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Politique Publié le vendredi 27 août 2010 | Nord-Sud

Non aux ivoiritaires encagoulés

Que des journalistes ivoiritaires choisissent d’avancer encagoulés, pour les besoins de la cause, c’est leur droit. Au nom de l’houphouétisme, tout est permis aujourd’hui. Au nom du droit à la différence, nous respectons leur choix. Mais, ce ne sera pas en imposant l’oubli à toute une nation, en se présentant aujourd’hui comme d’innocentes victimes.

Nous ne les accompagnerons pas dans cette tentative vouée à l’échec. Leurs écrits appartiennent à l’histoire de la Côte d’Ivoire. Certains directeurs de publication ont été les thuriféraires (Celui qui porte l'encensoir dans une cérémonie du culte) de l’ivoirité, une politique qui a déchiré la nation. Aujourd’hui, ils cherchent une nouvelle virginité, pour des intérêts électoralistes. Des journalistes qui ont soufflé sur les braises, en pleine paranoïa du délit de patronyme, veulent apparaître aujourd’hui comme des démocrates persécutés. Non messieurs ! Ne falsifiez pas l’histoire récente du pays ! Allaitées au sein de l’ivoirité, vos plumes ont distillé le venin de la division entre Ivoiriens et de la chasse aux soi-disant étrangers, de 1994 à 2000. Les archives parleront en temps opportun. La guerre a été préparée dans les esprits. La preuve est donnée par les tensions autour du contentieux. Systématiquement, pour certains Ivoiriens, un Ouédraogo, un Kéïta ne peuvent être leurs concitoyens. Dites moi votre nom, je vous dirai votre nationalité. C’est ce travail de sape que l’ivoirité a mené pendant des années. Il n’est donc pas surprenant que les reflexes acquis se réveillent au cœur du contentieux, stimulés qu’ils sont par le discours chipoté de la majorité présidentielle.

C’est dans les esprits qu’il faudra aller extirper les germes de la division contenus dans l’ivoirité. Cela n’est pas possible en continuant à jouer à la ‘’politique’’ sournoise, comme avant. Il faut résolument aller à des élections présidentielles libres, ouvertes et transparentes pour donner de l’oxygène de la Côte d’Ivoire des libertés. D’autant que ces élections permettront au pays de tourner d’une certaine manière la triste page de l’exclusion. Les électeurs auront enfin droit à leur carte d’identité, simultanément avec celle d’électeur. Cela, nous le défendrons jusqu’au bout. Quel qu’en soit le prix !
Nous y reviendrons.

Kesy B. Jacob
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