Zahoui François, le nouvel entraîneur de l’équipe nationale de football, a été présenté, la semaine dernière aux professionnels, aux médias et au public sportif ivoirien. Comme en pareille circonstance, les avis sont partagés. D’une part, il y a ceux qui croient que le destin d’une équipe de la dimension des Eléphants doit être obligatoirement et nécessairement aux mains des entraîneurs expatriés. D’autre part, il y a ceux qui saluent et applaudissent des deux mains cette décision de la Fédération ivoirien de football (Fif). Dans cette polémique, la presse, tout comme le public, n’a pas su conjuguer son verbe à l’unisson, même s’il se dégage clairement que les avis favorables sont largement majoritaires. En effet, en moins d’une décennie, l’équipe nationale de football a connu au moins sept entraîneurs pour la plupart étrangers. En dépit des efforts fournis et la qualité de l’effectif des Eléphants, les résultats n’ont jamais pu être à la hauteur des attentes. La présence des sélectionneurs étrangers ne suffit donc pas pour nous procurer la joie à l’image du grand bonheur que le peuple ivoirien a connu en 1992 en remportant la coupe d’Afrique des nations (Can) à Dakar au Sénégal. Le seul trophée d’envergure remporté par les Eléphants a été le fait d’un entraîneur local, en l’occurrence Yéo Martial. Les statistiques montrent qu’en coupe du monde, les pays qui remportent généralement le trophée mondial sont entraînés par des nationaux. Sans avoir des griefs particuliers contre l’expertise étrangère en matière footbalistique, nous estimons que le choix d’un Ivoirien pour entraîneur l’équipe nationale est salutaire. L’arrivée de Zahoui François à la tête des Eléphants vient à propos. En effet, ce garçon a les qualités techniques nécessaires pour exercer ce métier à ce niveau de responsabilité. Sa conduite au sein de l’équipe nationale a été entraîné. Et il a mené trois éditions successives de campagne africaine de la Can. Sa carrière de footballeur professionnel en Europe est très appréciable. Certes, il n’a pas connu le succès et la gloire de Didier Drogba en ce moment. Mais force est de reconnaître qu’il connaît mieux l’environnement du football africain et ivoirien que les expatriés. Mieux, il n’est pas étranger au contexte dans lequel évoluent les professionnels ivoiriens en Europe et ailleurs. Autre atout de Zahoui François, c’est sa disponibilité pour superviser plus longtemps les joueurs nationaux et le championnat local afin de trouver une équipe plus homogène. Un entraîneur, pour être efficace, se doit de connaître ses joueurs et l’environnement national de son équipe fanion, junior et cadet. Il est maintenant indispensable que les Ivoiriens fassent bloc autour de leur équipe national. Le nouvel entraîner a besoin également de la confiance des joueurs qui n’ont pas à avoir des préférences à la tête de l’encadrement technique. Enfin, si nous félicitons le président Jacques Anouma pour son choix judicieux, nous invitons l’instance fédérale à l’assumer pleinement. En d’autres termes, la Fif doit entourer l’entraîneur ivoirien du même respect et des mêmes moyens pour permettre à Zahoui François de jouer son rôle avec efficacité et succès. Avec tous les moyens qu’il faut, deux ans c’est suffisant. Zahoui François n’aura qu’à donner la pleine mesure de son talent afin de montrer que ceux qui font confiance aux cadres ivoiriens n’ont pas toujours tort même à la tête de l’équipe nationale de football.
Amos Beonaho
Amos Beonaho