Ça fait frémir. La Côte d’Ivoire compte désormais 28 généraux en fonction pour à peine 50.000 hommes. La moisson est bonne et même très bonne pour le commandement de l’Armée, la Police et de la Gendarmerie nationale. Les cadeaux d’anniversaire du cinquantenaire de l’indépendance continuent de pleuvoir. Oubliés par le chef suprême de l’Armée Ivoirienne, la presse nationale s’est fendue en avocat des flics. Pourquoi pas eux ? Ils ne restaient plus que nos valeureux flics pour que le marché des étoiles se referme silencieusement. Dans les couloirs du cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité et de la Direction générale de la Police nationale, quatre noms circulent. Ces nouveaux contrôleurs généraux ont pour noms Gnaba Kpaboué , DGA chargé de la police judiciaire (dont dépend la Police criminelle et la Police économique), Boblahi Junior, tout puissant directeur de cabinet du ministre Désiré Tagro, Blé Tapé et Yao Siagbé Inspecteur des services de police. Ils rejoignent ainsi leurs devanciers, les contrôleurs généraux, Brédou Mbia (Directeur général de la Police nationale), Gaoussou Ouattara ( Directeur de l’Inspection générale des services de police), Kouassi Yao (Directeur adjoint de l’Inspection), Yapo Kouassi (ex DG devenu Inspecteur), Lago Daleba Bernard ( Conseiller du ministre), Adjoussou Désiré (Président de la commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères), Kili Fiacre ( DG de l’office nationale de la protection civile). La Police frôle donc de justesse la dizaine de généraux avec neuf élus. Elle se classe derrière les FANCI (12 généraux) et la Gendarmerie (5). Mais au juste 28 généraux pour quoi faire ? Et c’est à ce niveau que les analystes se perdent en conjectures. Parce que ni le format des personnels ni les faits d’arme à l’actif des commandements respectifs ne peut justifier cette floraison d’étoiles. Laurent Gbagbo, himself, plantait déjà l’environnement le 7 août dernier lors de la célébration de la date de l’accession à l’indépendance. «Si je tombe, vous tombez», crachait-ils au grand commandement des FDS. Quelques semaines après à Divo à l’occasion de l’installation de la 3ème caserne de la Compagnie républicaine de sécurité, le candidat de la minorité présidentiel appelle les agents à réprimer les manifestations. Les opposants sont présentés comme les ennemis de la République. Le plaisir s’arrête là. Le régime est aux abois et navigue à vue. Le jour de l’élection présidentielle, l’on ne serait pas étonné de voir le chef de l’Etat en treillis pour bien situer les enjeux.
Coulibaly Brahima
Coulibaly Brahima