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Politique Publié le lundi 30 août 2010 | Le Patriote

Qui a intérêt à ce que l’ordre public soit troublé ?

Rebelote. L’armée ivoirienne renoue avec ses traditionnels communiqués qui créent plutôt la confusion, la consternation que la sérénité et le calme au sein de la population. L’institution appelée merveilleusement par les classiques « la grande muette » est devenue beaucoup trop bavarde sous la Refondation. A tel point que ses sorties médiatiques ne créent plus d’événement si elles ne passent pas purement et simplement dans le pur incognito. Vendredi, sous le coup de 13h puis 20h, les Ivoiriens ont aperçu le Colonel Major Babri Gohourou, porte-parole de l’armée lire un communiqué laconique à la télévision nationale annonçant des troubles à l’ordre. Le communiqué commence par une expression tout aussi triviale : « selon des information en possession de l’Etat-major… ». Le petit texte annonce primo que « des ex-militaires veulent commettrent des assassinants ». Quelles sont les personnes visées ? Motus et bouche cousue. Secundo, que « ce projet funeste troublera l’ordre public et compromettra les résultats importants obtenus dans le processus de sortie de crise devant conduire le pays aux prochaines élections dans la paix et la quiétude ». Enfin, comme si elle sait d’avance que cette énième sortie va certainement créer une certaine peur au sein de la population, l’armée tente de rassurer celle-ci en ces termes : « les forces de défense et de sécurité appellent une fois de plus les populations à garder leur sérénité face à une telle information ». A la lecture de ce communiqué de loin inopportun et même contreproductif, on ne peut s’empêcher de se poser deux questions ? Pourquoi cette énième incursion de l’armée dans le jeu politique ? Qui de l’opposition ou de Gbagbo, a intérêt à ce que les élections n’aient pas lieu ? La stratégie de nos hommes en treillis est commode et connue de tous. A chaque fois que le régime FPI pour lequel elle affiche son engagement de le protéger contre vents et marrées, est en difficulté, la « grande muette » est gagnée par une sorte de boulimie. En effet, l’échec du FPI dans sa campagne de dénigrement de la liste électorale le met dans une position inconfortable. Un désaveu qui est comme un signe prémonitoire de sa future débâcle. Alors, face à ces difficultés du régime en place, l’armée sort de sa réserve. Elle voit partout le danger et fait des mises en garde à tout bout de champ. Cette attitude paranoïaque et les incursions intempestives de la « grande muette » dans le jeu politique ne sont pas faites pour arranger les choses. Car, au contraire, au lieu de rassurer l’opinion, elles enveniment plutôt inutilement la tension sociale et politique. Toute chose qui compromet la tenue des élections générales en Côte d’Ivoire. Alors, qui a intérêt à ce que l’ordre public soit troublé, par ricochet, que les élections ne se tiennent pas ? Evidemment, c’est le camp présidentiel. Car, il a joué sur ce tableau depuis la fin constitutionnelle du mandat de Laurent Gbagbo. De subterfuges en subterfuges, le pays est resté sans élection depuis 2005. Et le chef de l’Etat se plait à dire qu’il ne passera le témoin qu’à un successeur élu. En d’autres termes, tant qu’il n’y aura pas d’élections, il sera à son poste. Pendant ce temps, l’opposition politique appelle les élections de tous ses vœux. Car, convaincue de les gagner sans passer par des coups tordus. C’est pourquoi, au cours du processus électoral, elle a cédé à plusieurs exigences du camp présidentiel. Ainsi, de l’exigence des photocopies des extraits de naissance des électeurs au contentieux sur la liste électorale en passant par les croisements des fichiers, les vérifications approfondies informatiques et manuelles, l’opposition politique s’est pliée à tous ces caprices du camp présidentiel dans le seul but d’éviter des blocages du processus électoral. Maintenant que ces élections ne sont pas loin, elle crie victoire. Alors à qui profiterait des troubles retardatrices d’élection ? La réponse coule de source.

Ibrahima B. Kamagaté
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