’est naturalisé Ivoirien. Avec donc tous ces éléments, il faut donc être prudent. Et en cela, j’ai lu avec plaisir qu’à Daloa, toutes les accusations farfelues ont été rejetées par la justice. J’invite donc cette justice à continuer ainsi. Car, il faut qu’on sache que personne ne peut accepter qu’on lui dénie sa nationalité. Il va de soi que tous les Ivoiriens à qui on dénie la nationalité vont réagir. Cela va de soi. Ce n’est même pas une affaire de parti politique, contrairement à ce que j’ai lu dans certains journaux. Ceux-ci vont jusqu’à dire que le PDCI, l’UDPCI et le MFA auraient lâché le RDR. Mais non ! Qui a dit qu’il s’agit d’un combat du RDR. Il s’agit d’une question nationale. Rien ne nous dit qu’une personne qu’on a radiée est un militant de tel ou tel parti politique. Puisqu’il n’est pas écrit devant le nom de celui qui est radié qu’il est militant du RDR. Par ailleurs, ce que j’observe, c’est que tous les noms qui sont mis en cause sont issus du nord de la Côte d’Ivoire. Mais pourquoi voulez-vous que ce soit une affaire du RDR ? Pour qu’on traite après ce parti d’être un parti du nord ? Je dis non ! Le PDCI n’a lâché personne. L’UDPCI et le MFA n’ont lâché personne. Je vous dis que notre alliance, c’est une alliance de raison. Nous y sommes parce que nous sommes issus d’une même philosophie. Ce que je sais, c’est que depuis quelques temps, nous ne nous sommes pas encore réunis. C’est pourquoi, je pense que face à l’urgence de ces questions nationales, il y a nécessité que le RJDP reprenne ses activités. Mais là aussi, il faut dire qu’après la marche avortée du 15 mai, il faut effectivement reconnaître que tous les jeunes du RHDP ont pris un coup. Observez qu’aujourd’hui, il n’y a que les organisations de la société civile et les ONG, qui ont décidé de prendre le relais, comme si nous avions échoué.
LP: Mais qu’attendez-vous pour prendre ce relais?
KKB: Ecoutez, je ne suis que président de la jeunesse d’un parti politique. Vous savez, je ne voudrais pas passer dans l’opinion pour celui qui suscite de faux espoirs et qui ne va pas au bout de ses actions. Quand je vais me lever cette fois, il faut que ce soit pour de bon. Parce que je suis convaincu d’une chose, c’est que Gbagbo n’ira pas aux élections. Il partira comme il est venu. Ça, c’est ma foi à moi.
LP: Sincèrement, est-ce à dire que vous ne croyez pas à la tenue de l’élection présidentielle le 31 octobre prochain?
KKB: Comme je l’ai déjà dit, moi je suis maintenant « Saint Thomas ». Pour croire, il faut que je voie. Et comme on dit qu’on ira aux élections le 31 octobre, j’attends donc de voir. De mon point de vue, à partir du 1er septembre, si nous n’avons pas fini avec les cartes nationales d’identité et les cartes d’électeurs, il va être matériellement difficile de me faire admettre qu’on ira aux élections le 31 octobre. La volonté de Gbagbo n’a pas varié. Il est clair qu’il ne veut pas aller aux élections. Et ces mouvements qu’on observe çà et là, les radiations sur la liste électorale, participent de cette volonté de bloquer le processus de sorte qu’il n’arrive pas à son terme.
LP: Dans ce cas, que faire concrètement?
KKB: Il faut que les jeunes, qui depuis 10 ans sont frappés par le chômage et les souffrances de toutes sortes, comprennent que eux seuls ont la solution à leurs problèmes. Ils peuvent mettre fin à tout cela. C’est pourquoi, très bientôt je proposerai aux Ivoiriens qu’à défaut d’aller aux élections, il faut une démocratie populaire.
LP: Qu’entendez-vous par «démocratie populaire»?
KKB : La démocratie, c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, dit-on. Le peuple s’exprime dans les urnes. S’il n’y a pas d’urne, il faut tout de même que le peuple s’exprime autrement.
Réalisée par Diawara Samou