Chose promise, chose due. Le nouveau sélectionneur des Eléphants a (enfin) été présenté à la presse. Samedi, au siège de la FIF, Jacques Anouma a donné les raisons de son choix. Mieux, il a juré que Zahoui François sera aussi bien rémunéré que ses prédécesseurs européens.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le président de la Fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma, veut désormais marcher avec Zahoui François. Main dans la main. Samedi au siège de la FIF, pour sa présentation officielle à la presse locale et internationale, le patron du football ivoirien s’est voulu clair. « Je serai plus présent dans le soutien à Zahoui que je l’ai été avec les autres… Je serai même son bouclier ». Zahoui touchera un salaire conséquent. Je ne l’ai pas fait venir à la tête des Eléphants pour le rendre malheureux. Il n’est certes pas le plus titré ou le plus méritant mais notre choix s’est porté sur lui ». Un peu tendu et assis aux côtés de Kaba Koné dans un costume gris, Zahoui François peut se réjouir de devenir un salarié à huit chiffres. Mais, avenant, il tempère rapidement l’emballement ambiant. « C’est une tâche exaltante et difficile. Je sais que j’ai besoin de tout le monde. J’accomplirai cette mission avec humilité et force », a-t-il laissé entendre. Promis. Juré. Dans la salle de conférence de la FIF, devenue exiguë, il fait chaud. Une vraie fournaise… Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Jacques Anouma veut protéger sa recrue. « Si je suis toujours le président de la FIF jusqu’au terme du contrat de deux ans de François Zahoui et qu’il trébuche, je n’aurai pas la même attitude avec lui qu’avec ses prédécesseurs. Je vise le court, le moyen et le long terme. Si ce n’était pas le cas, j’aurai liquidé Alain Gouaméné depuis longtemps. Malgré qu’il ait trébuché, j’ai continué à lui faire confiance et je continue à lui faire confiance car il est un des nôtres. Et je pense qu’il a les qualités pour réussir sa mission ». La question que tout le monde se pose, est de savoir les (vraies) raisons du choix du premier professionnel africain du Calcio. Anouma tente alors d’éclairer les lanternes comme il peut: « Je n’ai pas pris François Zahoui tout de suite car la décision n’était pas facile à prendre. Les joueurs m’ont conseillé de garder Eriksson au sortir du Mondial. Pour cela, il fallait qu’Eriksson lui-même accepte de rester et que nous aussi acceptions ses conditions. Ça n’a pas marché. Nous avions essayé la résidence en Europe mais nous pensons que la résidence permanente en Côte d’Ivoire permettra de mieux préparer la relève. Gérard Gili a été un choix que m’a conseillé le comité de supervision. Là encore, ça n’a pas marché ». Zahoui était donc un choix par défaut… Ce que n’approuve pas Jacques Anouma. « Depuis longtemps, nous avions Zahoui François dans le viseur. Il est là depuis le mois de mai 2010.
“Choisir un entraîneur est un exercice difficile ...”
Et il était certain que quel que soit notre choix, il intègrerait l’encadrement technique des Eléphants. Voilà un peu la démarche qui nous a amené à choisir François. Chaque fois que j’ai eu à choisir un entraîneur, le choix a été difficile à faire. Je demande à tout le monde de l’accepter », a souhaité Anouma. Et même si Zahoui François refuse de se draper dans le costume du messie, Jacques Anouma, lui, pense le contraire. « Mes collaborateurs et mes joueurs ont été un peu surpris du discours de François Zahoui à Londres, avant de croiser l’Italie en amical. Il n’était pas encore consacré sélectionneur. Il venait juste pour assurer l’intérim et aurait pu se contenter de faire un classement et (re)partir. Mais tout de suite, il s’est mis dans la peau du sélectionneur avec tout ce que cela implique comme responsabilités. Cela nous a plu. Il sait ce qu’il veut. Il sait où il va. Il a été joueur. Il est entraîneur. Il a eu de grands entraîneurs en tant que joueur. Tout cela a milité en sa faveur. Et la plupart des joueurs ont adhéré… », a révélé Anouma. Avant de prendre congé de l’assistance après nous avoir entretenus durant près d’une heure trente minutes, Anouma a indiqué : «Zahoui a carte blanche pour appeler des personnes compétentes et non des personnes qui lui feront de l’ombre. C’est très important. Il faut que l’organisation autour de lui soit bien huilée. Il est le patron. Je ne veux pas que dans l’opinion publique on ait l’impression que Zahoui n’est pas le patron. C’est un métier difficile mais l’expérience s’acquiert sur le terrain. Je me suis amusé à voir la fiche technique de Josep Guardiola. Il a arrêté de jouer en 2006 et cette même année, il a entraîné la réserve du Barça. Quelqu’un lui a fait confiance et aujourd’hui cette personne est fière car elle ne s’est pas trompée. Il n’a pas plus de qualités que les autres mais c’est lui que le Barça a choisi alors qu’il n’avait pas d’expérience. C’est pour dire que la jeunesse de Zahoui n’est pas un handicap ». C’est vrai, le groupe actuel ressemble furieusement au précédent. Et Zahoui François espère emmener cette génération et ce collectif, peu remanié, à la prochaine CAN 2012 en Guinée-Equatoriale et au Gabon. Il est venu pour découvrir une exigence de performances et de résultats. L’attente sera forte. Il devra aussi apprivoiser cette nouvelle ambiance si particulière autour des Eléphants. Le pourra-t-il ? « L’organisation autour de lui sera bonne. Zahoui aura les mêmes moyens que ses prédécesseurs. Il ira en tournée en Europe autant de fois qu’il le souhaite. Il ne manquera de rien dans l’exercice de sa fonction. Son premier test sera de qualifier le pays à la CAN 2012. Ce n’est pas un acquis. Le Rwanda, le Burundi et le Bénin ne viendront pas nous regarder en victimes résignées. Il devra nous qualifier pour la CAN 2012. Ensuite, il y aura la CAN elle-même… », a conclu Jacques Anouma. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Zahoui François devra avoir une peau de requin pour réussir là où de prestigieux prédécesseurs ont (souvent lamentablement) échoué.
Guy-Florentin Yaméogo
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le président de la Fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma, veut désormais marcher avec Zahoui François. Main dans la main. Samedi au siège de la FIF, pour sa présentation officielle à la presse locale et internationale, le patron du football ivoirien s’est voulu clair. « Je serai plus présent dans le soutien à Zahoui que je l’ai été avec les autres… Je serai même son bouclier ». Zahoui touchera un salaire conséquent. Je ne l’ai pas fait venir à la tête des Eléphants pour le rendre malheureux. Il n’est certes pas le plus titré ou le plus méritant mais notre choix s’est porté sur lui ». Un peu tendu et assis aux côtés de Kaba Koné dans un costume gris, Zahoui François peut se réjouir de devenir un salarié à huit chiffres. Mais, avenant, il tempère rapidement l’emballement ambiant. « C’est une tâche exaltante et difficile. Je sais que j’ai besoin de tout le monde. J’accomplirai cette mission avec humilité et force », a-t-il laissé entendre. Promis. Juré. Dans la salle de conférence de la FIF, devenue exiguë, il fait chaud. Une vraie fournaise… Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Jacques Anouma veut protéger sa recrue. « Si je suis toujours le président de la FIF jusqu’au terme du contrat de deux ans de François Zahoui et qu’il trébuche, je n’aurai pas la même attitude avec lui qu’avec ses prédécesseurs. Je vise le court, le moyen et le long terme. Si ce n’était pas le cas, j’aurai liquidé Alain Gouaméné depuis longtemps. Malgré qu’il ait trébuché, j’ai continué à lui faire confiance et je continue à lui faire confiance car il est un des nôtres. Et je pense qu’il a les qualités pour réussir sa mission ». La question que tout le monde se pose, est de savoir les (vraies) raisons du choix du premier professionnel africain du Calcio. Anouma tente alors d’éclairer les lanternes comme il peut: « Je n’ai pas pris François Zahoui tout de suite car la décision n’était pas facile à prendre. Les joueurs m’ont conseillé de garder Eriksson au sortir du Mondial. Pour cela, il fallait qu’Eriksson lui-même accepte de rester et que nous aussi acceptions ses conditions. Ça n’a pas marché. Nous avions essayé la résidence en Europe mais nous pensons que la résidence permanente en Côte d’Ivoire permettra de mieux préparer la relève. Gérard Gili a été un choix que m’a conseillé le comité de supervision. Là encore, ça n’a pas marché ». Zahoui était donc un choix par défaut… Ce que n’approuve pas Jacques Anouma. « Depuis longtemps, nous avions Zahoui François dans le viseur. Il est là depuis le mois de mai 2010.
“Choisir un entraîneur est un exercice difficile ...”
Et il était certain que quel que soit notre choix, il intègrerait l’encadrement technique des Eléphants. Voilà un peu la démarche qui nous a amené à choisir François. Chaque fois que j’ai eu à choisir un entraîneur, le choix a été difficile à faire. Je demande à tout le monde de l’accepter », a souhaité Anouma. Et même si Zahoui François refuse de se draper dans le costume du messie, Jacques Anouma, lui, pense le contraire. « Mes collaborateurs et mes joueurs ont été un peu surpris du discours de François Zahoui à Londres, avant de croiser l’Italie en amical. Il n’était pas encore consacré sélectionneur. Il venait juste pour assurer l’intérim et aurait pu se contenter de faire un classement et (re)partir. Mais tout de suite, il s’est mis dans la peau du sélectionneur avec tout ce que cela implique comme responsabilités. Cela nous a plu. Il sait ce qu’il veut. Il sait où il va. Il a été joueur. Il est entraîneur. Il a eu de grands entraîneurs en tant que joueur. Tout cela a milité en sa faveur. Et la plupart des joueurs ont adhéré… », a révélé Anouma. Avant de prendre congé de l’assistance après nous avoir entretenus durant près d’une heure trente minutes, Anouma a indiqué : «Zahoui a carte blanche pour appeler des personnes compétentes et non des personnes qui lui feront de l’ombre. C’est très important. Il faut que l’organisation autour de lui soit bien huilée. Il est le patron. Je ne veux pas que dans l’opinion publique on ait l’impression que Zahoui n’est pas le patron. C’est un métier difficile mais l’expérience s’acquiert sur le terrain. Je me suis amusé à voir la fiche technique de Josep Guardiola. Il a arrêté de jouer en 2006 et cette même année, il a entraîné la réserve du Barça. Quelqu’un lui a fait confiance et aujourd’hui cette personne est fière car elle ne s’est pas trompée. Il n’a pas plus de qualités que les autres mais c’est lui que le Barça a choisi alors qu’il n’avait pas d’expérience. C’est pour dire que la jeunesse de Zahoui n’est pas un handicap ». C’est vrai, le groupe actuel ressemble furieusement au précédent. Et Zahoui François espère emmener cette génération et ce collectif, peu remanié, à la prochaine CAN 2012 en Guinée-Equatoriale et au Gabon. Il est venu pour découvrir une exigence de performances et de résultats. L’attente sera forte. Il devra aussi apprivoiser cette nouvelle ambiance si particulière autour des Eléphants. Le pourra-t-il ? « L’organisation autour de lui sera bonne. Zahoui aura les mêmes moyens que ses prédécesseurs. Il ira en tournée en Europe autant de fois qu’il le souhaite. Il ne manquera de rien dans l’exercice de sa fonction. Son premier test sera de qualifier le pays à la CAN 2012. Ce n’est pas un acquis. Le Rwanda, le Burundi et le Bénin ne viendront pas nous regarder en victimes résignées. Il devra nous qualifier pour la CAN 2012. Ensuite, il y aura la CAN elle-même… », a conclu Jacques Anouma. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Zahoui François devra avoir une peau de requin pour réussir là où de prestigieux prédécesseurs ont (souvent lamentablement) échoué.
Guy-Florentin Yaméogo
